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Une Journée ordinaire à l’AIEA
02.02.2006

L’Iran menace de reprendre ses activités nucléaires « à grande échelle » à partir du 4 Janvier. « Nous n’hésiterons pas à relancer la production de milliers de centrifugeuses pour produire des centaines de tonnes d’uranium enrichi à des fins commerciales », a précisé Ali Soltanieh, le représentant iranien à Vienne.



Dans une lettre adressée à El Baradei, Larijani, le chef des négociateurs iraniens sur le dossier nucléaire, a aussi averti qu’en cas de saisine du Conseil de Sécurité Téhéran limiterait les inspections de l’AIEA dans ses installations ! Compte tenu de la qualité très limitée des droits de visites accordés à l’AIEA depuis 2003, on peut estimer que Larijani pratique l’humour des miliciens islamistes.

C’est un sens de l’humour qui ne laisse pas El Baradei indifférent car malgré ses faibles résultats depuis février 2003 et ses échecs à obtenir des droits de visites surprises dans les sites militaires, le lauréat du Prix Nobel estime que l’on ne peut pas encore parler de crise ouverte !

L’optimisme de l’Égyptien n’est pas contagieux et à Vienne, les diplomates jugent inéluctable l’adoption de la résolution des P5+Allemagne qui demandaient un renvoi du dossier au Conseil de Sécurité.

Imperturbable, El Baradei estime que la réunion de Vienne ouvre une « fenêtre d’opportunité » pour sortir de la crise, notant que même s’il est saisi, le Conseil de Sécurité n’examinera pas la question avant le mois de mars.

Il était possible que le vote sur la résolution soit reporté à vendredi, voire à samedi, le texte étant encore susceptible de subir quelques retouches pour rallier le plus grand nombre de pays possibles. Une majorité simple suffit toutefois pour son adoption.

Si la grande majorité des membres du Conseil des Gouverneurs sont favorables au texte, une poignée y restent opposés, parmi lesquels Cuba, le Venezuela, la Syrie et le Belarus (Biélorussie).

Selon des diplomates proches du dossier, l’Inde qui était hostile à une saisine semblait désormais prête à soutenir le texte. Les pays opposés à la résolution ont le choix entre voter contre ou s’abstenir.

Les déclarations des représentants de l’Europe et de la Russie vont dans le même sens. « Il est temps que le Conseil de Sécurité soit impliqué », a plaidé devant l’assemblée le chef de la délégation allemande Herbert Honsowitz, s’exprimant au nom de l’Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne. De son côté, Grigori Berdennikov, chef de la délégation russe à l’AIEA, a estimé devant la presse qu’une saisine du Conseil de sécurité enverrait à l’Iran « un signal sérieux ».

À Washington, John Negroponte, directeur du renseignement américain, a déclaré aux membres du Congrès que l’Iran ne disposait probablement pas encore de l’arme atomique. Mais il a souligné que son programme nucléaire était un sujet d’inquiétude pour Washington, ajoutant que la Corée du Nord représentait également une menace.

Il a émis la possibilité que Téhéran pourra « acquérir une arme nord-coréenne et la capacité de l’intégrer dans le missile balistique (nord-coréen) » qu’il « possède déjà ».

Pour en savoir + :
- Missiles Shahab : Technologies mixtes


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