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Quand l’Europe «hausse le ton» face à l’Iran !
13.07.2006

Six grandes (P5+1) puissances réunies mercredi à Paris ont « haussé le ton » face à l’Iran.



La question du nucléaire iranien va retourner à nouveau devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le régime des mollahs n’ayant « pas su prendre les mesures nécessaires pour permettre aux négociations de débuter », c’est-à-dire suspendre toutes les activités liées à l’enrichissement et au retraitement comme l’AIEA l’a demandé.

Face aux atermoiements de l’Iran, Russes et Chinois, pays d’ordinaire plus conciliants à l’égard de Téhéran, se sont manifestement ralliés au durcissement prôné par les Américains.

Cependant, les Européens et les Russes réunis à Paris ne semblent pas vouloir renoncer à une solution négociée et ils ont exprimé leur profonde déception face à cette situation. S’excusant presque auprès des multirécividistes terroristes basés à Téhéran, ils ont déclaré que dans ce contexte, ils n’avaient (hélas) pas d’autre choix que de retourner au Conseil de Sécurité et de reprendre le processus qu’ils avaient suspendu il y a deux mois.

Les Américains se sont déclarés satisfaits par cette décision et John Bolton, l’ambassadeur américain à l’Onu, a souhaité que le Conseil de Sécurité puisse examiner dès « le début de la semaine prochaine » un projet de résolution demandant à l’Iran de renoncer à son programme d’enrichissement d’uranium.

Malheureusement, les Européens ne semblent guère échaudés par leurs échecs à répétition face aux mollahs et reculent : «les Six, a ajouté le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy qui lisait le communiqué entouré de ses homologues, ont convenu d'oeuvrer en vue d'une résolution du Conseil de Sécurité rendant obligatoire la suspension demandée» par l’Agence internationale de l’énergie atomique.

La montagne a accouché d’une souris, après avoir posé comme condition préalable une suspension totale et vérifiable des activités nucléaires, la communauté internationale reste campée sur la même condition et modifie la formutation de la demande. Or, la demande de la suspension remonte à décembre 2002, à la découverte des activités qui étaient alors clandestines. Par la suite, durant les négociations avec l’Europe, les mollahs avaient prétendu interrompremomentanément leurs recherches, or, on a appris en août 2005 par la bouche du négociateur en chef (Rohani) qu’ils ne l’avaient en fait jamais fait.

En réalité, l’Europe qui est le pivot des négociations joue au chat et à la souris avec les mollahs et ne tient pas à les accuser et les mettre au pied du mur : l’objectif étant de signer un accord négocié. C’est pourquoi malgré de nombreuses preuves, les mollahs continuent à narguer l’AIEA et l’ONU avec la certitude qu’ils peuvent continuer sans réelle menace. Normalement ils auraient pu être placés sous le régime des sanctions pour refus de suspension et ce depuis décembre 2002, pour refus d’autorisation de visites surprises dans les sites suspects depuis 2004, pour explications insuffisantes pour avoir en leur possession des produits interdits ou de l’uranium enrichi… Ils auraient pu également tomber à cause des pressions exercées sur les inspecteurs (cf les déclarations de Christian Charlier suite à son éviction de la direction des inspections de l’AIEA en Iran).

Face aux atermoiements de l'Iran, il y a les atermoiements de l’Europe qui s’exprime par les voix des différents ministres des affaires étrangères, Douste ou Villepin, et leurs homologues Britanniques, Allemands… L’Europe veut une solution négociée : c’est-à-dire que l’Europe veut obtenir le marché de la fourniture à l’Iran des centrales civiles et du combustible nucléaire. Ce marché est actuellement dominé par la Russie.

Officiellement, les Européens voudraient empêcher les mollahs de disposer d’une bombe nucléaire Islamique, mais plus concrètement, ils voudraient reprendre aux Russes le marché des fournitures nucléaires iraniennes. Dans le rôle du challenger, ils doivent se montrer plus amicaux que les Russes : c’est pourquoi ils peuvent difficilement exiger plus que la suspension des activités nucléaires. Désormais, l’envie de reprendre ce marché très lucratif aux Russes vient se greffer aux actuels et très importants intérêts Européens en Iran. Régulièrement, les Européens continuent à signer de nouveaux contrats de très grande envergure avec l’Iran sans prendre la mesure du danger que pourra représenter ce régime s’il parvient à obtenir les moyens de production d’une bombe ou de la matière sale. Il est certainement en mesure d’y arriver dès à présent. Le régime des mollahs est le donateur officiel du Hezbollah (et son créateur), du Hamas et d’une trentaine de mouvements terroristes (liste non exhaustive), dont certains qui sont actifs en Inde et les deux principaux groupes de «résistants» irakiens. Depuis des années ce régime renforce ses réseaux terroristes en se cachant derrière le masque de la modération.

Tout en mettant en avant sa prétendue réformabilité (sa démocratisation), il a accéléré ses activités nucléaires. Sous Khatami, les mollahs ont également donné refuge à Ben Laden et à ses lieutenants, faisant de l’Iran une base de repli des mouvements islamistes qui agissent en Irak et en Afghanistan, créant ainsi un vaste territoire continu voué à l’islamisme.

Il est à noter que tout à fait par hasard, les activités des réformateurs trouvent un certain renouveau quand le régime a besoin d’occuper les esprits et d’accélérer le renforcement de ses réseaux ou ses activités nucléaires. Les réformes avaient été inventées pour sortir la république islamique de l’isolement international et elles reviennent sur le devant de la scène quand à nouveau le régime est isolé et mal perçu. A nouveau, les Européens y prêtent foi et tentent de se convaincre qu’ils pourront trouver un terrain d’entente avec ces fausses bonnes nouvelles.

Face aux atermoiements de l’Iran, il y a les atermoiements de l’Europe.

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Pour comprendre les liens entre les Réformes et l’Europe, lire :
- Pourquoi la dernière offre Européenne à l'Iran n'aboutira pas à un accord ?
- (Les liens entre les réformateurs et les compagnies pétrolières Européennes)
- (11.05.2006)

Les intérêts Européens en Iran :
- Pourquoi la France et l'UE essayeront à tout prix d'éviter les sanctions du Conseil de sécurité contre l'Iran ?
- (05.07.2005)

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