Dans la version adoptée par les cinq membres permanents, le 31 août, une nouvelle résolution sera nécessaire pour appliquer les sanctions, ce qui donnera, de fait, de nouveaux délais aux mollahs qui continuent depuis 21 ans leur programme nucléaire en Iran. Ils financent par ailleurs le programme de missiles balistiques Nord Coréens.

En apparence, il s’agit d’une posture de fermeté, mais depuis longtemps déjà les mollahs avaient annoncé qu’ils donneraient leur réponse le 22 Août ! L’on se souvient que le 13 juillet, l’Europe avait haussé le ton refusant la date du 22 août et exigeant une réponse avant le 15 juillet, date de la réunion des G8. Les mollahs leur ont répondu, mais au Liban !

Il s’agit donc d’une victoire pour les mollahs mais aussi pour les adversaires des sanctions : c’est-à-dire les partenaires commerciaux de l’Iran. L’UE est le premier partenaire commercial de l’Iran.

Le 26 Juillet, l’Iran suspendait le contrat avec Renault, et le 28, à Rome, la France se rangeait dans le lot des pays hostiles à souligner le rôle de l’Iran dans le conflit libanais et hostile à classer le Hezbollah comme un mouvement terroriste. Parallèlement, le chef de l’état français réaffirmait son respect à l’égard du régime des mollahs et son droit à défendre sa sécurité en se disant entièrement en faveur du «dialogue».

La France a de nombreux intérêts en Iran et les mollahs ont bien fait de les lui rappeler en faisant pression sur Renault. Et aujourd’hui la montagne accouche d’un atome.

Depuis Août 2005, les mollahs ont violé plusieurs règlements du TNP, mais la direction de l’AIEA est intervenue pour étouffer l’affaire et récemment le chef des inspecteurs de l’AIEA a été limogé par El Baradei, le directeur de cette institution onusienne, suite à une demande des mollahs. Aucune preuve ne peut conduire aux sanctions, car El Baradei semble partisan de la nucléarisation de l’Iran et l’Europe, obnubilée par ses contrats commerciaux en Iran, agit comme si cette nucléarisation lui semblait sans conséquence pour l’équilibre du Moyen-Orient.

L’Europe, qui se vante d’avoir une diplomatie puissante, ne réalise pas que la nucléarisation de l’Iran sera à l’origine d’une prolifération sauvage au Moyen-Orient et une course au réarmement dans cette région : une course qui remplira encore d’avantage les caisses de la Russie, faisant de cette dernière la patron des deux régions les plus riches en gaz et en pétrole sur notre planète (Asie Centrale et Moyen-Orient).