L’Iran relance les Russes dans la course aux armements 27.07.2006 Le Figaro : Le Pakistan franchit un cap nucléaire
LE SPECTRE d’une course aux armements nucléaires plane de nouveau sur l’Asie du Sud. Absorbés depuis quatre ans par les dossiers nucléaires iranien et nord-coréen, les Occidentaux s’alarment de la construction par le Pakistan d’un réacteur nucléaire à eau lourde, capable de produire à terme du plutonium de qualité militaire. Situé à Khushab, à 105 km au nord-est de la capitale du Pendjab, Faisalabad, ce réacteur, dont la construction aurait commencé en mars 2000, est encore loin d’être achevé. Mais il pourrait à terme « produire assez de plutonium pour fabriquer de 40 à 50 armes nucléaires par an, ce qui représente une multiplication par 20 des capacités actuelles du Pakistan », d’après le Washington Post. Le quotidien américain citait lundi les conclusions de l’Institut pour la science et la sécurité internationale (ISIS), qui a minutieusement étudié des photos satellites commerciales. Selon les experts, l’infrastructure métallique visible sur le site semble suffisamment large pour abriter « un réacteur d’une capacité supérieure à 1,000 mégawatts thermiques (MWth) ». « Un tel réacteur, poursuivent-ils, pourrait produire plus de 200 kg de plutonium [de qualité] militaire par an, en admettant qu’il fonctionne à pleine puissance en moyenne 220 jours par an. À raison de 4 à 5 kg de plutonium pour une arme nucléaire, ce stock permettrait [d’en] fabriquer de 40 à 50 par an. » Grâce à un plus petit réacteur déjà opérationnel à Kushab, le Pakistan est en mesure de produire 10 kilos de plutonium par an, de quoi fournir à chaque fois le combustible pour deux armes nucléaires. Dans leur rapport, les experts de l’ISIS constatent également que la construction avance lentement, sans doute à cause de difficultés techniques. Ils rappellent que le Pakistan a procédé à ses premiers essais nucléaires en 1998, dans le sillage de l’Inde, et disposerait aujourd’hui de 50 bombes atomiques, alimentées en uranium enrichi. Le développement de la « filière plutonium » permettrait au « pays des purs » d’accroître et de moderniser son arsenal nucléaire. Islamabad n’a d’ailleurs même pas cherché à nier ses activités à Kushab. « Ce n’est une révélation pour personne, car le Pakistan est une puissance nucléaire », observe Tasnim Aslam, porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, précisant avec un certain aplomb que « les dirigeants du Pakistan ne veulent pas d’une course aux armements dans la région ».
Ainsi 20 juillet 2006, le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov avait déjà déclaré : «La Russie respecte pour l’instant ses engagements [1] dans le cadre du Traité d’interdiction des essais nucléaires (CTBT), mais cela ne veut pas dire que nous ayons cessé les travaux dans le domaine nucléaire». «Certains pays nucléaires (comme le Pakistan - ndlr) n’ont pas encore ratifié le traité. Nous tenons compte des réalités…». Une fois encore, l’Alliance Iran-Russie contribue à créer une crise dont le plus grand bénéficiaire sera la Russie de Vladimir Poutine ! Et en plus la Russie réarme et sans complexe… Poutine a donné des précisions sur ce réarmement, le 10 mai dernier, devant la Douma. « Nous devons avoir des forces armées capables de combattre en même temps dans un conflit global, régional et, si nécessaire, dans plusieurs conflits locaux », a déclaré Vladimir Poutine. « L’équipement de nos forces nucléaires stratégiques doit être augmenté substantiellement dans les cinq prochaines années. En 2006, la Russie mettra en service deux sous-marins atomiques stratégiques dotés de systèmes de missiles ultra-modernes Boulava, a annoncé le président. Cinq régiments des Forces de missiles stratégiques sont déjà dotés de nouveaux missiles Topol-M stationnés en silos, a-t-il dit. En 2006, ces missiles à stationnement mobile viendront équiper nos forces armées », a ajouté le président. (Source : Ria Novosti) WWW.IRAN-RESIST.ORG Comment devenir une HYPER-PUISSACE :
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[1] Le traité, qui interdit les essais nucléaires à des fins militaires ou civiles, a été signé en 1996 par 71 Etats, dont les cinq principales puissances nucléaires (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), et compte maintenant 176 signataires.
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