Moscou veut donner plus de temps à Téhéran
19.01.2006
Javier Solana était à Washington pour expliquer la position de la Russie sur le dossier nucléaire des mollahs. La Russie a proposé que le Conseil de Sécurité de l’Onu s’en tienne à des discussions informelles sur le dossier nucléaire iranien, pour permettre à Moscou de trouver une sortie de cette crise avec Téhéran.
« La position de la Russie est la suivante : pourquoi ne pas avoir une réunion extraordinaire, un débat sur la situation, suivi d’un retour à Vienne (siège de l’AIEA) pour continuer les discussions là-bas et attendre la réunion de l’AIEA prévue en mars », a déclaré Javier Solana à la presse à Washington.
Solana avait eu auparavant des entretiens avec Condoleezza Rice. Si cette Proposition Russe était retenue, elle entraînerait l’abandon de la réunion d’urgence des gouverneurs de l’AIEA le 2 février que veut obtenir l’UE-3.
Cependant cette proposition (qui nécessite une réponse très rapide de la part des mollahs) est assimilable à une Saisine : le transfert formel du dossier au Conseil de Sécurité signifierait que le Conseil de Sécurité est saisi du dossier. Ce qui ne convient pas aux mollahs.
Nous tenons à rappeler que Moscou veut donner plus de temps aux mollahs afin de les convaincre d’accepter la Proposition de délocalisation (en Russie) de l’enrichissement de l’uranium. Mais il semblerait que toutes les Propositions Russes soient bancales.
La PROPOSITION RUSSE de transférer l’enrichissement en Russie ne changera rien au problème central posé par le régime des mollahs. L’AIEA sera toujours dans l’impossibilité de vérifier des sites qu’elle jugera suspects et elle devra se contenter des informations et des que le régime islamique voudra bien lui fournir. L’AIEA sera incapable d’enquêter pour savoir s’il n’existe pas de nouveaux sites clandestins dédiés à la conversion, à l’enrichissement, à la recherche militaire ou à l’assemblage des missiles balistiques.
La PROPOSITION RUSSE retardera la bombe des mollahs, mais elle facilitera peut-être leur travail. Le jour où ils signeront la PROPOSITION RUSSE, ils se verront débarrassés de tout soupçon et ce ne sera pas les Russes qui viendront fouiller dans les affaires d’un excellent partenaire commercial.
Contrairement aux analyses européennes qui stipulent que la Russie hésite en raison de sa collaboration nucléaire avec les mollahs, nous pensons que la Russie hésite parce qu’elle ne désire pas améliorer la situation en Iran. Une stabilisation de l’Iran desservirait l’économie Russe. C’est un Iran en crise qui satisfait les intérêts Russes dans cette région.
Un état agité entre les mains de dirigeants peu recommandables est le scénario qui convient à Moscou. Elle peut faire pression sur ses dirigeants corrompus et isolés, elle peut utiliser l’axe Iran-Syrie pour contrer les USA, en un mot, l’Iran est le nouveau Cuba de l’ex-URSS et une alliance entre ces deux producteurs géants de gaz risque de coûter cher à l’Europe. La bombre islamique (iranienne) arrangera les affaires de Moscou dans cette région dont la stabilité est vitale pour la communauté internationale.
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