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La charité bien ordonnée commence par les Fondations
03.07.2006

Les Fondations, ou Bonyad, sont les piliers de la république islamique. Au lendemain de la Révolution, en 1979, les grandes fortunes furent confisquées et les banques, les manufactures, l’industrie chimique et automobile, les hôtels furent expropriés par l’état islamique, mais on ne peut pas parler d’une nationalisation parce que la gestion de fortunes et entreprises fut confiée à des Fondations « caritatives » !



Elles devaient pourvoir à l’Etat providence et redistribuer la richesse ou aussi assister les familles des martyrs de la guerre Iran-Irak, missions vite oubliées et remplacées par le business et la spéculation.

Les Fondations sont toutes guidées par des figures influentes du clergé, et sont une base du régime. Les plus importantes sont  : Bonyad-e-Shaheed (Fondation des martyrs), Astan-e Ghods Razavi (Fondation d’Imam-Reza) et Bonyad-e-Janbazan va Mostazafan (Fondation des vétérans et invalides et des déshérités).

Les Fondations sont les plus grands propriétaires foncier et industriel de l’Iran. Selon le magazine Forbes, entre 10% et 20% du PIB officiel iranien est issu de l’activité économique placée sous le contrôle des Fondations, mais en réalité plus de 40% de ce PIB est contrôlé par les Fondations (véritables holdings), les Fondations étant exemptées d’impôts. En principe depuis 2002, les Fondations sont imposables, mais allez vérifier. Si on vous y autorise, bien entendu. Les Gardiens de la Révolution (Sepah-e-Pasdaran) sont eux aussi un holding, exempté d’impôt. La corruption est un facteur important dans la gestion de ces holdings.

1. La Fondation des déshérités, Bonyad e Mostaz-afan

La Fondation des Déshérités possède les biens confisqués à de nombreux Iraniens en exil. De somptueux hôtels et une foule de bâtiments à Téhéran, surtout dans les quartiers opulents du nord de la ville. La spéculation foncière et immobilière est un des objectifs principaux des Fondations (Bonyad). Lui appartiennent également des écoles de formation, des banques privées, des usines comme Zam Zam qui a le monopole sur la plupart des eaux minérales et autres boissons d’Iran. Cette fondation a surtout fait main basse sur les biens de Hojabr Yazdani, l’un des plus riches iraniens avant la révolution islamique.

En 1997, le régime des mollahs a fait arrêter le frère du 1er directeur de cette Fondation, l’accusant d’avoir détourné plusieurs millions de dollars. Le fondateur n’était autre que Mohsen Rafiq-douste, le chauffeur de Khomeiny promu général durant la guerre Iran-Irak : vous comprenez la raison de notre défaite malgré une supériorité numérique impressionnante.

Parenthèses.
En 1982, malgré d'importantes erreurs de commandements, les soldats iraniens sont parvenus à repousser les irakiens et à reprendre les territoires occupés par Saddam. A ce moment là, l'Iran aurait pu mettre fin à la guerre et obtenir de Saddam des compensations car ce dernier était en train de perdre la guerre.

En 1982, l'Iran a décidé de continuer et de s'engager dans une guerre de tranchées. En 1982, Mohsen Rafiq-douste, Jannati, Asgar-olâdi et Rafsandjani, Chef d’état majeur de l’armée, ont préféré continuer la guerre pendant 6 années supplémentaires afin de s’enrichir en percevant des commissions sur les achats d’armes. L’argent était injecté dans les fondations ou expédié sur des comptes bancaires étrangers (c’est cet argent qui est aujourd’hui retiré des banques suisses).

En 1997, le frère de Rafiq-douste avait été accusé de fraude et sacrifié par le régime afin d’attester que les réformes étaient en marche, cependant il est vrai que cet homme avait détourné l’argent des épargnants et l’affaire avait fait scandale. Condamné à perpétuité, Morteza Rafiq-douste a été libéré au bout de deux ans et a quitté l’Iran pour suivre un traitement médical en Suède. Son homme d’affaire le plus proche qui vivait à San Francisco a été rappelé en Iran et exécuté et ainsi il ne reste aucun témoin des fraudes de la Famille Rafiq-douste et ses déplacements de capitaux vers des comptes bancaires américains ou européens. Mohsen Rafiq-douste lui-même avait alors été démis de ses fonctions au sein de la Fondation et il avait fondé sa propre Fondation, la Fondation Noor ou Lumières qui est une société écran aujourd’hui très active en Europe (et en France) pour le compte de la Fondation des Déshérités.

La spéculation foncière, immobilière (et plus récemment boursière) sont les principaux objectifs des Fondations (Bonyad). Les Bonyad achètent les usines vétustes, cessent de payer les ouvriers afin d’accélérer la faillite et récupérer le terrain. Le cas des usines de textiles a été parmi les plus emblématiques. L’industrie textile iranienne a été volontairement poussée à faillite au profit des chinois qui sont les alliés nucléaires du régime. (mais aussi pour toucher des dessous de table).

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à suivre...


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