Etant donné la simplicité de l’offre, les Européens avaient proposé également aux mollahs d’avancer la date de la remise de leur réponse avant fin juin. L’offre Européenne propose de nombreux avantages commerciaux sans mentionner aucune véritable mesure punitive et ne pose qu’une seule condition pour la reprise des négociations (la suspension de l’enrichissement de l’uranium).

Une réponse claire et rapide aurait démontré la bonne foi des mollahs alors qu’une réponse donnée à la date limite du 15 juillet aurait été incontestablement qualifiée de tardive. Elle aurait été une preuve supplémentaire que le régime des mollahs cherche à gagner du temps sans contribuer à rebâtir une confiance détruite entre la république islamique et l’UE.

La présente réponse des mollahs dissipe tous les doutes. Ils cherchent à gagner du temps et préparent sans doute un autre show médiatique ou une provocation de nature militaire (essai d’un missile) ou encore une démonstration montrant les progrès de leurs activités nucléaires.

Pourquoi cette annonce : elle est faite le jour même où l’on aurait pu s’attendre à une déclaration pacifique de nature à remodeler la confiance qui n’existe plus entre les anciens négociateurs Européens et iraniens. Ceci rentre dans le schéma que nous avions expliqué dans les notes de l’article (Roulés dans la Farine). Anticipant une fermeté des Européens, les mollahs ont haussé le ton pour désamorcer la fermeté des Européens et créer une condition de panique qui inciterait les Européens à se désolidariser de Bush et amorcerait une nouvelle phase de complaisance par peur de l’escalade.

Une nouvelle fois, le régime des mollahs apporte la preuve de sa volonté de plier la communauté internationale à ses propres exigences et ce n’est qu’un début.

De ce fait, la déclaration de certains officiels américains, qui comme le secrétaire d’état à l’Energie, Sam Bodman, se disent confiants dans les perspectives d’un règlement diplomatique, laisse à penser que la solidarité US-UE a été touchée (presque coulée) après cette annonce bien ciblée.

Dès à présent, de nombreux pays ont commencé à entonner l’hymne de la défense de leurs intérêts supérieurs pour montrer leur opposition à des sanctions qui semblent inévitables. Les Russes bien sûr, mais aussi les Italiens et les Allemands, c’est-à-dire les champions des relations commerciales avec l’Iran ont ouvert le bal des désistements.

La Russie dit partager les valeurs de ses partenaires du G8, mais envisage de défendre ses positions, en s’opposant notamment aux sanctions contre l’Iran. D’ailleurs le Russe Poutine et l’Italien Romano Prodi ont convenu de mettre en place un mécanisme de consultations sur le problème nucléaire iranien. « J’ai annoncé que pour l’Italie, l’Iran était un partenaire commercial de tout premier plan... Nous avons un intérêt vital pour l’Iran », a précisé le chef du gouvernement italien lors de sa rencontre avec l’infréquentable Poutine.

De leur côté, sensibles à ces déclarations, les mollahs ont réagi. Le ministre iranien des affaires étrangères se rendra d’abord en Italie et ensuite en Allemagne, un autre pays qui commence à tisser d’importants liens économiques avec la Russie, le protecteur affiché du régime des mollahs depuis le Sommet de Shanghaï.

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