Ces informations sont contenues dans un rapport intermédiaire que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a transmis aux 35 Etats membres de son Conseil des Gouverneurs, qui se réunira en session extraordinaire jeudi et vendredi.

Le rapport que l’Iran a certes laissé les inspecteurs se rendre sur un site suspect de Lavizan, mais leur a refusé d’interroger des responsables de ce centre. Selon le rapport, les Iraniens ont montré aux inspecteurs de l’AIEA des documents se rapportant à la fabrication de composants pour l’arme nucléaire, tout en exigeant qu’ils restent en Iran sous-scellés. Un texte de 15 pages décrit « les procédures pour réduire le gaz UF6 (hexafluorure d’uranium) en petites quantités de métal et pour mouler du métal d’uranium enrichi et appauvri en hémisphères liés à la fabrication de composants d’armes nucléaires ».

Selon certains diplomates, l’Iran disposerait d’ores et déjà d’un « manuel de cuisine » pour fabriquer des armes nucléaires, mais des responsables de l’AIEA ont indiqué n’en avoir vu que des éléments partiels.

L’AIEA a déjà eu connaissance de textes similaires dans ses enquêtes dans d’autres pays servis par le réseau d’Abdul Qadeer Khan, le père de la bombe pakistanaise. L’AIEA a aussi discuté avec l’Iran, selon le rapport, d’informations nouvelles selon lesquelles les Iraniens ont reçu du réseau Khan plusieurs centrifugeuses sophistiquées P-2, ce qu’avait démenti Téhéran. L’AIEA a reçu des informations de services de renseignements américains sur des livraisons de P-2 ainsi que sur des travaux menés sur des missiles pour qu’ils puissent transporter des charges nucléaires.

Le rapport intermédiaire, dont l’AIEA avait d’abord envisagé la publication mercredi, sera suivi d’un rapport complet sur l’Iran avant la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs, le 6 mars.

Le directeur général de l’AIEA, Mohamed El Baradei qui avait voulu donner du temps aux Iraniens pour répondre aux questions en suspens avait dû céder aux pressions des Occidentaux le 23 janvier, en acceptant de faire un point intermédiaire.

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) et l’Allemagne sont convenus tôt mardi à Londres de saisir la plus haute instance des Nations unies.

Pour en savoir + sur les P-2:
  «5 éléments complémentaires du dossier nucléaire iranien»