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Iran-Russie : Poutine est pessimiste
26.02.2006

L’Iran répondra à la proposition russe de créer une coentreprise d’enrichissement d’uranium au dernier moment, juste avant la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, écrit le quotidien russe Izvestia.



Telle est la conclusion des spécialistes de l’Agence russe de l’énergie atomique (Rosatom) qui viennent d’achever des négociations en Iran. De l’avis des experts, la menace d’opération musclée contre les autorités récalcitrantes de Téhéran devient de plus en plus perceptible et les Etats de la région se préparent déjà à un scénario catastrophe de développement des événements.

« Nous garderons la porte ouverte jusqu’à la fin », a déclaré hier à Téhéran un membre de la délégation du Rosatom. Mais il est de plus en plus difficile de la maintenir ouverte car Téhéran n’a pas encore donné son accord de principe à la Proposition Russe.

En attendant, Moscou s'efforce sinon d'être optimiste, du moins de le paraître. Le président Poutine a jugé nécessaire, au cours de son voyage à Bakou, de citer l’Iran en exemple de partenaire pacifique et prévisible dans le domaine de l’énergie.

Cependant, en ce qui concerne les perspectives, les experts dans l’entourage du président russe restent pessimistes. Ils ne se donnent plus la peine de persuader qui que ce soit que les négociations russo-iraniennes peuvent aboutir à un résultat positif.

Dans l’ensemble, l’Izvestia ne prend aucun risque et ne fait aucune prévision, ce qui est peut-être également le cas du gouvernement Russe. Selon cet important quotidien Russe, si l’AIEA décide le 6 mars à Vienne de renvoyer le dossier iranien devant le Conseil de Sécurité, des sanctions économiques pourront, théoriquement, être déclarées contre le régime iranien.

Théoriquement, parce que les avocats de l’Iran - la Russie et la Chine - pourront user de leur droit de veto lors du vote sur cette question. Si le refus de Téhéran d’accepter un compromis ne provoque pas la colère définitive de Moscou et de Pékin.

Très prudent, l’Izvestia a consulté un musulman russe pro-mollahs qui est également le directeur général du Centre d’étude de l’Iran contemporain. Radjab Safarov est presque le porte-parole des mollahs en Russie, il a décrété :

« Tout porte à croire que le 6 mars le directeur de l’AIEA aura de bonnes raisons de prononcer son verdict contre l’Iran en décidant de transmettre son dossier nucléaire au Conseil de Sécurité : Les Iraniens sont prêts à une telle issue car la machine coercitive tourne déjà. Les conséquences sont absolument imprévisibles. Cela peut être un conflit local tout comme une confrontation ou une guerre globale ».

Les estimations de Safarov étant dictées par Téhéran, elles n’ont de valeur que si l’on a décidé d’accorder de l’intérêt aux fanfaronnades des mollahs et à leur politique de « défis verbaux en cascade ».


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