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<HTML>L’impossible diplomatie iranienne de la Russie !</HTML
22.04.2006

Moscou a rejeté vendredi toute idée de sanctions et a fortiori d’opération militaire contre l’Iran. La semaine qui finit a cependant été marquée par une déclaration faisant part de la Neutralité de la Russie en cas de frappes américaines.



Il n’existe aucune contradiction dans ces différents propos. La Russie est l’unique partenaire nucléaire et militaire des mollahs. Cependant, elle n’ignore pas que le régime est économiquement au bord de la banqueroute, que ses bases populaires sont extrêmement fragiles et qu’elle continue de déstabiliser le Moyen-Orient pour occuper les américains afin de créer l’illusion qu’elle pourra tenir tête à ces derniers.

Connaissant l’état lamentable des forces armées iraniennes et leur infériorité face aux américains, nul mieux que la Russie n’est consciente qu’il s’agit d’une fanfaronnade. Sans la crise nucléaire, les mollahs étaient les meilleurs alliés dont pouvait rêver la Russie : corrompus, avides, hostiles aux Etats-Unis et prêts à toutes les concessions pour demeurer au pouvoir.

La Russie sera donc le grand perdant d’un changement politique en Iran, même si elle préserve ses contrats. Elle devrait revoir toute ses politiques et perdre de nombreux alliés en Iran. La Russie veut donc un statu quo, un enlisement de la crise. Elle ne peut ni admettre un Iran nucléaire, ni se résoudre à un changement. Elle sait cependant que plus le temps passe et plus un affrontement sera inévitable.

C’est pourquoi l’annonce de sa neutralité est un appel du pied aux Etats-Unis pour gérer l’après des frappes. En réalité la Russie n’a pas beaucoup de choix et sa manière de résister à cette évolution inévitable est de se reposer sur le Conseil de Sécurité, sûre et certaine que le chemin sera long pour concocter une résolution contraignante.

Les déclarations d’aujourd’hui sont censées rassurer les mollahs, mais aussi minimiser la portée du tonitruant appel de la neutralité militaire des Russes. Les déclarations d’aujourd’hui étaient certainement les seules possibles pour préserver autant que possible les marchés russes en Iran, aujourd’hui aussi bien qu’en cas d’un changement de régime. La Russie a adopté une position très politiquement correcte, presque autant que sa situation est politiquement intenable et ingérable [1].

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Les Etats-Unis ont anticipé cette réponse russe et hier, Condoleezza Rice a déclaré que Washington était à la recherche de partenaires internationaux pour faire pression sur l’Iran. Elle a affirmé que Washington espérait « mobiliser » et « unifier » la communauté internationale afin de former une « coalition de volontaires ».

Rice, experte en diplomatie soviétique et manœuvres de la guerre froide, a très adroitement saisi le danger de se reposer sur l’ONU et cherche un moyen pour sortir du cadre du Conseil de Sécurité. La Suite des évènements s’annonce passionnante en termes de stratégies et irritante en termes de chassés-croisés et manœuvres dilatoires.


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Bonne lecture et à très bientôt.  

[1Prise au piège, la Russie fanfaronne à son tour :
- N'importe quelle évolution de la situation en Iran arrange la Russie (lien Ria Novosti).