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Iran : La Russie et la Chine ont peut-être trouvé la solution
28.05.2006

Le 16 mai, la question de l’adhésion de l’Iran à l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) n’était pas à l’ordre du jour et les déclarations allaient bon train pour expliquer que l’OCS n’était pas destinée à s’agrandir infiniment. Et ce n’était pas la première fois que l’OCS fermait la porte au nez des mollahs.



L’OCS a été créée à Shanghaï en 1996 et s’appelait initialement Shanghaï 5 ; elle comprenait : la Chine, la Russie, le Kazakhstan, la Kirghizie, le Tadjikistan. Cette dernière se tranforma en l’OCS les 14 et 15 juin 2001 après l’adhésion de l’Ouzbékistan. La Mongolie, le Pakistan, l’Inde et l’Iran y ont un statut d’observateur.

L’Organisation de Coopération de Shanghai est un instrument au service de l’expansion économique de la Chine qui vient par exemple d’inaugurer un pipeline la reliant au Kazakhstan afin que ce dernier puisse lui fournir l’équivalent de 15% de ses besoins énergétiques. A titre d’exemple, l’Iran fournit actuellement 13,6% des besoins pétroliers chinois.

L’OCS est d’abord un espace économique et ensuite un traité miltaire qui a pour mission de protéger les frontières occidentales de la République populaire. Officiellement, on parle de coopération multilatérale économique, mais aussi militaire et surtout sécuritaire dans la lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme. Selon, un site chinois d’information, les six états membres sont parvenus à «un consensus sur un soutien mutuel en vue de prévenir et de résoudre pacifiquement les conflits d'ordre international».

- C’est ce point précis de soutien mutuel qui intéresse les mollahs de Téhéhran qui s’imaginent que leur entrée dans l’OCS les mettra à l’abri d’un blocus international ou d’une attaque militaire dans le conflit nucléaire.

Jusque là, c’est justement pour cette raison précise que l’entrée de la république islamique posait problème  : l’OCS ne peut admettre qu’elle puisse servir d’échapatoire à des conflits internationaux.

La Chine a été explicite : ni l'Iran avec ses rapports compliqués avec les Etats-Unis et l'AIEA, ni la Biélorussie européenne et ni le Pakistan avec ses tentatives pour contrer le rapprochement indo-américain, ne pourront pour le moment être admis à l’OCS. Pour les Chinois et les autres membres de l’OCS, l’essentiel, c’est l’économie. C’est le sens même de sa création. En deux mots, l’OCS se propose de garantir la sécurité et le développement économique et social de l’Asie centrale. Et rien de plus.

Selon Ria Novosti, Ahmadinejad, qui assistera au prochain sommet de l’OCS à Shanghai, aurait été exhorté d’y parler le moins possible de l’Amérique ou d’Israël et de se prononcer surtout sur le rôle de l’Iran en tant que partenaire économique régional [1].

Le récent revirement de l’OCS et l’annonce selon laquelle la demande de l’adhésion des états observateurs sera à l’ordre du jour du prochain sommet est un signe car l’Iran pourrait en bénéficier et son adhésion serait accélérée si les tensions qui existent autour de ses relations avec les Etats-Unis ou l’AIEA venaient à se dissiper. Les Russes et les Chinois espèrent ainsi raisonner les mollahs. Or ces derniers souhaitent adhérer à l’OCS pour échapper aux poursuites et il n’est pas certain que l’initiative fort habile de l’axe Moscou-Pékin soit couronnée de succès.

Le 26 mai, les Russes ont fait deux déclarations remarquées, celle de l’examen des demandes de l’ adhésion à l’OCS (déclaration faite par Sergueï Mironov, président du Conseil de la Fédération) , et la confirmation de la vente des 29 systèmes mobiles anti-missiles Tor-M1 [2] (déclaration faite par le vice-premier ministre et ministre de la Défense Sergueï Ivanov).

Mais dans les deux cas, il y avait du conditionnel : Selon Mironov, l’adhésion n’est acquise pour aucun des candidats, quant aux systèmes anti-missiles, selon Ivanov, «s'il n'y a pas de force majeure, le contrat sera honoré».

Évidemment, à Moscou chacun souhaite qu’il n’y ait pas de cas de force majeure.

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[1Ahmadinejad - OCS : Source : Ria Novostoi _

[2Selon Ivanov, les batteries Tor-M1 « ne sauraient être utilisées à des fins terroristes ». C’est une arme à court rayon d’action, a encore rappelé le ministre russe de la Défense. Notre article sur cette arme !_