L’auteur de l’article, Seymour Hersh, est un personnage qui a écrit par le passé un article élogieux sur Rafsandjani, le commanditaire de tous les assassinats politiques des opposants iraniens et le New Yorker a publié récemment un dossier de 15 pages pour ridiculiser l’opposition iranienne.

Hersh écrit qu’un ancien responsable des services de renseignement décrit les préparatifs de l’attaque comme « énormes », « fiévreux » et « opérationnels », c’est-là le style sensationnel cher à Hersh.

Les publications de cet article et du dossier sur les opposants iraniens sont liées. Mais le fait le plus troublant est que Hersh dénonce «la croyance selon laquelle des bombardements soutenus en Iran humilieront la direction religieuse et amèneront la population à se soulever et à renverser le gouvernement».

« Cette croyance » a-t-elle heurté Seymour Hersh qui a voulu dénoncer les mollahs ? Nous pensons que c’est le contraire : l’opération article incendiaire est financée par les mollahs qui doivent diaboliser « les raisons secrètes » pour lesquelles les Etats-Unis voudraient de « toutes les manières » attaquer l’Iran.

 Et le New Yorker enchaîne sur un des principaux arguments développés par le régime des mollahs : Si nous le faisons la moitié sud de l’Irak s’enflammera et le bombardement de l’Iran pourrait provoquer une « réaction en chaîne » d’attaques contre les intérêts et les citoyens américains dans le monde et pourrait renforcer le Hezbollah  !

Dans la pure lignée des menaces proférées par les mollahs d’un recours massif au terrorisme, l’article de Hersh attise la psychose et encourage à donner aux mollahs quelques avantages nuclaires pour acheter la paix… Nous avons quand même ressenti le besoin de consacrer une étude à la stratégie qui orchestre ces publications.

Car actuellement, les Etats-Unis envisagent d’imposer des sanctions économiques à l’Iran et nous, commentateurs iraniens de l’actualité et patriotes exilés, avons la certitude que le talon d’Achille du régime est son économie et ce sont les sanctions qui vont créer les conditions de la chute des mollahs et non l’option militaire.

À la rigueur, les mollahs préfèrent une attaque militaire aux sanctions car contre l’option militaire, il peuvent mobiliser des foules d’alter-mondialistes pacifistes alors que contre les sanctions, ils sont sans défense.

 Le thème de l’attaque est donc privilégié car il mobilise les foules de pacifistes et décrédibilise les opposants et les fait passer pour d’ignobles valets de Bush…

L'utilité de Seymour Hersh pour les mollahs

Seymour Hersh révèle beaucoup de choses sur certains et rien sur d’autres. Par exemple, ceux à qui on coupe une main, une jambe, et qui sont pendus à des cordes attachées à des grues en Iran ne l’intéressent pas.

Que les mollahs aient investi l’Irak, ou fait du Liban un moyen de pression pour se maintenir au pouvoir ne l’intéresse pas. Ce désintérêt a un fondement idéologique qui trouve des échos dans les milieux alter-mondialistes tous très friands de ce qui peut porter atteinte à l’Amérique, au dollar ou à George Bush au point de s’allier avec le régime des mollahs.

Ces milieux officiellement de gauche n’hésitent pas à mobiliser les media qui leur sont favorables pour aider le régime des mollahs. Ce dernier est actuellement menacé par des sanctions qui seront 1000 fois plus destructrices que toute attaque militaire. Il doit minimiser sa terreur face à de telles sanctions économiques.

Le meilleur moyen est de lancer une campagne de diffamation à l’encontre de ceux qui veulent lui imposer ses sanctions. Les alliés alter-mondialistes sont sommés de faire circuler la rumeur sur une attaque imminente sur l’Iran ! Attaque qui devrait justifier un soutien total à un régime qui égorgeses opposants, les découpe en morceaux pour réaliser un album photos et le diffuser sur le net ou à sa famille.

Un régime qui dépensait des millions pour plastiquer et tuer des Européens et aujourd’hui trouve parmi ses anciennes victimes des volontaires pour faire croire que le danger serait une attaque militaire et non des sanctions.

On assiste aussi actuellement à la publication de nombreux livres qui dénoncent cette attaque virtuelle, qui en décortiquent les raisons pseudo-économiques ou politiques, tous se basant sur des infos qui viennent tout droit de l’Iran, et l’on retrouve toujours les mêmes acteurs de la scène médiatique. Seymour Hersh en fait partie.

Le journal où il fait sa prière du vendredi en fait partie égallement. Des sites Internet plutôt opaques en font partie et des personnages aussi clairement liés au régime des mollahs comme Thierry Meyssan pointent le bout de leurs museaux au bout de quelques clics.

Le New Yorker où travaille Hersh a récemment publié un article pour calomnier et ridiculiser les opposants iraniens et tous y passent sans exception.

Les journalistes qui tiennent tête à l’appareil de propagande des mollahs (nourri par les milliards de pétrodollars) sont salis, moqués pour la faiblesse de leurs moyens. Des opposants patriotes sont calomniés et l’article ne repose sur rien. L’article se contente de diffuser des rumeurs proférées par un ou deux personnages connus pour leurs positions ambiguës au sujet du nucléaire iranien.

