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Ahmadinejad, le chouchou des fachos !
28.04.2006

Ahmadinejad radicalise son discours anti-israélien dans le but de provoquer une rupture totale avec l’Europe. Nous avons développé notre thèse dans l’article pour Charlie Hebdo, prophétisant que vous n’aviez pas fini de l’entendre vociférer sur la Shoah. A lire et à recommander.



« Certains peuples d’Europe paient toujours les conséquences de la Deuxième Guerre mondiale. Regardez le peuple allemand. Il y a trois générations, une guerre a éclaté, mais aujourd’hui, après soixante ans, un peuple intelligent est toujours l’otage de la Deuxième Guerre mondiale », a-t-il déclaré.

Le peuple allemand « n’a toujours pas le droit d’avoir une politique indépendante et une défense propre. Chaque Allemand qui naît est redevable aux sionistes arrogants et insatiables », a-t-il ajouté.

Normalement, « lorsque vous visitez un pays, dans chaque ville il y a le symbole de la fierté de ce peuple », mais en Allemagne « dans chaque ville ils ont érigé un symbole pour dire au grand peuple allemand que ses parents et grands-parents étaient des meurtriers et qu’il est redevable aux sionistes », a-t-il ajouté.

Reprenant des propos antérieurs, il a également dénoncé « les crimes commis par les sionistes contre les Palestiniens ».

« Soixante ans après la guerre, pourquoi le peuple palestinien doit-il brûler dans le feu des crimes sionistes sous prétexte des événements de la Deuxième Guerre mondiale », s’est-il interrogé.

« Cela fait soixante ans qu’ils massacrent les Palestiniens et détruisent leurs maisons sous prétexte que durant la Deuxième Guerre mondiale un certain nombre de juifs ont été tués », a-t-il encore affirmé.

Le président iranien a déclaré en septembre qu’Israël devait être « rayé de la carte ». Il a également mis en doute la réalité de l’Holocauste, qu’il a qualifié de « mythe », et a expliqué que si les Européens se jugeaient responsables de l’Holocauste ils n’avaient qu’à accueillir l’Etat juif sur leur territoire… Et pour une fois le silence gêné des Européens joue en défaveur des mollahs !

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Le régime des mollahs a développé un système de défense unique au monde, fondé sur le terrorisme — ils s’en sont servis contre la France dans le contentieux nucléaire d’Eurodif. Surtout, il a repris à son compte le conflit israélo-palestinien, dont il contrôle l’issue depuis qu’il a réussi à chasser les Américains et la force internationale du Liban, en 1984. Mais jamais il n’a réussi à se faire reconnaître comme le principal interlocuteur des États-Unis dans ce conflit.

Or l’élément constitutif du régime des mollahs est de briguer le leadership du monde musulman -la bombe islamique sera un atout supplémentaire pour y parvenir. L’objectif est donc de pousser l’Amérique à des négociations directes. L’ingérence au Liban ou en Irak l’obstination nucléaire et les propos sur Israël sont des provocations qui trouvent un écho dans le monde musulman et font des mollahs le principal adversaire des Américains. Logiquement, d’adversaire unique, l’Iran espère devenir l’interlocuteur unique.

Cependant, jusqu’aux dernières élections, les Européens avaient du mal à envisager la possibilité d’une République islamique atomique et hostile. La raison : le discours mielleux de Khatami, le réformateur. Pourtant, à aucun moment la menace n’a cessé d’exister : les treize Juifs persécutés pour espionnage, Israël menacé d’anéantissement par bombe atomique, c’était pendant la présidence de Khatami... Il n’a d’ailleurs jamais cessé d’affirmer son soutien au Hezbollah. Khatami a fait traîner les négociations en longueur, cherchant à « fatiguer » la Troïka européenne (Allemagne, France, Grande-Bretagne). Ahmadinejad est sorti des urnes pour donner le coup de grâce aux négociations. Normalement, l’Europe aurait dû lâcher prise et demander l’intervention de Washington. C’est ce qu’attendaient les mollahs pour s’asseoir en tête à tête à la table des négociations.

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Mais la Troïka s’accroche. Pas forcément pour des raisons politiques : l’Union européenne contrôle 51 % du marché iranien et achète du pétrole en « buy-back » (ce qui permet de diviser les prix par cinq). Depuis, Ahmadinejad multiplie les provocations pour venir à bout de l’Europe : démarrage de la conversion d’uranium, interdiction de visite sur les sites militaires, menaces de reprise d’enrichissement ou même abolition du buy-back. Rien à faire. Les mollahs se retranchent donc sur les sujets sensibles : Israël, la Shoah, les chambres à gaz.

La situation est donc la suivante : les mollahs veulent pousser l’UE à la rupture pour se retrouver seuls face aux Américains. Ces derniers traînent des pieds car ils redoutent ce face-à-face. Et les Européens s’accrochent lamentablement à leurs contrats commerciaux. Autant dire qu’Ahmadinejad n’a pas fini de vociférer sur « le mythe » du génocide.

KAVEH MOHSENI

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