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La Suisse et la république islamique d'Iran
10.07.2006

La ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a offert à nouveau l’aide de la Suisse pour une « solution négociée » concernant le programme nucléaire iranien, lors de sa rencontre avec le négociateur en chef iranien Ali Larijani samedi à Berne. La Suisse représente les intérêts américains en Iran depuis 1981.



A l’issue de cette rencontre irano-suisse, un communiqué a été publié disant que « la Suisse se prononce pour une solution négociée dans le dossier nucléaire et est disposée, en cas de demande, à y apporter son concours dans la mesure de ses moyens... Berne s’engage activement en faveur de la non-prolifération et du désarmement nucléaire, ainsi qu’elle reconnaît le droit de chaque État à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire » ce qui a été traduit à Téhéran par un soutien de la part de la Suisse à la politique nucléaire du régime islamique.

Cette interprétation est loin d’être erronée car la Suisse et Mme. Calmy-Rey se sont trouvées au beau milieu d’une très troublante affaire diplomatique. Le nom de Madame Calmy-Rey vous est familier car il a été à maintes reprises cité lors de la présence controversée du Juge Mortazavi à Genève. Saïd Mortazavi est le violeur et le meurtrier de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi. Nous avions été l’un des premiers quotidiens online à sortir cette affaire de l’ombre.

Le plus troublant est que Micheline Calmy-Rey qui se targue continuellement d’être à l’origine du nouveau Conseil des droits de l’Homme n’avait pas protesté à la lecture du nom de Mortazavi [1] et n’a réagi qu’avec une extrême mollesse quand les opposants iraniens lui ont demandé des comptes en tant que membre de ce nouveau Conseil des droits de l’Homme. Calmy-Rey avait alors répondu en tant que Ministre des affaires étrangères : Non seulement elle n’avait pas protesté à la lecture du nom de cet assassin, mais elle a par la suite traîné afin de lui donner le délai nécessaire pour quitter la Suisse, même l’appel du gouvernement canadien qui a été alerté par les opposants iraniens n’a pas réussi à émouvoir Micheline Calmy-Rey qui est une spécialiste du discours humaniste mais aussi une politicienne sans scrupule.

La défenderesse des droits de l’Homme, avocate de la cause palestinienne, Micheline Calmy-Rey utilise les droits de l’homme pour corriger ses erreurs politiques qui ont pu remettre en cause son intégrité politique en Suisse. Élue membre du Conseil d’État du Canton de Genève en 1997, elle avait été en charge du département des Finances jusqu’en 2002 tout en présidant le Conseil d’État de 2001 à 2002 [2].

Son bilan de conseillère avait été pendant un temps considéré comme positif, mais ceci avait été lourdement remis en cause par le fait que son dernier budget, alors qu’elle avait prévu un bénéfice de 87 millions de francs suisses, s’est soldé par un déficit de plus de 500 millions, soit une différence de près de 600 millions de francs suisses (940 millions d’€). Le déficit a été constaté peu après son élection au Conseil fédéral. Certains de ses adversaires affirment que ces chiffres auraient été sciemment cachés en vue de ne pas altérer ses chances d’élection.

Mais au fond, les mensonges de Calmy-Rey aux citoyens helvètes nous importent peu, ce qui nous importe c’est sa totale indifférence aux violations des droits de l’homme en Iran afin de préserver les intérêts commerciaux suisses en Iran.

Elle n’avait pas bronché à la lecture du nom de Mortazavi comme responsable de la délégation des droits de l’homme en Iran, elle n’a pas bronché lors de la présence de ce criminel dans l’enceinte de l’ONU à Genève et elle a même écouté le discours de ce dernier.

A la découverte du scandale Calmy-Rey a oublié ses beaux discours de la veille et prétexté l’immunité diplomatique de Mortazavi et n’a même pas cru nécessaire de s’insurger contre cette présence. Le lendemain de cette lâcheté, elle rencontrait Mottaki, le ministre des Affaires étrangères des mollahs pour l’assurer du soutien de la Suisse à une solution négociée.

A aucun moment la Suisse n’a publié un communiqué condamnant cette présence et plus grave encore, à aucun moment le Conseil des Droits de l’Homme n’a présenté ses excuses aux iraniens et à la famille de Zahra Kazemi. Cette remarque est valable pour l’ensemble des membres de ce nouveau Conseil et plus particulièrement pour Micheline Calmy-Rey, la marraine auto-proclamée du Conseil des droits de l’Homme !

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur l'Affaire :
- Le Conseil des droits de l'homme commence par un scandale
- (21.06.2006)

[Recherche Par Mots Clefs : Zahra Kazemi (et cas similaires)]

[Recherche Par Mots Clefs : Violations des Droits de l’Homme]

En 2002, les exportations suisses vers l’Iran se sont élevées à 481,3 millions de francs suisses ; les produits les plus exportés ont été les machines (41.3%), les produits pharmaceutiques (27.5 %) et les produits chimiques (13.5%). Les importations en provenance d’Iran ont atteint, durant la même période, 158.8 millions de francs suisses. Les produits pétroliers ont représenté 67.7% des importations en provenance d’Iran, les textiles 18.6% et les produits agricoles (caviar, pistaches) 6%.

[1A la lecture du Nom de Mortazavi personne n’avait ptotesté avant les réclamations des opposants iraniens : cette remarque est particulièrement choquante dans le cas de Louise Arbour, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (!) qui ne pouvait pas ignorer le nom de Mortazavi car Mme. Arbour est elle-même canadienne comme Zahra Kazemi !

[2La Suisse a 26 conseils d’état, un par « Canton » qui sont l’équivalent des « States » américains. Au niveau fédéral, les « conseillers/ères aux États », qui sont les délégués des cantons, forment une sorte de Sénat, le Conseil des États. Micheline Calmy-Rey a présidé le Conseil d’État (qui est un exécutif cantonal) à ne confondre avec le Conseil des États qui est la Chambre des Cantons du Parlement national.