Des centaines de femmes armées, voilées de noir des pieds à la tête, et surnommées les « corbeaux noirs » par la plupart des Iraniens, ont été déployées dans les plus grandes villes du pays. Leur mission officielle a été qualifiée de « Tutelle suggestive pour tenter de faire respecter par les femmes les valeurs morales islamiques et combattre la décadence occidentale galopante » [fin de citation,ouf !]

Si officiellement l’équipe des corbeaux n’est pas censée utiliser la force ou les manières brutales, jamais les actes de répression n’ont été aussi violents. Des nombreux cas de sévices ont été reportés et de nombreuses femmes et jeunes filles ont été arrêtées et conduites aux postes de police pour être « proprement identifiées » selon les termes officiels. Dans certains quartiers, des hommes qui tentaient de protéger leurs épouses, mères, filles, ou amies des exactions des « corbeaux » ont été battus par des hommes des forces de la police ou des pasdarans ayant la charge de protéger les meutes de « corbeaux » des réactions de la population. Leur présence d’ailleurs ne fait que confirmer l’impopularité de ces forces de répression.

Il semble que c’est à la suite de quelques critiques européennes et américaines contre ces pratiques que le gouvernement aurait publié le communiqué disant qu’il s’agissait d’une force pacifique de tutelle suggestive. Ces mesures de répression ont d’abord débuté en province à Ispahan, Qom, Chiraz et Rasht comme pour une répétition générale et sont aujourd’hui appliquées à Téhéran.

En réalité tout a débuté après la manifestation quasi officielle qui avait eu lieu face au Parlement islamique, manifestation mise en place pour légitimiser la politique répressive contre les femmes. Dans cette manifestation se tenaient des femmes voilées mais aussi beaucoup de voilées étrangères (converties et européennes venant goûter le « paradis islamique »). Ces étrangères sont régulièrement utilisées par le gouvernement tant pour crédibiliser la république islamique que pour approcher les étrangers (et les journalistes) en Iran, dans ces cas là elles s’habillent différemment.