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Le nucléaire iranien au centre d’une partie d’échec planétaire
22.03.2006

Les diplomates des cinq Grands et de l’Allemagne se sont séparés lundi soir à New York à l’issue de plus de quatre heures de réunion sur la crise nucléaire iranienne, sans parvenir à un accord, ont indiqué deux d’entre eux.



« Nous avons eu une bonne discussion, nous avons constaté de nombreux points d’accord entre nous », a déclaré le directeur politique du ministère des Affaires étrangères britannique, John Sawers.

Le Britannique a souligné que les 5 Grands (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume Uni), mais également l’Allemagne étaient d’accord sur l’objectif qui est d’empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire militaire, indiquant par là que les désaccords persistaient sur les moyens d’y parvenir.

Le Britannique a omis de préciser que son gouvernement faisait partie des adversaires de la manière forte avec l’Iran. En effet, les Européens (de la Troïka) ont choisi de s’abriter derrière les refus sino-russes y ajoutant leurs bémols du moment qu’un accord semble possible entre les Américains et les sino-russes.

Il y a une sorte de présidence tournante pour relancer le « dialogue » avec l’Iran et aller dans le sens d’un ramollissement de la fermeté que l’on pourrait attendre des 5 membres permanents de l’ONU du moment qu’il s’agit de la sécurité de notre planète.

Ce jeu avait retardé l’avancement du processus en décembre 2005 et les Américains ont réuni tous les interlocuteurs dans un même dîner pour arracher un transfert vers le Conseil de Sécurité. Leur objectif (de la ruse américaine) était de neutraliser cette politique européenne de bouc émissaire sino-russe.

Les Européens ont repris leurs esprits et nous rejouent les mêmes comédies et les mêmes arguments reviennent. Tôt ou tard les mollahs seront renvoyés définitivement devant le conseil de Sécurité et devront compter avec les sanctions. Ce délai sera surtout bénéfique aux Européens qui doivent se préparer à remplacer les barils iraniens par des barils venus d’ailleurs.Espérons qu’il s’agit de cette éventualité et que les Britanniques cherchent comme Chirac à remplacer leurs fournisseurs et qu’ils ne persistent à soutenir ce régime terroriste pour des raisons mercantiles.

Cette attitude affaiblira durablement une unité construite par les Etats-Unis au moyen d’une ruse. L’unité internationale sur le dossier iranien n’est pas le résultat d’une prise de conscience de la Troïka (à propos de l’échec de sa diplomatie iranienne), mais l’unité résulte d’une ruse diplomatique américaine [1]. Cette unité est fragile et les mollahs le savent aussi. Cependant, le seul point positif de cet accord tacite demeure l’incapacité des Européens à défendre ouvertement leurs intérêts en Iran.

C’est pourquoi, Washington pourrait proposer (au titre du chapitre 7 de la Charte des Nations unies) une résolution dure ouvrant la voie à des mesures punitives contre l’Iran si les désaccords persistaient à l’Onu. L’objectif est de mettre les Européens au pied du mur : le chapitre 7 de la Charte des Nations unies traite des menaces contre la paix et des actes d’agressions et autorise, en dernier ressort, l’emploi de mesures coercitives. Une telle résolution passerait, si Moscou et Pékin n’exerçaient pas leur droit de veto, mais s’abstenaient tout simplement. C’est une manœuvre intelligente qui accélérera le processus de la mise en place des sanctions sans que la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne puissent évoquer le bouc émissaire sino-russe.

« Une résolution forte au titre du chapitre 7, « même avec des abstentions », marquerait une nouvelle étape à New York », car elle fixerait un nouveau cadre juridique et représenterait un coup dur pour les mollahs, estime le Britannique Mark Fitzpatrick, analyste à l’Institut international d’études stratégiques (IISS) de Londres. Fitzpatrick parle en patriote Britannique et non en expert car la particularité du chapitre 7 est justement d’utiliser les abstentions. Cette attitude très particulière de l’IISS laisse présager une résistance Britannique à cette accélération Américaine.

En effet, ce n’est hélas pas la fin du cauchemar car la Grande-Bretagne propose qu’une fois cette résolution adoptée, les grandes puissances offrent « une carotte » au régime des mollahs avec un ensemble de mesures de coopération et de Garanties de Sécurité ! C’est-à-dire que les Américains renoncent à aider le peuple iranien à se libérer des mollahs ! Ceci n’est pas une invention de notre part et c’est la nouvelle version de la politique Britannique du soutien aux mollahs en Iran : l’affaire a été ébruitée à Vienne par des diplomates indiscrets et les Britanniques, gênés vis-à-vis de leur allié américain, ont été contraints de démentir.

Le directeur politique du ministère britannique des Affaires étrangères, John Sawers, a démenti lundi soir que son gouvernement s’apprêtait à proposer une stratégie à long terme incluant la possibilité d’une reprise des négociations avec l’Iran assortie d’une série de mesures incitatives. Mais, selon des diplomates à Vienne, Londres est bien sur cette ligne et prétend rechercher « une façon intelligente de faire avancer les choses » (sans que ça puisse nuire au portefeuille).

L’utilisation du chapitre 7 de la Charte de l’ONU serait une avancée significative et neutraliserait la riposte Européenne. Mais les Européens, qui règnent sur 51% du marché iranien et achètent plus du tiers de leurs hydrocarbures en Iran (par des marchés indirects), ne lâcheront prise aisément. Les russes et les chinois peuvent aussi continuer leur business avec les mollahs. et ces derniers continueront aussi à ensanglanter le Moyen-Orient.

Les Britanniques continuent leur guerre larvée pour contraindre les Américains à participer à leur initiative. Les Britanniques tentent l’opération inverse des Américains, c’est-à-dire qu’ils veulent utiliser les réticences sino-russes pour relancer « le dialogue », espérant que les Américains les rejoindront si les mollahs coopèrent véritablement.

Or l'Iran reste sur une ligne sans compromis. A chaque intervention Européenne, nous revenons à l’échec d’Août 2005 et perdons les crédits d’une reprise intelligente du dossier par l’équipe de Condoleezza Rice. La politique Européenne qui a alimenté cette crise car elle n’a su détecter les ruses des mollahs n’a jamais admis son échec et risque nous mener vers une issue des plus dangereuses.

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