Ahmadinejad a reçu l’accord de Khamenei pour que 50% des actions des sociétés privatisées soient attribuées aux plus pauvres. Les actions seront distribuées par le biais de coopératives provinciales existantes, qui sont utilisées notamment pour la distribution de biens de consommation à prix subventionnés pour les plus pauvres. Ces derniers sont estimés par les autorités à environ 21 millions de personnes, sur une population totale de 68 millions d’habitants. En réalité, quelque 85% des Iraniens adultes (en âge de travailler) vivent avec moins de 2 dollars par jour. On peut estimer le nombre d’iraniens (adultes et enfants) touchés par cette grande pauvreté à plus de 57 millions.

Les bénéficiaires de ce programme pourront acheter les actions à crédit, avec un remboursement sur dix ans, et à un prix inférieur de moitié à celui fixé par la bourse. C’est là que le bât blesse, les Iraniens n’ont pas de quoi payer leur loyer et manger un repas chaud et les voilà lancés dans la fièvre du boursicotage. C’est ce qu’ont pensé les Iraniens en entendant la nouvelle : encore des promesses impossibles à tenir et la certitude que le régime se moque d’eux. Évidemment l’annonce est généreuse, mais elle l’est moins voire vraiment cruelle si vous n’avez pas de revenus et que vous vous trouvez en face d’une montagne de dettes.

Il s’agit encore des slogans creux qui prouvent l’incapacité des mollahs à sortir l’Iran du marasme, à créer des emplois ou encore à éponger la dette accumulée depuis 27 ans. L’annonce de l’achat d’actions à crédit montre la distance qui sépare les dirigeants de la population. Et surtout, cette annonce est emblématique de l’opinion que se font les mollahs de l’économie : comme nous l’avons à maintes reprises annoncé sur ce site, pour eux, l’économie se résume à la spéculation (spéculation immobilière, foncière ou boursière…).

Il est de plus en plus clair, qu’aucun des dirigeants ne cherche à créer des emplois, encourager la création d’entreprises ou même d’investir les supposés revenus du pétrole pour développer l’industrie ou les services. Le travail et la création d’entreprises sont dévalorisés. Le pays devra s’installer dans une économie de rente généralisée à toutes les couches sociales. C’était d’ailleurs une expression iranienne inventée dans les années 90 par les plus démunis : Rente Khâri qui signifie « se nourrir de l’argent spéculé ». En résumé, en réponse au cancer qui ronge le pays, les mollahs proposent la métastase.

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