Lors de la session du Conseil des droits de l’homme, Annan affirma qu’une « ère nouvelle » commençait, estimant que le nouvel organe donnait à l’ONU la chance de « reprendre la lutte pour les droits de l’homme » avec plus de « vigueur » et espérant que ses travaux se démarqueraient de la Commission.

Une des interventions les plus remarquée fut le discours de la ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, qui a salué la création du Conseil des droits de l’homme comme « une avancée majeure ». Calmy-Rey a déclaré : «le Conseil doit être le cœur d’un système envoyant influx, informations, décisions et recommandations vers tous les membres de la communauté internationale, un de ses défis sera notamment d’avoir un impact direct sur le quotidien des gens, notamment sur le quotidien des personnes dont les droits sont bafoués». [2]

Madame Calmy-Rey, qui se targue d’être à l’origine de ce Conseil qui siègera en permanence, devait sans doute parler de personnes en vie, car les morts semblent dépourvus de droits même au sein du Conseil des droits de l’Homme.

Au cas où vous en douteriez, le régime des mollahs vous apporte la preuve nécessaire. Le représentant du régime des mollahs pour la défense des droits de l’homme qui avait été convié pour assister à ce discours est un certain Saïd Mortazavi.

Saïd Mortazavi est également le très craint Procureur général des tribunaux révolutionnaires de Téhéran, responsable officiel de la répression des journalistes, étudiants et dissidents de la capitale.Il est responsable de la mort de centaines d’entre eux dont quelques-uns de ses propres mains : le cas le plus célèbre est celui de Zahra Kazemi, torturée et violée par Mortazavi [3].

Nul n’ignore ce que vécut cette femme avant de mourir sous les coups de Mortazavi. Le nom de Mortazavi est connu de l’ensemble des défenseurs des droits de l’homme et sa présence à Genève laisse penser que le nouvel organe des nations unies sera aussi inefficace que son prédécesseur, la Commission des droits de l’Homme.

L’ensemble des Iraniens en lutte pour l’établissement d’une démocratie laïque en Iran s’est senti offensé par cette présence. IRAN-RESIST. demande à l’ensemble de ses lecteurs de contacter les bureaux du Ministère des Affaires Etrangères Helvétiques afin de demander des explications à Micheline Calmy-Rey.

«Savoir que l'ONU, pilier universel de la paix et de la sécurité internationale, peut se réformer vers quelque chose de meilleur, de plus fort, de plus efficace, suscite un immense espoir»., a déclaré la ministre dans son discours. Permettez-nous d’en douter.

Mortazavi a voyagé en toute impunité en Suisse, il a assisté à la session du Conseil des droits de l’homme et il a même fait un discours sur les conditions de détention des prisonniers islamistes de Guantanamo [4]. Pour finir, au cours d’une joyeuse réception il a même reçu des mains de Kofi Annan, une Swatch de bienvenue.

Encore un mot du discours de Micheline Calmy-Rey : La ministre suisse a mis l’accent sur le respect des droits humains dans la lutte contre le terrorisme. «Pour la Suisse, toute stratégie antiterroriste doit s'insérer dans le respect des droits humains». La présence en toute courtoisie d’un violeur dans l’assistance fait sans doute partie de cette politique nouvelle appliquée par une dame charmante.

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