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Les 5 Grands lancent un ultimatum de 30 jours à l’Iran
30.03.2006

Le Conseil de Sécurité a donné mercredi 30 jours à l’Iran pour suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, mais s’est gardé de dire quelles mesures il pourrait prendre si Téhéran n’obtempérait pas. Sans doute, il faudra doubler ce délai, si on y inclut les futures longues négociations pour évoluer vers des sanctions !



Le Conseil a adopté à l’unanimité une déclaration que ses cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) ont mis trois semaines à négocier entre eux ! La Russie et la Chine ont bataillé pied à pied pour éliminer des passages du texte qui leur déplaisaient, notamment un paragraphe affirmant que le programme nucléaire iranien constituait une menace à la paix et à la sécurité internationales.

Dans sa déclaration, le Conseil appelle l’Iran à « prendre les mesures requises par le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA qui sont essentielles pour établir la confiance (de la communauté internationale) dans le caractère exclusivement pacifique de son programme nucléaire ».

Il souligne, à cet égard, l’importance particulière d’un rétablissement complet et durable de la suspension de toute activité liée à l’enrichissement d’uranium, y compris dans un cadre de recherche et développement, et que cette suspension soit vérifiée par l’AIEA.

Il réclame dans les 30 jours un rapport du directeur de l’AIEA, Mohamed El Baradei, sur la manière dont l’Iran se sera conformé à ces dispositions. Initialement fixé à 14 jours, ce délai a été allongé à la demande des Russes et des Chinois. De même, le rapport doit être adressé au Conseil des Gouverneurs de l’AIEA "et parallèlement" au Conseil de sécurité, alors que la version initiale prévoyait un rapport au seul Conseil de sécurité.

Si l’Iran ne s’y conforme pas, « le Conseil de Sécurité prendra ses responsabilités, la balle est maintenant dans le camp de l’Iran », a déclaré l’ambassadeur de France à l’Onu, Jean-Marc de La Sablière, qui semble avoir oublié que cela fait 233 jours que le régime des mollahs n’accorde aucune attention aux appels de la Troïka pour reprendre des négociations sur la base de ses engagements.

Cependant, M. de La Sablière a exprimé l’espoir que l’Iran obtempèrerait. Mais le mot de la fin revient à l’ambassadeur américain de l’Onu, John Bolton, qui a dit que « dans 30 jours, le Conseil de Sécurité sera compétent et prêt à agir ». Les Européens ne peuvent indéfiniment retarder l’application des sanctions qui vont à l’encontre de leurs intérêts en Iran.

En effet, en 2003 c’est le régime des mollahs qui avait exprimé le souhait de négocier avec l’Europe et ce afin d’utiliser l’anti-américanisme des Français pour retarder un transfert au Conseil de Sécurité. Car on parle de saisine depuis le mois de septembre 2003 ! Aujourd'hui, l’Europe n’a plus d’utilité pour les mollahs. Ils ont dans leurs jeux les Russes et les Chinois. Or, l'UE ne change pas son attitude à l'égard des mollahs, espérant revenir dans le jeu et relancer l'Accord de Paris. Et les mollahs font croire à une telle possibilité afin d'encourager les Français à maintenir le cap.

L’Europe pourrait seulement contribuer à renforcer la position des Etats-Unis, mais elle continue cette même politique qui depuis 2003 profite surtout au régime des mollahs..

- Les ministres des affaires étrangères des cinq permanents du Conseil et de l’Allemagne se réunissent le 30 mars à Berlin pour discuter d’une stratégie à long terme face au problème posé par les ambitions nucléaires iraniennes.

Pour en savoir + :
- Iran - Analyse : Crise et Alternative


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