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Le lobby Rafsandjani a recruté un universitaire français : Michel Makinsky
28.04.2006

Le régime des mollahs a ameuté ses équipes de lobbying qui toutes demandent les mêmes choses : des garanties de non-agression, la levée des sanctions économiques, l’accès à l’OMC, la livraison de pièces d’aéronefs et des négociations en direct avec les Etats-Unis.



Tous les jours nous découvrons en France, pays des Droits de l’Homme, des falots qui mettent leur plume au service du régime des mollahs et écrivent des analyses de la situation qui appellent à entamer ces fameuses discussions entre Américains et les mollahs [1].

Il suffit de lire la presse pour relever leurs noms et c’est ce que nous faisons. Le 24 Avril 2006, l’un d’eux a trompé la vigilance de la rédaction du Figaro pour se livrer à cet exercice de défense des intérêts des mollahs. Son nom : Michel Makinsky.

Makinsky est un chargé d’enseignement sur l’Iran à l’Ecole supérieure de commerce et de management de Poitiers et il est le conseiller scientifique à l’université de Liège [2].

Makinsky est également coordonnateur d’un dossier sur l’Iran dans la revue Géo-économie, hiver 2005-2006. Il est donc censé bien connaître l’Iran, sa situation, et surtout la situation des droits de l’homme en Iran. Et pourtant, c’est justement ce qu’il reproche aux Européens : le fait que ces derniers aient évoqué ce point des droits de l'homme lors de leurs discussions les mollahs.

En réalité, l’Europe n’a pas évoqué ce point et Makinsky ment sciemment pour démontrer qu’il ne fallait pas lier les droits de l’homme et le soutien au Hezbollah au conflit à propos du programme nucléaire iranien. Il ment pour prouver que c’est là la raison de l’échec des négociations entre les mollahs et la Troïka. Il efface l’ardoise des enturbannés et oublie que ce sont eux qui ont mis unilatéralement fin aux négociations en Août 2005.

Les Droits de l’homme et le soutien au Hezbollah. A aucun moment, L’UE ou la Troïka n’ont mentionné le Hezbollah comme étant une entité terroriste hostile aux intérêts de l’Europe. Non seulement l’affirmation que nous avons soulignée est fausse mais elle se trouve aux antipodes de l’approche européenne. L’Europe a offert de nombreuses compensations aux mollahs y compris des garanties de sécurité qui équivalent à un refus pur et simple de toute tentative pour libéraliser le régime.

Makinsky doit prouver que les négociations peuvent reprendre et pour y parvenir il ment éhontement. La France ne considère pas le Hezbollah comme un mouvement terroriste [3] et ne reproche pas au régime des mollahs son soutien à ce mouvement. La France nie l’existence du soutien du régime des mollahs au Hamas et la France a toujours déclaré que les conditions des droits de l’homme allaient en s’améliorant.

Makinsky part de fausses données pour arriver à une fausse conclusion et pur hasard, elle correspond aux demandes des mollahs. Des demandes que nous avions dénoncées dès décembre 2005 dans un article publié dans Charlie Hebdo, c’est-à-dire, il y a 5 mois [4].

Makinsky fait du lobbying pour les mollahs : la preuve se trouve dans ses déclarations en bleu où il oublie par enchantement ces propres arguments sur le Hezbollah et le Hamas et minimise les dangers d’une bombe nucléaire islamiste. Le régime des mollahs n’a pas besoin de « Vecteur ». Les attentats du 11 septembre nous prouvent qu’un avion de ligne piloté par un soldat de l’islam peut devenir un Vecteur : une bombe qui exploserait à bord d’un tel avion dispensera le régime des mollahs d’endosser la paternité d’un attentat qui ravagera peut-être Israël mais aussi les Etats-Unis ou l’Europe.

