Elle a 18 ans, 18 ans pour n’importe quel jeune se conjugue normalement avec joie et c’est un anniversaire qui se marque. Mais pour Nazanin, 18 ans c’est la prison, c’est le couloir de la mort et c’est une attente angoissante qui la fait trembler.

Nazanin est la fille aînée d’une famille misérable, elle a un frère de 16 ans, une soeur de 14, deux autres de 10 et 9 et encore un frère de 2 ans. Nazanin a été contrainte de quitter l’école dès le primaire pour s’occuper de ses plus jeunes frères et soeurs pendant que sa mère faisait des ménages ailleurs. Sa mère est une femme cassée qui parle péniblement le farsi, s’exprimant pour l’essentiel en kurde car originaires de Sanandadj. Depuis des années comme bon nombre de pauvres migrants internes, ils ont échoué dans les bidonvilles de Karadj, la banlieue de Téhéran ou leur histoire se conjugue avec la misère et les malheurs d’un pays.

Des suédois ont réussi à la rencontrer et nous raconte cette histoire. Le père était ouvrier, aujourd’hui grabataire et souffrant des intestins qui sont d’ailleurs la cause de son handicap. A quatre reprises il a été opéré, les frais ont été avancés par d’autres, il a encore beaucoup de dettes à ce sujet et ne peux plus travailler. La mère s’est retrouvée à faire des ménages là où elle pouvait, mais aussi à laver des tapis avec des produits chimiques, produits qui l’ont rendu elle aussi malade, les médecins lui ont interdit de continuer à laver les tapis, mais comme elle le fait remarquer, qui va alors remplir la casserole et les assiettes de sa famille ?

Un jour Nazanin est partie faire quelques courses en ville en compagnie d’une cousine et d’une autre fille de 17 ans. A son retour Nazanin a raconté que 4 hommes les avaient importunées, d’abord elles ont couru, puis elles ont crié et appelé à l’aide sans résultat, les 4 hommes ont tenté de les enlever à bord d’une voiture et au moment où sa cousine était montée à bord, elle s’est saisi d’un couteau.... après elle ne se souvient plus ! [en fait un des homme a été blessé et ses amis ne l’ont pas sauvé, il s’est vidé de son sang dans la rue].

Maintenant Nazanin est en prison dans l’attente d’être pendue. Ses agresseurs n’ont jamais été inquiétés, mais la famille de la victime demande que l’honneur du mort soit respecté.

Sa famille misérable n’a même pas pu se payer les services d’un avocat et Shirin Ebadi n’a pas répondu à la lettre de ses parents. Sa famille qui ne peut non plus lui faire parvenir de quoi subsister décemment en prison. Il n’y a que le comité de lutte contre la peine de mort en Suède qui s’est penché sur le cas de cette fille, d’où le reportage des journalistes suédois. Maintenant le nom de Nazanin est connu dans le monde, en Italie et en Allemagne des groupes essayent d’intervenir pour la défense de la jeune fille, Miss Canada les soutient.

Il ne faut pas que le régime islamique puisse une fois de plus exécuter une jeune fille qui s’est défendue, exécuter une personne pour un acte qu’elle a commis mineure. La question qui se pose est de savoir ce qui serait advenu si Nazanin n’avait pas résisté aux ravisseurs, si elle serait encore vivante, si sa cousine serait vivante, si l’amie de 17 ans le serait ou bien alors si elle ne serait pas prostituée dans un bordel dans les pays arabes du Golfe Persique. Il est bon de rappeler que si elle n’avait pas résisté, la même loi islamico-iranienne aurait pu la condamner à la lapidation pour relations sexuelles. Condamnée à mort dans tous les cas ?

Le comité suédois est en train de se débrouiller pour trouver un avocat à Nazanin et essayer de lui faire obtenir un procès légal, mais les autorités iraniennes le voudront-elles ? N’est-il pas déjà trop tard ?

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