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Thierry Meyssan va en Iran… Pour goûter à la spécialité culinaire des mollahs !
23.06.2006

Thierry Meyssan est en principe journaliste et écrivain. Romancier peut-être, mais journaliste très peu car l’homme est doté d’une partialité qui a toujours laissé le monde sans voix. Meyssan se veut le pape du journalisme d’investigation, mais le président, fondateur, rédacteur, publicitaire, agitateur et prédicateur du Réseau Voltaire est lui-même un insondable sujet d’investigation. Catholique, trotskiste, gay militant, franc-maçon et dernièrement altermondialiste, Meyssan a tout essayé bien avant Ruquier et pourrait demander des dommages et des intérêts à Lolo pour lui avoir piqué son joujou.



Car il faut le reconnaître, Thierry aime le jeu. Mais attention, quand il s’agit d’écrire, Meyssan devient grave, car il traite avec le plus grand sérieux de très sérieux sujets. On compte parmi ses succès littéraires : «11 septembre 2001, l’effroyable imposture» , un livre qui a séduit l’orient islamiste, mais aussi et ce n’est pas rien, l’Amérique tendance Ku-Klux-Klan. C’est d’ailleurs à tort qu’on surnomme Meyssan l’effroyable imposteur, il a en réalité tout d’un révélateur de complots, mais c’est malgré-lui.

Journaliste d’investigation, il a fini par prouver les liens entre les islamistes et nos bons vieux faschos de chez nous, bien avant les déclarations de Ahmadinejad et ses conférences sur l’existence de l’extermination des juifs européens par les nazis. C’est pourquoi, IR qui aime faire tomber les masques, salue M. Thierry Meyssan pour son œuvre utile. D’ailleurs à cette fin, nous avons pour une fois dérogé à la règle et illustré notre Bonnet d’Âne par une photo sans aucun trucage, nous aurions manqué de respect à un tel personnage.


Ami du désormais célèbre Docteur Larijani, Thierry Meyssan est un habitué des séjours académiques en république islamique pour laquelle il éprouve une vive sympathie à la vue de ses textes. Thierry défend la république islamique en qui il voit tout sauf une dictature. On peut dire que chez les mollahs, il est dans son élément.

Il a tout pour plaire, depuis ses propos sur le 11- 09 fleurant bon le négationnisme à son anti-américanisme primaire ou son tiers-mondisme militant... jusqu’à sa vision des droits de l’Homme. Même sa statue plait aux mollahs qui sont grands adeptes de la fabrication d’Icônes dissidentes. Les mollahs jalousent son imagination et son increvable concept d’écrivain romancier avec carte de presse (insaisissable et toujours changeant, il reste irréprochable en naviguant entre réalité et fiction) .

C’est un peu ce qu’on reproche à son Réseau Voltaire pour la liberté d’expression : une pratique immodérée de la fiction quand les faits viennent à manquer, de calomnies plus vraies que nature, de faux documents extraits de supposées archives secrètes. Meyssan est un mini Seymour Hersh, un nano-Dieudonné, il vient de fonder un parti politique dont le contenu reste aussi vague que le nom : le PRG (Parti Radical de Gauche), un parti qui entre ses mains risque fort de se retrouver rebaptisé Parti Relativement Grillé !

Jamais à cours d’idées et infatigable renfort pour les régimes indéfendables, il a également fondé l’Axis for Peace (depuis 2005), dont la mission se résume à défendre la Syrie et l’Iran des mollahs.

Entre son Réseau Voltaire, son Axe pour la Paix et le PRG, il donne de quoi lire à ses fans et ne ménage pas leur capacité à avaler d’invraisemblables révélations où se mêlent comme toujours des thèmes récurrents qui sont (par le plus grand des hasards) les mêmes utilisés par le petit bonhomme moche que les mollahs ont donné pour vainqueur des élections fictives de leur république. Ahmadinejad aussi utilise ces mêmes thèmes pour enflammer les musulmans qui se retrouvent dans les doctrines musclées du Hezbollah ou du Hamas, ce mouvement qui exige de chaque nouveau membre d’avoir déjà tué un juif de ses propres mains.

