Iran - Analyse : Crise et Alternative
29.03.2006
A Berlin, les ministres doivent débattre des prochaines étapes face au refus de l’Iran de se conformer aux demandes de l’AIEA et d’abandonner toute activité liée à l’enrichissement d’uranium.
Si Russes et Chinois sont ouvertement anti-sanctions et se disent favorables à la reprise des négociations, les Européens ne sont pas non plus inconditionnellement pour l’application des sanctions. De ce fait, le camp des pro-sanctions se résume aux Etats-Unis. Si l’Europe ne marque pas sa différence vis-à-vis des Russes et des Chinois, elle laissera le champ libre aux mollahs et ces derniers exploiteront pleinement cette désunion américano-européenne comme de 2003 à 2006 pendant les négociations avec la Troïka.
L’Europe ne reconnaît pas sa part de responsabilité dans l’échec de ces négociations et l’impute uniquement aux mollahs. Durant 2 ans et demi les mollahs ont exploité l’anti-américanisme des Français pour favoriser les négociations (sans fin) et nourrir l’hostilité contre les demandes de saisine américaines. Les Etats-Unis demandaient le transfert du dossier nucléaire des mollahs au Conseil de Sécurité et les européens voulaient le résoudre dans le cadre de l’AIEA.
Aujourd’hui nous assistons à un retour en force de cette approche défectueuse car elle n’a rien résolu, mais elle a aussi contribué à envenimer la situation. Le nombre des « négociateurs » a augmenté, ce sureffectif entraînant plus de division. D’ailleurs dès Août 2005, quand les mollahs ont claqué la porte aux nez des Européens, ils ont demandé un élargissement du nombre des négociateurs : la mascarade d’un Conseil de Sécurité incapable d’affirmer son autorité montre le bien fondé de l’élargissement des négociations à un plus grand nombre de pays. C’est là le point essentiel de cette approche, en restant dans le domaine de l’AIEA, le régime des mollahs se retrouvera tributaire du Conseil des Gouverneurs où il dispose de nombreuses alliances et amitiés.
Il utilise le pétrole, le gaz mais aussi le terrorisme islamique pour infléchir les décisions de ses partenaires. Au sein de l’AIEA, l’Inde, le Venezuela, le Japon, les non-alignés, les états arabes et africains ou les membres de l’OPEP sont susceptibles de devenir ses alliés volontaires ou contraints et peuvent former des coalitions ponctuelles, dans l’unique but de retarder tout progrès sur le dossier et d’empêcher un nouveau Transfert vers le Conseil de Sécurité. Nous tournerons en rond et c’est là ce que veulent les mollahs : gagner du temps pour disposer de leurs premières bombes et prendre en otage la sécurité du monde libre.
Nous vous rappelons nos conclusions d’un des articles fondateurs de ce site (Crise et Alternative)
L’UE n’a cessé de donner des gages de confiance aux mollahs en l’assouplissement des critères de respect des Droits de l’Homme. Cette politique maladroite a donné carte blanche aux mollahs qui n’hésitent plus à réprimer le nombre de plus en plus grand des contestataires : ouvriers, enseignants, étudiants, chômeurs ... Les Iraniens désirent renverser le régime et mettre fin aux politiques aventureuses des mollahs.
Le « Dialogue Constructif de l’UE avec les Mollahs », a accordé des délais sans fins à ce régime.
Qui sait seulement quel usage ils feront de cette arme et de la matière sale dont ils disposent ? Une riposte militaire contre eux sera synonyme de bombardements, de destructions des sites nucléaires mais aussi de contamination à long terme de l’écosystème iranien et d’un génocide à retardement.
Cette riposte sera la conséquence directe du « Dialogue Constructif » que nous n’avons cessé de dénoncer. L’épicentre de la tempête ne se trouve pas en Iran mais au cœur des choix de la diplomatie française.
Les Iraniens, toutes générations confondues, attendent plus de sagesse de la part des Français. Les Iraniens encouragent vivement l’UE et la France à se désengager de la politique de « Dialogue Constructif » avec les mollahs, d’accorder leur attention aux opposants laïques iraniens et aux attentes de la jeunesse iranienne.
Si les Européens le décident, ils peuvent dès aujourd’hui, redresser le cap et envoyer un message fort à l’adresse du peuple iranien mais aussi aux Chinois et aux Russes car l’enjeu dépasse l’Iran et concerne la paix mondiale.
239 jours sont passés depuis la publication de cet article et le constat reste le même. Si les Européens ne réagissent pas, le délai d’action arrivera à son terme et il sera trop tard pour agir.
WWW.IRAN-RESIST.ORG
Nucléaire : Crise et Alternative, article publié le 2 Août 2005, en réponse aux déclarations de Dominique de Villepin qui avait alors averti : « Ce sera la saisine du Conseil de sécurité si l’Iran n’obtempère pas » !
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