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« La main tendue » ou le Grand Zapping de Chirac
17.02.2006

Jacques Chirac a dit espérer que l’Iran saurait rapidement « saisir la main qui reste tendue » pour renoncer à son programme d’activités nucléaires sensibles, dans une interview à l’hebdomadaire India Today. Sans doute le Président français avait suivi le 7/9 de Stéphane Paoli et zappé les propos de son ministre des affaires étrangères.



«La main tendue» [1] : c’est l’expression qui avait été utilisée par Douste-Blazy le 3 août 2005 dans un entretien au quotidien Le Monde. On se souvient que lors de cet entretien, le ministre avait déclaré : « Mais négocions et voyons ce qui peut-être fait ». Concernant la saisine du Conseil de Sécurité, Douste-Blazy avait ajouté : « Cela n’est clairement pas l’option qui a notre faveur... Ce qui me paraît essentiel au moment où nous parlons, ce sont deux choses. La première est de bien montrer que nous souhaitons négocier ».

Et tout le monde se souvient que les mollahs avaient écart la main tendue et les paquets cadeaux de l’UE s’empressant de se trouver de nouveaux alliés : indiens, chinois et russes. Les mollahs ont ainsi mené leur barque depuis 20 ans, continuant clandestinement toutes sortes d’activités : nucléaires militaires, terroristes… changeant de montures pour diviser la communauté internationale.

Une semaine après cet entretien, Douste-Blazy avait commenté la décision des mollahs et à l’époque aussi, il ne restait que peu de temps au régime des mollahs pour se conformer aux exigences de la Troïka sous peine de voir le Conseil de Sécurité saisi ! Pour être plus précis, il leur restait 1 jour !

Nous reproduisons le second entretien accordé par Douste-Blazy [2] le 8 août 2005 à Europe 1, où il confirme l’urgence de saisir le Conseil de Sécurité. La France préserve ses intérêts en Iran et ne fait qu’alimenter un débat fait de verbiages et de menaces accompagnées de cadeaux.

Chirac a rappelé aujourd’hui qu’il avait « constaté malheureusement aujourd’hui que Téhéran n’avait pas répondu aux propositions européennes et était revenu sur les engagements pris ». Parlait-il des engagements pris en 2003 ou de ceux qui avaient été pris en 2004 ? Evoquait-il l’Accord infructueux de Paris signé en novembre 2004 ? Ou bien les reprises consécutives de toutes les phases des activités nucléaires en 2005 ?

En vérité le Président parlait en « général ».

Il a rappelé que le 6 mars, l’AIEA devait faire un rapport au Conseil de Sécurité sur le respect par Téhéran de ses obligations.

« J’espère que l’Iran saura, d’ici là, saisir la main qui reste tendue », a déclaré le président français. Il n’y a plus aucun doute sur la conduite des journalistes de France-Inter à Téhéran, la veille de l’annonce de la main tendue par Chirac. Hier, Stéphane Paoli expliquait qu’il y a en Iran des hommes de dialogue et de paix et aujourd’hui le président s’empresse à leur tendre la main, contredisant son ministre et sabotant l’attitude de fermeté qui se doit de prévaloir pour mettre la pression aux mollahs.

- Il est déplaisant de constater qu’il y a désormais de nombreux points communs entre la diplomatie à base de chantages des mollahs et la diplomatie de coups fourrés pratiqués par les conseillers du Quai d’Orsay.

Peut-on être convaincant quand on a une diplomatie aussi transparente ?

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