Actuellement, les commandants des Pasdaran, à titre individuel, possèdent des plateformes portuaires à partir desquelles, ils se livrent à toute sorte de trafic y compris ceux du pétrole et de l’essence. Mais l’obtention du contrat d’exploitation et de développement des gigantesques gisements 15 et 16 de Pars Sud officialise la mainmise des Pasdaran dans ce secteur clef.

La nouvelle a été annoncée par le général milicien Abdol-reza Abed : le montant du contrat est plus de 2 milliards de $. C’est le deuxième contrat d’importance dans le domaine stratégique du pétrole et du gaz qu’obtiennent les Pasdaran en quelques semaines, puisque l’organisation para militaire a obtenu le contrat de construction d’une pipeline de près de 1000 kilomètres pour un montant de 1,3 milliards de $. Les Pasdaran opèrent sous le nom islamique (et arabe) de Khatam al Anbia (Dernier des prophètes –Mahomet-, ndlr) et se sont adjoints le concours de la firme norvégienne Aker Kvaerner.

Les Pasdars (milicien : pasdar, ndlr) ont aussi dans leurs cartons un autre projet du même montant concernant le métro de Téhéran. Les miliciens avaient initialement été formés pour des opérations coercitives contre tout ce qui est considéré comme anti-islamique. Mais ils ont commencé à entrer dans les secteurs économiques au lendemain de la guerre Iran-Irak de 1980/88 en investissant dans la reconstruction immobilière.

Pendant sa campagne, Ahmadinejad avait promis d’aider les entreprises nationales : voilà qui est fait. Comme toujours, dans le monde musulman tout dépend de l’interprétation. L’entrée officielle de cette organisation de terreur risque ainsi de déstabiliser un peu plus une économie déjà mise à mal. Depuis toujours les mollahs et les miliciens se partagent le pouvoir et le business, et en dehors du président, de nombreux miliciens sont ministres et une quarantaine d’entre eux sont des députés. Aujourd’hui 30% de l’activité des gardiens de la révolution est dédiée à des activités économiques alors que 70% reste militaro répressif.