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Iran : Blix, le dernier pacifiste
14.06.2006

L’ancien chef des inspecteurs en armement de l’ONU en Irak, Hans Blix, a déclaré mardi à Rome que l’expérience irakienne devrait inciter à la prudence en Iran. « Le monde n’est pas dans une telle urgence, il reste du temps pour parler », a ajouté Blix.



Blix insiste inlassablement sur le fait que la république islamique n’est pas une dictature totalitaire. Sans doute, un fond de racisme qui voit dans les excès des mollahs, un comportement naturel qui convient aux gens de là-bas. Mais Blix est loin de faire l’unanimité dans son propre domaine et traîne derrière lui un lourd dossier de complaisance justement au sujet de l’Irak. Per Ahlmark, l’ex-vice Premier ministre suédois, a dressé un portrait peu flatteur de Blix en révélant la confiance que ce dernier accordait à ses relations privilégiées avec le proche entourage Saddam Hussein en 1991 au point de mettre en péril la vie des inspecteurs qui étaient sous sa responsabilité.

Ahlmark a également révélé les rapports conflictuels entre Blix et son second Ekéus, soulignant que Saddam avait redemandé que le mandat de Blix soit reconduit et celui de Ekéus annulé. Et en 1999, les chancelleries Russes et Françaises ont fait pression sur l’AIEA pour que Ekéus qui était hostile à la complaisance envers Saddam ne puisse accéder à la direction de l’inspection des armements en Irak. Blix est personnellement responsable pour l’hécatombe irakienne car il a été incapable de préciser la nature des activités clandestines de Saddam. Il est aussi coupable à cause de Son absence de probité et son erreur de 1991 : en 1991, il avait produit un rapport reconnaissant l’absence de programme d’armes chimiques et biologiques et après la première guerre du golfe, d’importants stocks des deux armes et des laboratoires avaient été découverts.

C’est ce rapport de 1991 qui lui permit d’être accepté par Saddam en 1999. Nul n’ignorait les raisons de sa nomination, ou son bilan de 1991, ou son absence de soutien à David Kay. Nul n’ignorait sa complaisance avec Saddam et sa méthode qui consiste à interroger les amis de Raïs et les croire sans se permettre de mener une contre-enquête. C’est justement, la personne de Blix qui est en cause et qui l’était en 2003 en Irak.

En 2003, Blix plaidait pour la poursuite des inspections et s’était opposé à l’intervention militaire contre ce pays. Mais c’est son passé de complaisance avec Saddam et ses fils qui rendaient suspect cette demande pour gagner du temps. Blix aurait mieux fait de se retirer s’il voulait que les inspections soient efficacement menées et Saddam neutralisé sans violence ou une guerre, or, il a fait le jeu de Saddam et aujourd’hui, il en fait autant avec les mollahs.

Aujourd’hui à la retraite, Blix s’est recyclé en lobbyiste pour le régime des mollahs et depuis quelques mois, il a fait siens les arguments des mollahs en demandant aux Américains de prendre également en compte le « besoin de sécurité » iranien dans les négociations.

Parallèlement et c’est à la fois étonnant et contradictoire avec la demande de « sécurité » pour les mollahs, Blix a entrepris une tournée auprès des dirigeants du monde pour présenter un rapport sur les armes de destructions massives rédigé par une commission d’experts qu’il présidait et créée en septembre 2003 à l’initiative de la Suède. L’objet de ce rapport est de « libérer le monde des armes nucléaires, biologiques et chimiques ». On ne peut donc demander l’élimination des armes et demander une protection militaire pour un des régimes les plus violents de la planète.

Les points communs des deux démarches sont multiples : elles sont toutes deux perçues comme anti-guerre ce qui est la priorité actuelle des mollahs. Ils sont besoin de diaboliser les Etats-Unis perçus comme le vecteur d’une possible attaque contre l’Iran. Or, et nous le répétons et les grandes puissances l’ont répété : la prochaine étape sera des sanctions ciblées et l’aide aux opposants laïques anti-islamistes.

Tous ceux qui évoquent les frappes militaires et utilisent cette effrayante option sont immanquablement liés (directement ou indirectement) au régime des mollahs ou aux Moudjahedines du Peuple. Seuls ces deux groupes ont intérêt à évoquer les frappes militaires US. Les mollahs parce qu’ils veulent utiliser le pacifisme anti-américain et les Moudjahedines du Peuple parce qu’ils se propposent comme la seule alternative à cette supposée attaque.

Parmi les amplificateurs de la rumeur des frappes US, certains appartiennent à l’extrême gauche, d’autres louvoient dans les franges islamo-gauchistes, il y a aussi un certain nombre de militants d‘extrême droite et il y aussi des personnalités pacifistes d’envergure mondiale : tous sont anti-guerre et pro-dialogue avec les mollahs. Mais aucun ne se prononce sur le soutien des mollahs au terrorisme, aucun ne relève les pendaisons publiques, les flagellations, les amputations, les lapidations ou même l’âge du mariage fixé à 9 ans pour les filles.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Article de Per Ahlmark sur Hans Blix
- Une poule mouillée peut-elle désarmer Saddam ?
- (Octobre 2002)


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