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Tour d'horizon des réactions
12.04.2006 [les réactions internationales montrent un front de mollesse]

L’Iran a défié le Conseil de Sécurité de l’Onu en annonçant avoir accompli un enrichissement substantiel d’uranium, une action condamnée mercredi par l’Occident et la Russie et susceptible de renforcer la perspective de sanctions internationales. Tour d'horizon des réactions plutôt molles....



LONDRES. Le ministre des affaires étrangères britannique a déclaré : « C’est contraire aux demandes répétées du bureau des gouverneurs de l’AIEA et maintenant du Conseil de Sécurité qui ont appelé l’Iran à reprendre la suspension totale de toutes ses activités d’enrichissement et de retraitement, y compris la recherche et le développement. Le régime iranien doit démontrer en actes et en parole qu’il ne cherche pas à acquérir des armes atomiques. La dernière déclaration iranienne sape davantage la confiance internationale dans le régime iranien ».

Notre opinion :
- Déni de la réalité
- Refus d'imposer des sanctions au régime des mollahs
- Évidemment, les Britanniques ont appelé l’Iran à suspendre ses activités, à entamer la reconstruction de la confiance et à retourner à la table des négociations.

WASHINGTON. L’administration Bush a déclaré mercredi que le Conseil de Sécurité devait agir à présent que l’Iran a enrichi de l’uranium, et évoquer la possibilité de sanctions contre la République islamique. Le Département d’Etat souligne que les Etats-Unis privilégient les actions diplomatiques et que le sujet sera au centre de consultations avec leurs alliés dans les prochains jours.

PARIS. Cependant, cette réaction américaine a été esquivée par les Européens et l’AFP a tout simplement souligné que la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice n’avait pas utilisé le mot de sanctions. L’AFP fait bien de noter ce détail et de feindre d’ignorer la demande de consultation des Etats-Unis car le mot Sanction reste éminemment tabou dans les chancelleries Européennes tout particulièrement au Quai d’Orsay. Et Paris reste fermé à toute rencontre avant la fin du délai de 30 jours accordé aux mollahs. L’ambassadeur de France à l’Onu, Jean-Marc de La Sablière, a également exprimé sa préoccupation, mais il a souligné que le Conseil n’agirait pas avant la fin du délai des 30 jours et attendrait le rapport de El Baradei.

Dans une déclaration rendue publique mercredi par le Quai d’Orsay Douste-Blazy estime que « l’annonce par les autorités iraniennes de la mise en route de 164 centrifugeuses est préoccupante… Si cette annonce était confirmée, elle irait directement à l’encontre des demandes répétées de l’AIEA et du Conseil de sécurité des Nations unies ».

- Et la précision « si cette annonce était confirmée » nous rappelle le malaise du même Douste-Blazy qui avait déclaré la même chose quand Ahmadinejad avait appelé à rayer l’Israël de la Carte. Il est notre « Saint Thomas » national [1] voire international. Cependant comme Londres, Paris « invite fermement l’Iran à suspendre ses activités dangereuses pour rétablir une relation de confiance avec la communauté internationale. »

Notre opinion :
- Déni de la réalité
- Refus d'imposer des sanctions au régime des mollahs
- Attitude procédurière proche des méthodes de El Baradei

PÉKIN. L’ambassadeur de Chine à l’Onu à New York, Wang Guangya, a exprimé sa préoccupation après l’annonce iranienne, mais a redit qu’une action militaire ou des sanctions « ne seraient pas utiles ».

MOSCOU. La Russie, alliée traditionnelle de l’Iran qui tente en vain depuis des mois de faire adopter son plan de sortie de crise, a aussi déploré « un pas dans la mauvaise direction », selon les termes du porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Kamynine. Kamynine a appelé l’Iran à revenir, conformément aux décisions de l’AIEA, à « la suspension de toutes les activités d’enrichissement d’uranium ».

Les Allemands et l’Union Européenne ont copié/collé les déclarations de la Russie : l’Iran a fait « un pas dans la mauvaise direction ».

TEL AVIV. En Israël, pays que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a récemment annoncé vouloir « rayer de la carte », des responsables se sont alarmés de la dernière déclaration iranienne, même s’ils en ont relativisé la portée concrète immédiate.

Conseil de coopération du Golfe Persique. Le secrétaire général du CCG [2], Abdel Rahmane al-Attiyah, a appelé à « faire prévaloir le dialogue » dans le traitement du dossier nucléaire iranien en apportant son soutien à El Baradei dont les positions sont celles de la Ligue Arabe et du CCG.


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[1Dans l’Évangile selon Jean (XX:24-29), Thomas ne crut pas à la résurrection avant d’avoir vu les marques de la Crucifixion. Thomas, qui n’était pas présent lors de la première réapparition, déclara aux autres disciples : « Si je ne vois pas à ses mains la marque des clous, et si je ne mets la main, je ne croirais pas ». Lorsque Jésus apparut huit jours plus tard, il s'adressa à Thomas en lui disant : « Porte ton doigt ici, voici mes mains ; avance la main et mets-la à mon côté et ne sois plus incrédule mais croyant.» Tout en demeurant des laïques fervents, nous demandons à m. Douste-Blazy de devenir Croyant : croire les opposants iraniens ! »

[2CCG : Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Bahreïn, Oman et Qatar