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Une Résolution Exemplaire
12.08.2005 ( nos commentaires )

Pierre Avril, le correspondant du Figaro à Bruxelles, évoque la « sinueuse, la conduite iranienne » et affirme : « dans la crise nucléaire, les Européens se retrouvent dans la peau d’un joueur d’échec débutant et brouillon, faisant face à un adversaire iranien cent fois plus expérimenté. Résultat : l’Europe donne systématiquement l’impression d’être en retard d’un coup... En guise de conclusion, Pierre Avril écrit : « Faute de pouvoir concrétiser leurs ambitions de négociateurs, les Européens ont malgré tout réussi à faire adopter leur résolution ». Nos Commentaires.



La résolution du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA est d’une éloquence rare. L’Europe et la République Islamique restent invariablement sur la même longueur d’onde : il faut continuer de négocier.

Durant les négociations, la République Islamique a continué à contourner les restrictions imposées par l’ONU en achetant secrètement des pièces pour ses usines nucléaires par l’intermédiaire de la Corée du Sud, un pays du mouvement des non-alignés.

Un livre paru récemment « IRAN’S NUCLEAR OPTION » [1] révèle que les mollahs qui soutenaient Mandela depuis des années ont très vite saisi l’importance de l’Afrique du Sud. Le livre révèle que les premières tentatives pour acquérir la technologie nucléaire dans ce pays ont échoué en raison de la présence de Pik Botha [2] au gouvernement. Par la suite, l’homogénéisation de l’administration sud-africaine et l’arrivée des Frères Pahad ont facilité cette demande et les liens entre ces deux états se sont resserrés. La République Islamique conforte sa présence en Afrique du Sud, au Zimbabwe et en Zambie en échange d’investissements très importants.

Côté Européen, la volonté de poursuivre les négociations s’inscrit dans une politique de promotion des relations économiques. Cette politique prétend respecter les spécificités des partenaires commerciaux de la France et s’interdit toute ingérence dans les affaires intérieures des pays.

C’est en ceci que la résolution du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA est fort éloquente. Cette institution comme l’ONU qui par essence devrait encourager l’ingérence humanitaire s’est rangée à l’avis de l’UE et recherche le statut quo. La résolution révèle l’impuissance de l’ONU à imposer des restrictions effectives aux états tyranniques.

Les états non-alignés dont un grand nombre sont des petites tyrannies y voient une belle opportunité et ils peuvent en plus négocier leur vote au sein des instances internationales en échange d’avantages commerciaux pour sauver leurs économies en état d’asphyxie. C’est chantage à tous les étages.

Le cas de l’Argentine du Brésil et de Cuba qui ont bloqué un temps les négociations du Conseil des Gouverneurs est emblématique. Ces trois états sont dépendants de la France [3]. Il est difficile de croire qu’ils seraient capables de s’opposer à une demande française d’une résolution musclée contre les mollahs.

Tout porte à croire le contraire : une manipulation malheureuse de l’état français afin de déboucher sur une autre chance de continuer les négociations. Les Français ne veulent pas de sanctions contre ce régime. Ils font porter le chapeau à trois non-alignés fortement dépendant d’eux.

La résolution prouve la constance de la politique française et européenne. Ils sont prêts à tout pour se dérober à ce nécessaire.

  • Les mollahs ne sont pas dupes et même si la résolution fixe enfin une date butoir avant la saisine par le Conseil de sécurité de l’ONU, les mollahs (opportunistes et rusés) abondent dans le sens d’une reprise des négociations.

In extremis, on arrivera à cette date fatidique. Si on en était arrivé là il y a trois ans, peut-être les mollahs ne seraient plus en Iran, de nombreuses vies auraient été sauvées.

  • L’affairisme des Européens coûte cher à l’Iran et au peuple iranien.

La résistance de la France à un changement démocratique en Iran n’en est qu’à ses débuts. Chaque Iranien, d’ores et déjà, redoute les réticences françaises au Conseil de Sécurité et la levée du bouclier de la presse française contre l’ingérence américaine en Iran.

Et nous dans tout ça ? Et la menace d’un terrorisme nucléaire ?

La résolution n’a rien abordé, rien résolu.


Acheter : IRAN’S NUCLEAR OPTION


[1by Al J. Venter - Description : 460 pages, 8 pages color photos, line drawings,maps. In Iran’s Nuclear Option, defense expert Al J. Venter details the extent to which Iran’s weapons program has developed, and the clandestine manner in which its nuclear technology has been acquired. He demonstrates how Tehran has violated the Nuclear Non-Proliferation Treaty and details the involvement of several countries who have been shown by the IAEA to have trafficked in illegal nuclear materials. He proves, for the first time, a direct link between the now-defunct South African apartheid regime’s nuclear program and Tehran’s current nuclear ambitions. Iran’s Nuclear Option is essential reading for anyone with an interest in global security and the perilous volatility of the Middle East. It also comprises an indicator for America’s own options, should it be willing to counter the threat while time remains, in favor of world peace rather than greater global instability.

[2JOHANNESBURG - Iran has tried to buy items needed for the production of nuclear weapons from South Africa.

A detailed shopping list, presented to the head of South Africa’s Atomic Energy Corporation by Reza Amrollahi, Iran’s Deputy Minister of Atomic Afairs, was rejected by stunned officials, according to a report to be published in a British defence magazine.

Dr Waldo Stumpf, head of the corporation, said he was handed a file after a meeting that took place early last year in Pelindaba near Pretoria. "It contained a comprehensive list of items needed for manufacturing nuclear weapons," he said. "There were some very advanced things asked for ; blueprints, industrial, chemical and laboratory equipment, and other essentials required for the production of weapons of mass destruction."

Dr Stumpf told the Iranian minister that, in accordance with the provisions of the Nuclear Non-Proliferation Treaty, under no circumstances could he or members of his staff comply.

R.F. "Pik" Botha, then the Minister of Energy Affairs, has confirmed he attended the meeting, which was apparently organised by President Mandela’s office, the September issue of Jane’s International Defence Review says. The report mentions that South Africa, a de facto nuclear power, was a key destination on Iran’s worldwide shopping trip for nuclear technology which also took its officials to Ukraine and Central Asian countries.

It says Tehran has made "considerable progress" in its quest towards developing nuclear weapons. Quoting South African Defence Force officials, it reveals that an undisclosed number of technicians made redundant by the scrapping of the South African nuclear programme have been hired by Iran.

South Africa has stopped manufacturing weapons-grade uranium, but still retains wide expertise in the field of nuclear technology. Even though the Iranians apparently left empty-handed, news of the meeting will raise concern over Iran’s efforts to obtain nuclear weapons.

It has also cast a spotlight on Iran’s manipulation of the close relationship it has developed with South Africa to the chagrin of the United States. South Africa buys two thirds of its oil from Iran. The United States last year expressed its displeasure over the red-carpet treatment that was afforded to a high-profile delegation of visiting Iranian government officials.