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Nucléaire : l’Iran met l’Union Européenne sous pression
27.07.2005

Téhéran reprend la main sur le dossier nucléaire.



« L’Iran va reprendre certaines activités nucléaires ultra-sensibles, quelles que soient les contreparties que l’Europe lui offrira pour l’en dissuader », a déclaré ce mercredi le président sortant, Mohammad Khatami.

Par ailleurs, l’un des négociateurs iraniens, Ali Agha-Mohammadi, a insisté sur la date du 1er août comme « le dernier délai  » imparti aux Européens.

Téhéran reprend la main sur le dossier nucléaire et met l’Union européenne sous pression. Pas question pour l’Iran de renoncer totalement à son programme d’enrichissement nucléaire : c’est le sens d’une lettre du négociateur en chef iranien, Hassan Rohani, remise la semaine dernière aux Européens.

Dans ce document, le négociateur (démissionné par Ahmadinejad) exige clairement la reprise de certaines activités nucléaires ultra-sensibles. L’enrichissement d’uranium en fait partie puisqu’il peut servir à fabriquer l’arme atomique. Depuis deux ans, Britanniques, Allemands et Français tentent justement de convaincre les Iraniens d’abandonner cette activité.

L’Iran pose donc ses conditions alors que les Européens doivent présenter, avant la fin de la semaine, des propositions concrètes concernant la coopération technologique, commerciale et politique.

Les Européens ont déjà prévenu : si les Iraniens reprennent leurs activités nucléaires les plus sensibles, ils soutiendront un recours au Conseil de sécurité de l’ONU. (Euronews)

Durant les trois dernières années, l’UE a mis tous ses espoirs en la personne de Khatami. Le président de la République Islamique n’a aucun pouvoir exécutif : quand ce dernier a signé les accords de Paris, sa signature n’engageait d’aucune manière la République Islamique.

Etait-ce de la crédulité pour le chef de la diplomatie française, actuel Premier ministre, ou un simple compromis dont les conséquences risquent de coûter cher ?

La formulation de la présente demande par Hassan Rohani, un négociateur qui a démissionné la semaine dernière s’inscrit dans la politique polyphonique de la République Islamique qui est passée maître en matière de « double langage ».

Espérons que nous (opposants iraniens) puissions inciter les hommes politiques français à se montrer plus vigilants et moins munichois.

Hassan Rohani gagne du temps pour son successeur actuel, le sinistre Larijani.

Si l’Europe veut se sortir de ce pétrin, elle doit maintenant cesser la politique du « double langage » et le refus de l’ingérence humanitaire.

Notes Supplémentaires


Les négociations avec l’Europe supposaient un accord avec contrepartie pour les mollahs : nouveaux contrats passés avec l’Iran. L’Iran avait le choix entre cette carotte ou le bâton des sanctions qui restait d’actualité. Aujourd’hui cette épée de Damoclès ne menace plus les mollahs de la République Islamique.

Alors que les Européens volontairement ou inconsciemment ont joué le rôle de frein contre leur allié américain et qu’ils s’enlisaient dans les négociations et la gestion des provocations des mollahs, ces derniers oeuvraient pour se rapprocher des russes et des chinois, deux états membres permanents du Conseil de Sécurité avec la faculté de faire échouer toute demande de sanctions contre la République Islamique.

Les Européens ont pris le risque de défier leur allié le plus proche, l’Amérique en espérant décrocher la timbale. L’accord est désormais un impératif et les Européens sont tenus de respecter l’échéance du calendrier fixée ( Août 2005).

Ils réalisent tardivement que loin de vouloir un accord, les mollahs ont juste cherché à gagner du temps.

ces notes supplémentaires proviennent de la rubrique Articles : L’élection d’Ahmadinejad & la Reprise de l’Enrichissement d’Uranium