« Tout ce qu’ils font, c’est remuer beaucoup d’air. C’est un rideau de fumée diplomatique qu’ils ont fabriqué », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack, faisant allusion à la proposition de Téhéran de reprendre les pourparlers avec l’UE-3 (France, Grande-Bretagne et Allemagne) le 18 janvier comme prévu initialement.

Cette proposition a été rejetée mardi par Londres, au lendemain d’une réunion de l’UE-3 avec la Chine, la Russie et les Etats-Unis dans la capitale britannique, réunion qui s’est achevée sans consensus sur la réponse à apporter à la levée la semaine dernière par Téhéran des scellés onusiens placés sur des installations nucléaires sensibles.

« À l’heure actuelle, je ne vois rien qui indique que les Iraniens souhaitent s’engager dans un processus diplomatique sérieux : c’est pourquoi nous nous dirigeons vers une saisine du Conseil de Sécurité », a ajouté le porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères.

Comme nous le pensions sur ce site, l’UE3 continue à faire le jeu des Russes. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré aujourd’hui que selon lui, « le potentiel du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA » n’était pas « complètement épuisé ».

« Et la Troïka Européenne (Grande-Bretagne, Allemagne, France) ne le pense pas, non plus », a-t-il ajouté au cours d’une conférence de presse à Moscou.

Cette dernière remarque de Lavrov est généralement absente dans les dépêches des agences de presse européennes. Les Russes adoptent désormais toutes les positions Européennes : Lavrov pense qu’il faut suivre la proposition européenne de tenir en février une rencontre extraordinaire du Conseil des Gouverneurs et pas avant.

Les agences de presse européennes ne font aucune mention de synchronisme des Russes et des Européens et déclarent généralement que ce sont les Russes qui se posent en arbitre et que d’eux dépendra le succès du transfert du dossier nucléaire des mollahs au Conseil de Sécurité.

Nous pensons que les Russes seront gagnants quoi qu’il arrive en Iran. De plus, les Russes ont commencé un rapprochement remarqué avec les Allemands et nous pensons que le couple franco-allemand a vécu. Le couple phare des prochaines décennies sera le couple germano-russe. La France a encore choisi le mauvais cheval en suivant les Britanniques et elle s’isole.

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