Un délai pour le redémarrage de l’usine de conversion d’Ispahan pourrait permettre aux Européens de présenter aux Iraniens leurs propositions de coopération, dans une tentative de la dernière chance pour les dissuader de reprendre ces activités.

« Les trois ministres européens ont dit que si nous redémarrions (l’usine de conversion d’uranium d’) Ispahan, c’était l’arrêt des négociations, c’est une menace, c’est inacceptable », a déclaré Rohani.

« Il n’y a aucune logique juridique et politique à envoyer le dossier au Conseil de sécurité, cela voudrait dire que les Européens ont cédé aux pressions américaines, et ils devraient en assumer les conséquences », a-t-il, il M. Rohani, qui négociait avec les Européens depuis 2003, a confirmé qu’il ne serait plus leur interlocuteur et que l’équipe de négociateurs devrait changer.

Le 23 juillet 2005, dans une interview accordée au journal iranien Keyhan, Hassan Rohani avait reconnu que la République Islamique n’avait pas arrêté les activités nucléaires durant les négociations avec les trois pays européens. Il avait également reconnu que le régime avait rattrapé son retard dû à l’interruption des activités entre Février et juin 2004 en accélérant l’allure durant les derniers mois.

Rohani avait déclaré que la République Islamique disposait désormais de plusieurs tonnes d’UF6 à Ispahan. Il avait par ailleurs reconnu que la République Islamique avait réussi à ôter plusieurs obstacles techniques et résoudre de nombreux problèmes durant ces derniers mois pendant qu’elle faisait semblant de se soumettre aux demandes de la Troïka européenne. Il a par ailleurs avoué que les travaux de fabrication d’eau lourde à Arak n’avaient jamais cessé durant ces derniers mois.

 En déclarant que « la République Islamique avait réussi à ôter plusieurs obstacles techniques », peut-être faisait-il allusion à l’affaire révélée par le magazine Der Spiegel.

Le magazine allemand dit avoir en sa possession des documents confidentiels montrant que la République Islamique achetait secrètement du matériel nucléaire sophistiqué de fabrication européenne via la Corée du Sud.