L’Iran n’aura même pas besoin de refuser les propositions européennes ou de finasser, ses alliés Russes et Chinois s’en chargeront pour lui. De 2003 à 2005, les Etats-Unis plaidaient (comme aujourd’hui) sans succès en faveur d’une saisine du Conseil de Sécurité.

Le 31 janvier 2006, Condi a réussi à imposer le transfert du dossier au Conseil de sécurité aux Russes et aux Chinois. Son succès a été dû à la lumineuse idée de réunir tous les acteurs de la crise autour d’une table afin que les Russes et les Chinois ne puissent utiliser le prétexte des réticences européennes et réciproquement les Européens ne puissent utiliser l’argument des réticences sino-russes. L’initiative Américaine de nouvelles négociations multilatérales veut rééditer le même exploit. Les Chinois et les Russes n’en veulent pas et le silence des Européens est révélateur du même malaise.

Une stratégie conjointe sino-russe. Les Chinois ont ouvert les hostilités en qualifiant l’offre de négociation américaine de manœuvre diplomatique et ont de nouveau appelé à des négociations en direct entre l’Iran et les USA ! Les Russes leur emboîtent le pas en mettant en cause les éventuelles sanctions contre l’Iran.

Poutine a déclaré vendredi qu’il était « trop tôt pour parler de sanctions » contre l’Iran au cas où il ne se plierait pas aux exigences de la communauté internationale concernant son programme nucléaire. « Notre position est claire, nous sommes contre le recours à la force, quelles que soient les conditions », a dit Poutine.

« Quant aux sanctions, il est trop tôt pour en parler », a-t-il souligné, démentant implicitement les informations de sources occidentales selon lesquelles Moscou et Pékin accepteraient des sanctions en cas de refus de Téhéran d’entendre la voix de la communauté internationale.

« Il faut avoir d’abord des pourparlers approfondis avec la direction iranienne », c’est seulement après qu’on pourra s’interroger sur la suite, a-t-il ajouté. En réalité dans cette formulation, Poutine oublie de mettre l’accent sur la condition nécessaire pour la reprise de toutes nouvelles négociations et remet en question l’exigence de la suspension complète des activités nucléaires...

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