Il y a quelques semaines un marchand de renom du Bazar de Téhéran et un homme estimé de ses confrères par sa culture et son ouverture a été interviewé dans le Spiegel. Cet homme expliquait avec force détails que les iraniens avaient toujours eu d’excellentes relations avec les juifs mais que les querelles instillées aujourd’hui était du domaine de l’état. Morteza Samad-Pour avait affirmé que les rumeurs sur ce genre de querelles étaient sans fondements et que le peuple iranien n’était pas solidaire de ce qui se disait sur les juifs et l’Holocauste par des membres du gouvernement.

Il y a quelques jours, Morteza Samad-Pour a été tué victime d’un très étrange accident de la route. En effet il a été écrasé, avec son épouse et son gendre, dans sa voiture par un camion. A son enterrement de nombreux marchands de tapis s’interrogeaient sur la véracité de la cause accidentelle et depuis lors le bazar de Téhéran et le secteur des marchands de tapis bruisse d’étranges rumeurs attribuant sa mort à son interview.

Morteza Samad-Pour s’était pourtant exprimé avec prudence en attribuant les querelles aux gouvernements des deux pays (Iran et Israël) afin de ne pas s’attirer la colère du régime. Mais en république islamique d’Iran, on ne peut pas parler de tout et s’il est de bon tons chez les intellectuels pro gouvernementaux de discuter des philosophes juifs (comme Hanna Arendt ou Karl Popper), on ne peut pas pour autant dire que les juifs non philosophes peuvent être évoqués.

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