Accueil > News > Montazéri, l’ayatollah dissident et l’Afghan chrétien !



Montazéri, l’ayatollah dissident et l’Afghan chrétien !
04.04.2006

Réponse de l’Ayatollah Montazeri au sujet du changement de religion, au moment de la condamnation à mort de l’afghan. Montazéri est généralement présenté comme un dissident, une figure, qui s’il n’avait pas été écarté, aurait fait de l’Iran une république Islamique équitable.



- Avec mes respects, je voulais savoir pourquoi quand un musulman veut changer de religion la réponse est la peine de mort ? Ne considérons nous pas dans l’Islam que Jésus, Moïse ou ... sont des envoyés de notre Dieu ? S’il le sait on ne peut pas le condamner ? Ma question est de savoir si à votre avis nous ne devons pas laisser cela dans les mains de Dieu qui seul le sait mieux ?

- Au nom de Dieu le miséricordieux, mais ce que vous présentez n’est pas juste. Avec mes salutations, chacune des religions juives, chrétiennes ou zoroastres étaient un temps les religions du Vrai mais la très Sainte religion de l’Islam est la réponse ultime et définitive du Trés Haut, c’est comme un cycle d’étude universitaire. Et l’Islam est comme la dernière des classes, le terme, qui forme enfin la personnalité et le savoir, la connaissance scientifique qui fait que l’on n’a plus besoin de professeur, mais qu’avec intelligence on peut lire le Livre du début à la fin et résoudre les difficultés. La religion de l’Islam est donc un achévement. Même si l'Islam n'a pas besoin de la peine de mort pour une conversion, dans certaines conditions la peine de mort doit quand même être appliquée.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Qom, Hosseyn-Ali Montazeri, le 29 Mars 2006.

Delphine Minoui, la guide des journalistes qui débarquent en Iran, prépare pour ces derniers un parcours fléché dans lequel la visite à Montazeri est un des passages obligés (il y a aussi la visite du Bazar, la maison d’Ahmadinejad, la rencontre avec un opposant officiel, un tour au domicile de l’Imam Caché…).

Montazeri (surnommé le Gros Matou par les iraniens) est présenté comme l’intello de la bande à Rouhollah Khomeiny. Mais, il est avant tout un pragmatique qui s’est attelé à diverses tâches aussi multiples que variées, la plus connue étant la rédaction du projet de « Vélayat-é-Fagih », le système de tutelle du Guide suprême qui réduit le peuple à l’état d’arriérés qui ont besoin d’un tuteur.

Il est généralement présenté comme un dissident : il le dit lui-même et il est soutenu par l’amnésique Akbar Ganji. Cependant, il y a deux épisodes révolutionnaires de la vie de Montazéri qui sont souvent oubliés : son rôle dans l’incendie du Cinéma des Ouvriers du pétrole et son « audacieux projet médical » de Transfusion sanguine.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Au début de la Révolution : l'affaire du Sang

Le 2 octobre 1981, Montazeri s’inquiétait de la pénurie de sang pour ses frères Pasdaran blessés dans les affrontements de rue (c’est-à-dire contre les populations civiles) ou sur le front de la guerre… Il avait alors ordonné que l’on vide de leur sang les condamnés à mort juste avant leur exécution. Il avait presque tout imaginé et recommandait par exemple que des agents médicaux de « confiance » se chargent du prélèvement « avec des seringues » …, le tout de manière discrète et confidentielle.

Le projet reçut l’approbation du procureur général de la révolution et fut appliqué soigneusement et discrètement. Il est à rappeler que pour que cette démarche ne rencontre pas d’obstacles religieux, la question fut posée à Khomeiny qui par une fatwa autorisa cet acte de charité.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Avant la révolution : L'Incendie du Cinéma Rex

19 août 1978, quelques mois avant la Révolution Islamique, les adeptes de Khomeiny voulaient radicaliser leur lutte. Ils organisèrent l’incendie du Cinéma Rex dans la ville pétrolière d’Abadan : 400 personnes sont mortes carbonisées dans les flammes.

Les portes de la salle avaient été bloquées de l’extérieur. Le jeune Khamenei fut chargé de la coordination de cet attentat imaginé de A à Z par Montazeri, le dauphin de Khomeiny.

Une fois leur forfait accompli, les mollahs se sont emparés des prêches pour accuser le Shah. Le lien entre le Shah et les ouvriers du pétrole se rompit et la ville d’Abadan, et les ouvriers fidèles à la monarchie basculèrent dans l’opposition.

L’équipe des incendiaires était formée d’un mollah (Khamenei) et de trois techniciens. Les techniciens avaient disposé des bidons de produits chimiques dans la salle. Ils devaient mettre le feu pendant une projection, renverser les bidons et s’en fuir. Khamenei qui faisait le guet au dehors a alors bloqué les portes dès le début des opérations condamnant les trois autres. Deux ont péri avec les spectateurs et un autre, Hossein Boroujerdi [1], gravement brûlé échappa à la mort et révéla les dessous de l’affaire dans « Behind The Islamic Revolution’s Curtains - Confessions of Hossein Boroujerdi » (ISBN 3-93524966-7).

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur les Dessous de la Révolution de Khomeiny
- La vérité sur le Vendredi Noir ou la Tuerie de la Place Jaleh


Vous avez sur ce site un moteur de recherche qui vous permet de retrouver des articles antécédents. Au cas où votre demande concernerait un sujet précis, vous pouvez nous écrire. Notre équipe vous aidera dans votre recherche.

Bonne lecture et à très bientôt.

[1aucun lien de parenté avec le célèbre ayatollah qui mourut en 1962