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Nos incertitudes sur les Mouvements contestataires de l’Azerbaïdjan et de Téhéran !
25.05.2006

Le mouvement commencé à Tabriz s’est répandu dans d’autres villes de l’Azerbaïdjan iranien. Lundi des dizaines et des des dizaines de milliers de Tabrizi avaient défilé dans les rues. Les revendications étaient confuses. Dès lors, nous avons lancé des appels à nos compatriotes de Tabriz pour qu’ils précisent la nature de leur mouvement, afin de rassurer les iraniens d’autres régions. Cette suspicion à l’égard du mouvement de Tabriz a finalement été dissipée par les précisions que nous avons reçues par des contacts sur place.



Ce que nous avons su par Téléphone

A Meshkin Shar (lit. la ville noire), les manifestants ont défilé avec les drapeaux iraniens d’où le symbole de la république islamique avait été arraché, en référence à la symbolique anticommuniste de l’ère Ceausescu. Les manifestants scandaient : nous sommes des Iraniens turks et non des Turks d’Iran, une manière de préciser qu’ils ne se sentent pas différents de tous les iraniens et qu’ils désirent libérer tout l’Iran. Pour en revenir à la caricature qui avait suscité la première vague de protestations, on pouvait lire sur des pancartes : « insultez un azréi et vous insultez un iranien » ou encore « nous somes des iraniens ».

Il faut savoir que Tabriz a joué un rôle décisif dans le triomphe du mouvement constitutionnaliste iranien qui dota l’empire perse d’une constitution et d’un parlement en 1906. En référence à des actes précis faits par les deux héros régionaux, Bagher Khan et Sattar Khan, les manifestants de Meshkin Shar ont brulé des exemplaires du journal qui avait insidemment provoqué cette communauté, en même temps que des drapeau blancs : en 1906, les constitutionnalistes avaient brûlé des drapeaux blancs pour signer la fin de la résignation du peuple.

A Meshkin Shar, les habitants ont intercepté des employés municipaux d’autres villes qui s’étaient mêlés aux manifestants, se disant étudiants en grève et qui cassaient les commerces et incendiaient les batiments publics. Le porte-parole du Mouvement de Meshkin Shar nous a précisé que ces actes de vendalisme ne sont pas du fait des manifestants qui ne s’en prennent qu’aux bassidjis ou à leurs véhicules. 158 jeunes meneurs des manifestations ont été arrêtés dans différents quartier de cette ville et emmenés vers une destination inconnue, ce qui inquiète les habitants.

Dans d’autres villes comme Ardabil, des drapeaux noirs ont été fixés au-dessus des maisons en signe de solidarité pour signifier que la ville porte le deuil de toutes les victimes du régime.

A mazandaran, des comités de soutien ont été formés pour rejoindre les Azerbaïdjani. Les principaux slogans de ces comités et des manifestants d’Azerbaïdjan sont : Liberté, Justice Sociale et Mashroutiat (Constitution) ! Yashasoon Iran ! Yashasoon (vive) Azerbaïjan !

A Téhéran les étudiants ont manifesté dans l’enceinte de la cité universitaire contre le mollah qui a été nommé directeur, ils ont défilé aux cris de « mort au dictateur » et ont été attaqués. On nous a rapporté de violents heurts et au moins 40 blessés dans les rangs des bassidjis. Le porte-parole du mouvement constitutionnaliste de Meshkin Shar a tenu à apporter son soutien aux étudiants de Téhéran et déclaré que même si le régime accordait toutes les libertés aux habitants d’Azerbaïdjan, aucun Azéri n’abandonnerait Téhéran à son sort et que le mouvement continuerait jusqu’à la libération pour tous.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Notre analyse

Malheureusement, tout s’emboîte trop bien et les revendications sont trop biens à notre goût et les correspondants des agences de presse étrangères ont été autorisés à assister à la révolte des étudiants à Téhéran. Même les bassidjis-étudiants du BCU ont participé en prenant la direction du mouvement ! Les étudiants demandent la libération de Jahanbeglou !

Il est donc plus que probable (pratiquement certain) que les affrontements de l’Université de Téhéran aient été montés pour créer une diversion et encourager les vrais mécontents à se faire connaître, nous connaissons ce genre de pratiques depuis 1999. C’est un piège pour retrouver les vrais opposants dans la jeunesse, les intercepter et les mettre hors circuit.

En tout cas, ceci prouve que de vrais opposants qui inquiètent le régime existent en nombre suffisant au point d’inciter le régime à faire ce genre de montage grotesque. Cependant nous allons lancer sur les ondes des appels à la vigilence.

Quant au mouvement de l’Azerbaïdjan et les comités du Mazandaran, nous réservons notre verdict et vous en dirons plus d’ici quelques jours en espérant que ce mouvement ne soit pas la vitrine opérationnelle d’un groupe d’opposants basés à Washington. Ce groupe connu sous le nom du Comité du Reférendum veut créer un front commun avec les faux dissidents du régime : Sazgara, Ganji...

Leur but étant de dissoudre la république islamique dans un faux mouvement constitutionnaliste avec deux objectifs : éviter aux dirigeants du régime d’être jugés ou condamnés et permettre à cette coalition de prendre le pouvoir et pour le partager ensuite avec les futurs ex-mollahs.

Nous pensons que les Iraniens méritent mieux et qu’après de tels montages, les problèmes referont surface dans un an, dressant à nouveau le spectre du désordre et du démembrement de l’Iran. Les vrais opposants existent et demeurent perplexes face à ces montages.


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