La nouvelle arme iranienne est apparemment basée sur la torpille Va-111 Shkval (squale) russe. Le Shkval (notre article au sujet de cette torpille  [1]) a une vitesse élevée à l’origine et il était conçu comme une défense rapide contre les submersibles américains. Fondamentalement un missile sous-marin propulsé par fusée acquiert sa vitesse en produisant une enveloppe de bulles à partir de son nez et de son enveloppe. Cette bulle enduit la surface entière de la torpille dans une très mince couche gazeuse. Ceci réduit alors énormément les frottements du métal dans l’eau, la torpille est éjectée à presque cent kilomètres/heure, puis allume son moteur de fusée. La fiabilité de telles torpilles propulsée par des moteurs de fusées demeure incertaine. La perte du Koursk était, selon plusieurs sources, probablement due à un démarrage du moteur de la fusée d’une telle torpille alors qu’elle était encore à bord du sous-marin.

La possession [et l’essai réussi] par l’Iran de cette arme serait ennuyeuse pour diverses raisons. Il y a le contexte belliqueux de Téhéran spécialement face à Israël (qui aurait 200 têtes nucléaires et l’infrastructure et les moyens de les envoyer) et l’aversion pour les USA qui est au moins similaire. Une autre des raisons d’exprimer des craintes est l’affirmation par la Russie de sa volonté de continuer à avoir des liens économiques étroits avec la république islamique. Or les liens économiques étroits passent par de juteux contrats militaires et la Russie ne cache pas son intention de vouloir continuer le transfert de technologie avec le régime de Téhéran qui, lui, ne fait presque plus mystère de ses intentions guerrières. On a encore récemment eu droit lors d’une prière du vendredi du désir de Téhéran d’exporter sa révolution islamique y compris par la force armée.

L’Iran est en principe censé posséder huit mini sous-marins (notre article au sujet de ces submersibles  [2]) achetés en Corée du Nord, mais personne n’a pu apporter la preuve que ce pays possédait autre chose que trois vieux sous-marins de l’ex-URSS même si on sait que l’Iran aurait approché le Brésil pour obtenir quelques submersibles qui seraient sous brevet français. La marine iranienne possède quelques vedettes rapides capables de transporter ce type de torpille ainsi que quelques avions P-3K, mais on ne sait pas si l’Iran pourra les adapter au lancement de torpilles. La marine iranienne est de toutes les manières la plus petite et la plus pauvre de ses forces armées.

On peut également émettre des doutes quant à la crédibilité des informations annoncées par Téhéran et ses réelles capacités. Le régime islamique s’est depuis toujours vanté de posséder, d’améliorer et d’innover en matière d’armement alors que les spécialistes iraniens qui ont fui ce pays démentent la réalité de ces dires. Les capacités de conception d’armes en Iran sont très basiques, mais les publicitaires iraniens sont d’excellents communicants qui savent user des termes chocs.

Ainsi en ce qui concerne cette nouvelle torpille basée sur le Shkval, les Russes n’ont jamais réussi à convaincre aucun état de la puissance de cette arme et il semble bien peu probable que la république islamique ait réussi le tour de force de devancer Moscou dans ce domaine pointu. D’autant que l’usage de cette torpille suppose l’usage d’un sous-marin proche de sa cible, dans l’axe de celle-ci et d’une bonne dose de chance puisqu’il s’agit d’un engin non guidé. Mathématiquement, il y a peu de place pour l’erreur ou peu de chance de succès avec une telle arme. Si la république islamique avait acquis cette technologie alors elle aurait fait une erreur de calcul.

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