Vers la fin de son article, Makinsky martèle à chaque ligne la nécessité des négociations en direct entre l’Iran et les Etats-Unis. Il rappelle danger des sanctions et autant il est bavard au sujet de l’impossibilité d’un danger nucléaire de la part des mollahs ou des erreurs de l’Europe qui aurait mal négocié, autant il est concis au sujet des sanctions et ne nous explique pas pourquoi des sanctions en Iran créeraient des dégâts politiques dans tout le Proche-Orient. Michel Makinsky ne travaille pas uniquement pour le régime des mollahs mais aussi pour le Hamas, le Hezbollah libanais, le Jihad Islamique, le FPLP, le Hezbollah africain et les GIA : de multiples institutions terroristes qui seront sans ressources avec la disparition des mollahs.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Le Figaro | Débats & Opinions | 24 avril 2006 | Michel Makinsky

Le malaise croît au fur et à mesure que s’écoule le délai de 30 jours fixé par la déclaration du président du Conseil de sécurité des Nations unies du 29 mars pour que l’Iran respecte les demandes de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) afin de rétablir l’assurance du caractère pacifique de son programme nucléaire, et de cesser totalement ses activités d’enrichissement et de retraitement d’uranium. Si un accord n’est pas trouvé dans ces délais, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA se trouvera dans la délicate situation de devoir déférer de nouveau l’Iran à l’ONU.

Les dissimulations d’activités nucléaires ont miné la crédibilité de l’Iran. Les questions restées en suspens ne constituent peut-être pas des violations spectaculaires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), mais elles ont produit un effet dont Téhéran a mal pris la mesure : une perte de confiance au-delà des arguties juridiques. La déclaration de la troïka européenne à l’AIEA, le 8 mars, est d’ailleurs centrée sur les nécessaires mesures de confiance attendues de Téhéran. Cette crise affecte les Européens qui ont dû constater que l’accord commercial tant espéré est menacé. L’Europe n’a-t-elle pas commis une erreur stratégique en lançant une négociation sans cartes suffisantes ? Cet accord n'a-t-il pas été «plombé» dès le départ en liant le volet commercial aux autres : respect des droits de l'homme, cessation du soutien aux Hamas, Djihad, Hezbollah, et surtout nucléaire ? La troïka a compris trop tard que les concessions sur les droits de l’homme n’auraient qu’un temps, et que l’Iran ne suspendrait que provisoirement son programme. L’Union s’est embourbée dans une impasse sans réaliser qu’elle n’avait pas les atouts pour obtenir de Téhéran une renonciation au nucléaire militaire.

Seule l’Amérique a ces cartes : une garantie de non-agression, la levée des sanctions économiques. L’accès à l’OMC, la livraison de pièces d’aéronefs, une coopération technologique ne pèsent guère face à ce qui intéresse les Iraniens, que l’Europe ne peut offrir. L’aveuglement iranien qui avait misé sur l’Union en espérant créer un fossé entre elle et Washington, tout en esquissant une « alliance » asiatique, a vite montré sa fragilité.

Le problème reste entier et trouve sa source dans des erreurs stratégiques où toutes les parties ont leur part de responsabilité. D'abord, la nature de la menace nucléaire iranienne. Ce n'est pas parce que l'Iran posséderait dans un avenir indéterminé une bombe atomique, les vecteurs, leurs systèmes de guidage, que ceci serait en soi un risque intolérable pour Israël ; en effet, si une telle bombe était lancée sur l'Etat hébreu, dans les heures qui suivent, une riposte israélienne et/ou américaine dévasterait l'Iran.

Le risque est ailleurs : ayant acquis ces capacités par prolifération en amont (filière pakistanaise), ceux qui contrôlent cet outil pourraient être tentés par une prolifération en aval. En second lieu, l'entrée de l'Iran dans le «club» des possesseurs de la bombe risquerait de porter un coup fatal au TNP et de susciter une course déstabilisante au Moyen-Orient. Donc les motifs de demander à l’Iran de renoncer à cette panoplie ne sont pas triviaux. Il reste à persuader Téhéran que c’est son intérêt.

En n’engageant pas ce « marchandage » avec Khatami, à qui elle ne faisait pas confiance, la Maison-Blanche a perdu des occasions. Le nouveau président, ses alliés pasdarans, ont les yeux fixés sur les élections de l’Assemblée des experts, ultime étape de la conquête du pouvoir. En même temps, ils veulent afficher leur leadership islamiste face aux Saoudiens et torpiller l’offensive diplomatique israélienne qui marque l’isolement de l’Iran. Il s’agit aussi de détourner par l’alibi classique de l’ennemi extérieur le mécontentement social croissant. Il y a peu, le pouvoir iranien écartait tout contact avec Washington.

