Dans la série, j’écris une lettre à un dirigeant, Ahmadinejad s’en est fait une spécialité et voilà qu’aujourd’hui il envoie une lettre à Angela, lettre qui sera toute fois moins connue que celle à Elise.

Le ministère des Affaires Etrangères de la république islamique a fait savoir que Mahmoud Ahmadinejad avait envoyé une lettre à la chancelière d’Allemagne qui avait été remise à M. Ziekrieg, le chargé d’affaire allemand à Téhéran. Le ministre milicien Mottaki qui avait reçu l’homme, mais aussi les journalistes de l’agence de presse gouvernementale ISNA n’ont pas voulu donner plus de détails en précisant toutefois que la lettre était d’actualité.

Savoir que la lettre est d’actualité est rassurant, mais on se doutait bien qu’il n’allait pas évoquer le passé et que l’actualité en question pourrait bien être celle du Liban puisque par le passé, Merkel avait beaucoup oeuvré pour que le dossier nucléaire iranien aille lentement en direction de la « recherche d’un accord (à lire) préalable » sur les « sujets à évoquer lors d’ultérieures négociations ».

Mais depuis peu, la chancelière allemande tente de s’aligner sur les Etats-Unis après avoir promu l’axe Paris-Berlin-Moscou. Lors de la visite du président Bush en Allemagne, mais aussi lors de la réunion de G8, on sait qu’elle a défendu des formulations pour impliquer clairement Téhéran dans les évènements du Liban. Entre autres, elle avait déclaré : « les attaques n’ont pas commencé du côté israélien, mais du côté du Hezbollah. Le Hezbollah, soutenu par Damas mais aussi Téhéran, ne veut pas de paix, la branche militaire du Hamas ne veut pas de paix non plus ».

Par la suite, Angela Merkel s’est également félicitée que le texte exhorte les « forces extrémistes » du Hezbollah et du Hamas à « cesser immédiatement leurs attaques » et qu’il mentionne « le droit d’Israël à se défendre ». Elle aurait critiqué à demi mots le président Chirac qui s’est opposé formellement à ce que les noms de l’Iran et de la Syrie soient cités, tout en insistant qu’il soit demandé à Israël de « faire preuve de la plus grande retenue ». Dans ces conditions, il est probable qu’il n’y aura pas de lettre à Jacques.

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