Des ex- du régime du shah qui ont retourné leur veste et trouvent plus rémunérant de soutenir les mollahs. Car personne ne demande à ces « traîtres » de dénoncer des Abou-Ghraïb iraniens : la répression apparente est de loin la plus choquante en Iran. Cet article de New Yorker a fait grand bruit et personne ne se doutait que le New Yorker allait abattre d’autres cartes, toujours et de plus en plus favorables aux objectifs des mollahs :

1. Neutraliser les opposants à la veille de la période des sanctions : les opposants neutralisés et tenus pour des vendus à la solde des états arabes, des « juifs » et de Bush, ne pourront plus être efficaces dans cette période où grâce aux sanctions le régime devrait chanceler. On imagine les questions des journalistes qui soupçonneront les opposants de marcher pour les Américains. Ils se poseront plus des questions sur la fiabilité de ces opposants que sur leurs discours. Ils se borneront de leur demander de se justifier sur les propos sans fondements de New Yorker ou de Hersh alors que le débat sur le changement de régime en Iran est enfin amorcé.

2. Le New Yorker, après avoir neutralisé les opposants extérieurs qui sont les seuls porte-parole immédiats du peuple, s’attaque aux sanctions en elles-mêmes : le journal, sous la plume de Hersh, « démontre » que le danger n’est pas d’imposer des sanctions, mais l’option militaire.

D’ailleurs, des nombreux « experts » (de l’extrême droite à l’extrême gauche) poussent ici et là pour vous expliquer la même issue. Mais un fait subsiste, aucun de ces experts n’est d’accord avec les autres sur l’ensemble des autres sujets tant économiques que politiques, leur seul point commun est l’attaque imminente de l’Iran par les Etats-Unis !

Prenons le cas de Seymour Hersh, et son cas s’applique à tous les autres : tous accouchent de longs articles ou de livres de petit format, dans lequel ils accumulent faits sur faits pour dénoncer le grand complot néo-conservateur. Le titre doit faire référence à la Guerre, la troisième guerre mondiale, le dollar et sa crise : les textes sont des fatras de copier-coller qui lient des fait-divers à des citations de sources anonymes, de citations hors contextes et à de rumeurs non vérifiés, plus quelques inventions personnelles. Aucun de ces articles ou livres ne propose des cartes ou des chiffres dont les sources seraient vérifiables. Aucun des auteurs ne tient compte de la vraisemblance et souvent le titre est un appel d’offre et le contenu du livre ou de l’article ne permet d’établir les faits annoncé en gros caractères sur la couverture.

En février 2005, Hersh prédisait l’imminence d’une guerre contre l’Iran sous le livre intitulé « guerres à venir » avec la même technique de sources anonymes à qui l’on attribue des fonctions officielles dans les services secrets, au Pentagone et dans l’entourage de Bush.

Hersh ne demandait pas si cette attaque aurait lieu ou pas, mais quand et surtout comment elle aurait lieu. 15 mois après, Hersh nous ressert la même bouillie réchauffée dans lequel désormais on injecte un nouvel ingrédient : la Bourse du pétrole en Euro, une rumeur développée par le régime des mollahs et diffusée via des blogs économiques liés à Meyssan, à Larouche et à Dieudonné qui sont tous membres de l’Axis of Peace, un mouvement pacifiste anti-Bush et anti-Israël.

Le Pen est de la fête aussi et à mesure que s’approche la menace des sanctions qui vont mettre à mal le régime des mollahs et son économie, nous verrons de plus en plus d’articles de Hersh, mais aussi de Meyssan et autres pour dénoncer l’ingérence des Américains dans les affaires de l’Iran et jamais ces mêmes auteurs ne dénonceront l’ingérence de l’Iran et du Hezbollah dans les affaires du Liban par exemple.

Ce genre de texte est ensuite diffusé par tous ceux qui s’opposent aux néo-conservateurs, au libéralisme, à Bush, les amis de Micheal Moore (autre ami des mollahs qui a séjourné à Téhéran), Meyssan (ami de Larijani) et leurs satellites, au grand mépris comme d’habitude du peuple iranien.

La Vérité sur Seymour Hersh ?

Hersh s’intéresse à l’Iran depuis des années et il a toujours défendu le régime des mollahs et même ses pires éléments comme Rafsandjani. Le plus simple serait de remonter la carrière iranienne de Seymour Hersh et de le citer sans en changer un mot afin de démontrer les idées fixes anti-israéliennes, anti-américaines et pro-mollahs de ce grand journaliste !

Iran has always denied that it is trying to build a bomb. (« I hate this weapon », President Hashemi Rafsanjani, Khatami's predecessor, told « 60 Minutes » in 1997.) Nonetheless, many American and Israeli intelligence officials estimate that Iran is only three to five years away from having launchable warheads. (Seymour Hersh : THE IRAN GAME, Issue of 2001-12-03)

En 2001, Hersh ne tarissait pas déloge sur Rafsandjani (sous mandat d’arrêt international depuis 1997) et dans son récent article, Hersh propose que les Etats-Unis négocient directement avec les mollahs. Hersh minimise l’importance de Ahmadinejad et dit qu’il faut s’adresser à celui qui décide tout en Iran, c’est-à-dire Khamenei !

Hersh est transparent et l’on voit les fils qui font bouger la marionnette qu’il est.

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