C’est fait. Aujourd’hui dans sa nouvelle proposition, l’UE a augmenté la taille du cadeau fait aux mollahs pour qu’ils renoncent à l’enrichissement et donc aux sanctions dont on parle depuis si longtemps.

Évidemment, le régime islamique d’Iran a refusé. Il est peut-être nécessaire de rappeler la conclusion de notre analyse du 17 mai à propos de l’offre Européenne à l’Iran de « la technologie nucléaire civile gratuite » :

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La nouvelle proposition parle de plusieurs centrales offertes aux mollahs pour les satisfaire, or, l’objectif des mollahs n’est pas de produire de l’électricité ! Et c’est là le premier défaut de cette proposition qui nie l’évidence. L’objectif du régime est de garantir sa sécurité et ce n’est pas l’Europe qui peut le faire mais les Etats-Unis. L’existence même du régime des mollahs est en contradiction avec le nouvel ordre mondial.

Les mollahs entendent par «Garantie de Sécurité», l’abandon de toute aide à l’opposition nationaliste laïque et leur maintien au pouvoir. En échange les mollahs assureraient les intérêts américains dans la région ! L’Europe ne figure pas dans leurs prévisions. Les mollahs vacillent entre la Chine et les Etats-Unis et ils craignent que les américains soutiennent les opposants qui ont réellement leurs chances.

Le second défaut de la proposition Européenne est qu’elle feint la naïveté au sujet de ces garanties de sécurité. Sans cesse, des analystes à la solde de l’état ont affirmé que l’Iran était menacé par ses voisins alors que c’est le contraire. Les Etats de la Troïka ne peuvent faire des propositions à l’Iran que dans le cadre de la présentation qu’ils donnent de l’Iran, de ses problèmes et de ses attentes.

Comme nous l’avons dit, puisqu’ils refusent d’admettre le caractère dérangeant du programme nucléaire, ils offrent à l’Iran le moyen de faire des kilowatts et puisqu’ils ont toujours affirmé que c’était l’Iran qui était menacé, ils proposeront bientôt de lui offrir ou vendre à bas prix de beaux avions de combat Européens et toutes les pièces détachées dont il a besoin.

En échange, Téhéran doit s’engager à « coopérer pleinement » avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et surtout à « suspendre toute activité liée à l’enrichissement et au retraitement et à le faire durant les négociations en cours ». C’est une proposition d’amateurs. L’Iran ne risque pas d’abandonner ses meilleurs atouts pour obtenir des armes pour une soi disante menace extérieure et des centrales pour de l’électricité !

Le régime des mollahs doit préserver sa mainmise sur le Liban via le Hezbollah et la Syrie et il doit étendre son pouvoir au sein du monde musulman en maîtrisant ce que les Arabes n’ont pas réussi : le cycle complet de production de l’uranium enrichi.

C’est ainsi qu’il peut justifier son rôle d’allié potentiel pour la Chine ou pour les Etats-Unis. Son arme est le terrorisme et il veut combiner le terrorisme et le nucléaire pour créer une nouvelle génération de dissuasion. Pour y prétendre, il ne doit surtout pas renoncer à l’un ou à l’autre de ses atouts, à l’enrichissement ou à ses alliances terroristes. Et l’offre européenne ne lui est d’aucun secours, sinon de retarder l’application des sanctions et lui permettre de gagner du temps. Et c’est là le 3e défaut de cette offre.

Par ailleurs, la liste de six sanctions possibles décrites comme « des mesures ciblant les programmes nucléaires et de missiles de l’Iran », ne tient aucunement compte de l’ambition des mollahs à combiner terrorisme et nucléaire et jeter les bases d’une dissuasion à toute épreuve. C’est le quatrième défaut de cette proposition. Les seules sanctions susceptibles d’inquiéter les mollahs sont évitées (celles liées au pétrole et à l’essence), reste le « gel des avoirs d’individus ou d’organisations liées à ou proches du régime » ce qui est un bon début mais bien insuffisant.

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