Ce n’est pas pour rien que le Français le plus populaire dans les pays arabes n’est pas Zidane, mais Thierry Meyssan. C’est ce qu’avait découvert Fiammetta Venner lors d’un séjour à Amman en 2002. « Thierry Meyssan, c’est l’honneur de la France », lui avait dit le libraire en la voyant feuilleter la traduction arabe de L’effroyable Imposture, trônant entre les rééditions arabes du « Protocole des sages de Sion » et de Mein Kampf !

Mais Meyssan ne dort pas sur ses lauriers, il surveille l’actualité en quête de sujets polémiques et use de ses talents d’écrivain enquêteur pour dénoncer les injustices dont sont victimes ses amis iraniens, les mollahs. Récemment, une nouvelle a défrayé les chroniques et on a appris que les mollahs s’apprêtaient à rendre obligatoire, le port de rubans distinctifs de couleurs précises sur les vêtements portés par les iraniens afin de marquer les minorités religieuses.

La nouvelle (qui s’est révélée être une rumeur) a permis à Meyssan de prouver à ses amis les mollahs qu’ils pouvaient encore compter sur Thierry. Le régime des mollahs est ainsi devenu le gagne-pain de tous les imposteurs sans scrupule les vieux écrivains fauchés et il attire comme un fumier bien fourni sa dose de mouches en quête de nourriture gratos.

Car le marquage vestimentaire n’est pas né de l’imagination fertile de quelques opposants iraniens anti-islamistes, mais bien d’un fait réel : une proposition de loi maintes fois évoquée par des membres du Parlement islamique du régime des mollahs. Ce dernier la garde sous le coude pour s’en servir le moment venu. Meyssan a tort d’y voir un péché suprême des opposants assimilés à des menteurs. L’Arabie Saoudite, qu’il n’estime guère (car supposée pro-américaine), applique avec la même sévérité les mêmes lois en vigueur en Iran depuis la révolution islamique.

Meyssan doit sans doute être amnésique ou myope, mais les faits sont têtus. Les minorités religieuses d’Iran subissent un sort peu enviable, certains métiers leur sont interdits et encore ceci n’est rien. D’autres minorités ne sont même pas reconnues et autorisées à s’exprimer en tant que telles.

Par ailleurs, rappelons que les dirigeants du régime hybride de Téhéran, qui s’honorent de la présence du « journaliste français » à leurs conférences, se sont encore dernièrement penchés sur le code vestimentaire le plus visible en Iran, c’est-à-dire le port obligatoire du voile par les femmes iraniennes. On aurait aimé entendre le romancier caché derrière Voltaire (et ses lumières) prendre la défense des femmes iraniennes par respect pour sa maman qui a certainement vécu sans être obligée de baisser le regard devant un homme, ou encore d’accepter une nuit avec un mollah pour pouvoir reprendre la vie commune avec un ex-mari (pratique de Mohallel).

Meyssan qui a débuté sa carrière en défendant les droits des homosexuels, avant de devenir persona non grata dans cette communauté, n’a plus aucun souvenir de l’usage humiliant d’insignes comme l’étoile Jaune ou le triangle rose : il s’offusque que l’on puisse faire un rapprochement qu’il juge malsain entre le nazisme et la république islamique. Aussi, juste pour mémoire, essayons de voir ensemble quelques rapprochements possibles :
-  Avec ceux qui nient l'holocauste ?
- Avec ceux qui proposent de renvoyer les juifs au-delà des mers ?
-  Avec ceux qui ont encadré les forces de l’état par des milices endoctrinées ?
- Avec ceux qui ont simulé des attentats pour se trouver des occasions d’agir ?

Il n’y a eu que les nazis qui remplissent toutes les conditions à la perfection (ex aequo avec Staline, Mao et leurs Fidel camarades… Le régime de Khomeiny et ses mollahs sans scrupule suivent les bons exemples et redressent la barre. Ce régime suit d’ailleurs le même parcours que Thierry, il a commencé lové sous l’aile des communistes puristes et finit à l’autre extrême.

Finalement, on ne sait pas qui est la merde et qui est la mouche : si ce sont les merdeux d’ici qui vont au gueuleton là-bas ou si ce sont les mouches à merde (et à turban) qui viennent se nourrir des excréments des idées révolues ici ... en tous les cas, il y a à manger pour tout le monde et nous te souhaitons un bon appetit mon cher Thierry !

Tous nos autres lauréats du Bonnet d’âne !