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L’Iran atomique et le risque d’engrenage qu’il implique
03.02.2006

Dans son rapport annuel, l’Institut stratégique de Londres met en garde contre un Iran atomique et le risque d’engrenage qu’il implique [1].



GEORGE W. BUSH et Tony Blair ont beau répéter à l’envi que « le monde est plus sûr » depuis la chute de Saddam Hussein, l’Institut international des études stratégiques (IISS) doute fortement de leur assurance. « Pour la troisième année consécutive, le conflit en Irak et un contentieux de prolifération nucléaire » (avec l’Iran) sont au premier rang de graves préoccupations de politique étrangère et de sécurité, relève John Chipman, le directeur de l’Institut, qui fait autorité auprès des spécialistes. Sans oublier, bien sûr, la lutte contre le terrorisme islamique. « Prévenir la terreur, contenir la prolifération nucléaire et endiguer l’insurrection irakienne sont de très sérieux défis politiques.

La formule associant les moyens diplomatiques et militaires pour résoudre ces trois problèmes s’avère de plus en plus difficile à trouver », constatait M. Chipman, en présentant, à Londres, le rapport annuel de l’IISS sur la sécurité dans le monde et les capacités militaires de 170 pays [2].

En Irak, « le pays continue d’être très instable », souligne l’IISS. « Les six derniers mois ont été caractérisés par un accroissement de violences et de tensions sectaires. » Ce n’est « pas encore » une guerre civile. Mais l’avenir est préoccupant. Faute de progrès dans l’« irakisation » de la défense et de la sécurité voulue par les Etats-Unis, terreur et anarchie « devraient, encore, croître ». Dans ces conditions, « la négociation politique est le meilleur moyen possible de limiter l’insurrection et même d’y mettre un terme ».

Autre motif de préoccupation dans ce Moyen-Orient en ébullition, l’Iran et la détermination qu’on lui prête de se doter de l’arme nucléaire. Téhéran peut bien insister sur le caractère pacifique de ses intentions et l’utilisation civile de l’énergie atomique dont, éventuellement, le pays disposera, le doute prévaut, à Washington, Londres, Berlin et Paris notamment.

La bombe atomique aux mains des mollahs risquerait d’entraîner une course aux armements nucléaires dans la région. « La Turquie et l’Arabie saoudite pourraient, alors, reconsidérer leur position », insiste John Chipman. Or, « il est peu probable » que l’initiative diplomatique de Paris, Berlin et Londres pour convaincre Téhéran de renoncer à son programme d’enrichissement de l’uranium - préalable à la mise au point d’une bombe - soit couronnée de succès, dit-il. Il conviendrait que « des Etats régionaux, notamment, ceux du Golfe, expriment ouvertement leurs préoccupations » auprès de Téhéran sur le bouleversement « des perceptions stratégiques et des pouvoirs dans la région » induits par la capacité nucléaire de l’Iran, suggère-t-il.

Enfin, « la lutte contre l’idéologie d’al-Qaida » est plus que jamais d’actualité, après les attentats perpétrés en juillet à Londres et, plus récemment, à Bali. L’Europe a découvert « les terroristes nourris en son sein », souligne l’IISS. D’où l’exigence, pour les Etats de l’Union, « de mettre au point des plans stratégiques contre le terrorisme, de renforcer le renseignement et d’organiser les contrôles effectifs aux frontières » tout en améliorant « la compréhension des motivations des djihadistes ». Plus que jamais, conclut l’IISS, « un accroissement de la coopération internationale est nécessaire ».


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[1-Source :-

[2« The Military Balance 2005-2006 ». Edition Routledge Journals.