Mais la situation a évolué. Ali Larijani, principal négociateur du nucléaire, a déclaré que des conversations directes avec Washington étaient concevables. Du côté américain, au refus de négociations directes, ont succédé des démarches auprès des Iraniens en vue de requérir leur « bonne volonté » en Irak. Zalmay Khalilzad, ambassadeur de Washington à Bagdad, tout en condamnant la « duplicité » iranienne, a demandé l’ouverture de conversations avec Téhéran. Le leader chiite Abdul Aziz Al-Hakim, et l’ex-premier ministre irakien ont également requis l’aide de leur voisin, et le guide Khamenei y a consenti.

Plusieurs Etats arabes pourraient contribuer à ces échanges de vues. Bien que ce dialogue soit limité aux questions irakiennes, le nucléaire pourrait être aussi évoqué. D’aucuns y voient une nouvelle diversion de Téhéran. Pendant ce temps les rumeurs d’une intervention militaire américaine ou israélienne se multiplient. D’un autre côté, les risques d’enlisement à l’ONU (en cas de réserves chinoises ou russes) alimentent des réflexions sur des sanctions diplomatiques, administratives, économiques, unilatérales que pourraient décider quelques Etats coalisés avec Washington. l’Union européenne étudie un programme de « mesures restrictives » graduelles.

Malgré une annonce triomphaliste de la réussite d’opérations d’enrichissement, un certain flottement iranien est perceptible ; peut-on en profiter ? Des experts estiment qu’il faut des approches renouvelées. En cas d’opérations militaires, ou si des sanctions adoptées à l’ONU présentaient un niveau de gravité sévère, la situation ainsi créée pourrait dégénérer et causer à l’échelon régional, des dégâts politiques et économiques conséquents. Des solutions innovantes s’imposent.

Michel MAKINSKY, « L’Iran entre brouillards et tempêtes », Cemoti, n°37

L’Iran affronte en 2005 des défis redoutables. La nouvelle majorité conservatrice au Majlis s’avère plus radicale que prévu et un clivage apparaît entre celle-ci et les pragmatiques incarnés notamment par l’ancien Président Rafsandjani. Ce dernier était candidat aux élections présidentielles du 17 juin. Il embarrasse les conservateurs ultras comme les réformateurs qui pourraient devoir composer avec lui.

La scène internationale est aussi hasardeuse avec le dossier nucléaire où Téhéran est exposé à une crise avec l’AIEA débouchant ou non sur une saisine du Conseil de Sécurité de l’ONU sur fond de menaces de frappes israéliennes ou américaines. Si l’horizon s’éclaircit, le nouveau Président tentera-t-il une réconciliation avec Washington ? Rafsandjani semble avoir l’envergure voulue.

Le nouvel Irak ne paraît pas créer le « croissant chiite » craint des monarchies du Golfe mais pourrait concurrencer, s’il survit, le modèle de Qom. Téhéran doit, de plus, gérer une relation complexe avec Moscou, envisager l’éventuelle reconversion du Hezbollah libanais, faire des choix difficiles sur Israël et développer ses appuis extérieurs.

[1Lobbying des Négociations en direct avec les USA
- Les dessous du lobbying des mollahs au pays de l’Oncle Sam.

[2L’université de Liège est un lieu de complaisance envers l’islamisme et les discours anti-laïcité. Cette université a octroyé un doctorat honoris causa à Shirin Ebadi, une femme qui se garde de condamner explicitement les propos négationnistes d’Ahmadinejad. Très récemment sur une chaîne publique française, elle a même donné une version soft des propos de Le Pen sur l’Holocauste : selon elle, il s’agirait d’une « partie » (un détail) de l’Histoire.

[4CHARLIE HEBDO (négociations en direct) :
- Ahmadinejad rêve de 1001 nuits avec Bush.