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Les ex-Pompiers Pyromanes iraniens en lutte contre le Jihad !
07.03.2006

Les ex-Pompiers Pyromanes : Jahanshah Rashidian, Maryam Namazi et Chahla Chafiq



Jahanshah Rashidian, journaliste iranien de gauche, a écrit un excellent article sur la condition féminine en Iran et l’islamo-misogynie en général, mais il y manque quelque chose. Rashidian y rappelle avec force de détails le calvaire de la femme iranienne depuis l’avènement de la république islamique… Mais laisse un halo d’ombre envelopper la condition féminine iranienne avant la révolution islamique ! Il y a une raison à cette amnésie volontaire.

Rashidian omet toujours de préciser dans ses nombreux articles que les seuls progrès de la condition féminine en Iran ont été réalisés par les deux rois de la dynastie Pahlavi pendant que les gauchistes iraniens (une espèce bien particulière) se refusaient de cautionner ces réformes. Les mêmes « islamo-gauchistes précoces » ont soutenu d’abord Shariati (un croisement entre José Bové et Tariq Ramadan) et ont ensuite plébiscité Khomeiny en 1979.

En 1963, Khomeiny s’était manifesté après le coup de force du Shah d’Iran qui avait réussi à faire entériner ses réformes par un référendum pour contourner le Parlement dominé par le clergé et leurs alliés, les seigneurs féodaux. En 1979, Khomeiny n’était pas un inconnu dont on aurait ignoré l’archaïsme, mais Rashidian et ses amis l’ont soutenu.

En 1963, lors des journées qui ont permis de connaître Khomeiny, de nombreuses femmes ont été vitriolées, un détail qui n’a pas empêché nos militants et militantes de gauche de se réfugier sous l’aile de cet ogre pour abattre un régime qui avait le tort d’appliquer un programme social qui était de gauche : nos militants estimaient que le Chah leur avait « volé » leurs réformes.

1)Abolition des rapports qui liaient le serf au propriétaire terrien,

2)Nationalisation des forêts dans l'ensemble du pays,

3)Vente des établissements industriels de l'État pour compenser les pertes que la réforme causerait aux propriétaires,

4)Amendement des lois électorales pour permettre l'affranchissement des femmes,

5)Approbation de la participation des travailleurs aux profits des entreprises,

6)Formation d'un corps d'instituteurs pour renforcer l'effort fait en faveur de l'instruction obligatoire des masses. La jeunesse instruite allait remplacer le mollah dans les villages et essayer de couper la superstition et l’obscurantisme à la racine.

6 mesures simples et efficaces qui ont mis le feu à la poudre, l’été 1963 sous le commandement d’un obscur prêtre de 63 ans, Khomeiny.

Il s’agissait en fait d’une affaire de rivalité, non de service au peuple. Mais le thème du vol est récurrent dans le discours des militants de la « gauche iranienne ». Ils continuent de dire que Khomeiny a volé « leur révolution ».

Donc les Pahlavi ont volé « leurs rêves » et Khomeiny a volé « leur revanche » contre les premiers. Mais le bilan reste le même : ils avaient rejeté le référendum qui libérait la femme, ils ont plébiscité le référendum inverse qui établissait une « république islamique » en Iran et surtout ils ont cautionné les 4 premières années de cette république répugnante.

4 longues années durant lesquelles des centaines de milliers de personnes ont été fusillées, des femmes systématiquement violées en prison parce qu’une femme violée et donc souillée ne va pas au Paradis !

4 années durant lesquelles l’université laïque, fondée et voulue par le 1er roi Pahlavi, a été clôturée pour une réforme d’islamisation ! Projet qui fut initié par Bani Sadr soutenu par les gauchistes iraniens (ce projet a été exécuté par Khatami et Soroush).

Aujourd’hui ces militants, qui ont saccagé l’Iran pour assouvir une vengeance contre un régime qui leur avait soi-disant volé leur programme, sont évidemment silencieux sur cet épisode et continuent d’accabler la monarchie iranienne qui fut pourtant un des régime les plus « socialistes » du XXe siècle.

Aujourd’hui ces militants sont très impliqués contre la montée de l’islamisme et l’on retrouve leurs noms au bas de nombreux articles très pertinents et des pétitions (Pétition des 12, Maryam Namazi et Chahla Chafiq).

Des hommes et des femmes comme Rashidian continuent d’accabler le passé pour ne pas admettre que c’est bien leur conduite passée en Iran en 1979 qui a conduit à la montée de l’islamisme mondial contemporain. Il y a une terrible injustice, ceux-là mêmes, qui ont anéanti bien des rêves en sacrifiant un pays pour assouvir une vengeance personnelle, sont aujourd’hui célébrés en France et dans le monde qui semblent désemparés et tremblotants devant cet islam jihadiste arrogant.

La faute revient à ces ex-pompiers pyromanes qui n’expliquent pas qu’un homme en Turquie, un autre en Tunisie et deux autres en Iran ont réussi à dompter la bête, l’infâme. Comme il serait juste de leur rendre hommage et d’appliquer leurs méthodes simples et républicaines même s’ils n’étaient que des monarques.

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