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Ahmadinejad menace d’un retrait du TNP : décodage
25.04.2006

Nous voilà revenu en Août 2005. Le 25 septembre 2005, le régime des mollahs avaient rejeté une résolution de l’AIEA la qualifiant d’« illégale » !



Ce lundi Ahmadinejad est revenu aux mêmes procédés pour qualifier la décision du Conseil de Sécurité d’erronée. Et affirmer que l’Iran quitterait le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) si des pays « veulent le priver de ses droits ». il en avait fait de même durant l’été 2005. Qu’en est-il vraiment ?

Les pouvoirs du Président ou Parlement Islamique sont quasi inexistants :

Le Guide Suprême peut s’opposer à chaque instant aux projets de loi et même annuler les votes des députés islamiques par son VETO et le Conseil des Gardiens [1] a également le pouvoir d’annuler les textes qu’il élabore.

Le pouvoir est exercé par le Guide Suprême, Khamenei, ou par le Conseil de Discernement du Bien de l’Etat dirigé par Rafsandjani. Ce dernier trace la politique générale de l’Iran dans tous les domaines et tranche dans les conflits entre le Parlement et le Conseil des Gardiens. Or, le 6 octobre 2005, Rafsandjani [2] a renforcé ses pouvoirs avec la décision du Guide suprême de lui déléguer un rôle de contrôle du Gouvernement, du Parlement et de la justice.

Ces deux-là, Khamenei et Rafsandjani, restent pour l’instant sournoisement en retrait, mais il est prévisible qu’ils interviendront pour annuler ou ratifier les décisions du Président ou du Parlement. C’est une mise en scène bruyante dans le but de multiplier les procédures afin de gagner du temps ou de retarder le transfert au Conseil de Sécurité et les Sanctions.

Le régime des mollahs a le droit de quitter le TNP mais dans ce cas, il exposera immédiatement le pays à des sanctions économiques car ce ne sera plus l’AIEA et le très arabisant El Baradei qui seront chargés de prouver la nature pacifique du programme nucléaire iranien. En quittant le TNP, les mollahs seront de facto hors la loi s’ils continuent leurs activités nucléaires. C’est donc une manœuvre de diversion, un slogan sans contenu.

Ce régime a recours à des slogans ou au terrorisme dès qu’ il est pris au piège. Et là, c’est le cas. Le régime des mollahs a une armée fragile et en ruine : il promet que les Etats-Unis souffriraient une défaite honteuse s’ils attaquaient l’Iran. Il a un pouvoir limité dans l’OPEP : il promet de pousser les prix à la hausse. Il a une économie étouffée par les dettes et la fuite des capitaux : il assure qu’il pourra tenir face aux sanctions et à son tour sanctionner l’Europe. Il est menacé d’un embargo : il promet un embargo. Du vent, du vent, du vent !