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Bernard Debré : Il faut imposer un embargo aux ayatollahs de Téhéran
12.01.2006

Quand Hitler a écrit Mein Kampf, tout était annoncé, aussi bien sa politique raciale immonde que sa volonté hégémonique sur l’Europe ; personne n’a voulu y prêter attention, par aveuglement, par lâcheté.



Quand après Munich, Daladier rentre en France, il est accueilli par une foule en liesse ; il avait négocié une capitulation qui semblait préserver la paix. Seul Churchill avait vu juste : « Ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre, ils ont choisi le déshonneur, ils auront aussi la guerre. »

L’histoire est-elle un éternel recommencement ?

Voici un pays, l’Iran, victime d’un groupe d’ayatollahs sanguinaire, totalitaire et dangereux dont le chef annonce que son Etat doit posséder et développer l’arme atomique sur son territoire, et qu’Israël doit être rayé de la carte, ou déplacé en Europe, avant d’envisager une guerre contre l’Occident « dépravé ».

Ils sont sanguinaires ; on oublie trop souvent qu’il ne s’agit pas ici de leader au service de la population, mais d’un peuple sacrifié à une idéologie, une religion ?

On oublie qu’en 1981, les ayatollahs avaient fait déminer les théâtres d’opérations de la guerre Iran-Irak par des enfants, tout en ayant au préalable attaché sur leurs poitrines un exemplaire du Coran. Aujourd’hui encore ce scénario se reproduit, les kamikazes en Irak sont maintenant recrutés chez les enfants. Dix ans ! Ce climat de terreur s’instaure et les populations sont sans défense.

On ne tergiverse pas avec la réalité, la plus brutale. Si rien n’est fait, nous aurons aujourd’hui le déshonneur et demain la guerre.

Au lieu de fermeté, l’Occident hésite, dissimule, condamne du bout des lèvres. Quand verrons-nous la vérité ? Faut-il attendre que les premiers essais atomiques aient lieu ? Faut-il attendre que la première fusée soit expérimentée ? Ou alors qu’un pacte d’alliance lie les extrémistes d’Afghanistan, du Pakistan, d’Irak et de Syrie ? Si ce n’est déjà fait.

C’est aujourd’hui quand la puissance de l’Iran est encore hésitante qu’il faut agir.

L’action internationale en Irak, l’envoi d’inspecteurs, la recherche d’éléments nucléaires, chimiques, a abouti à une guerre sans vainqueur, mais avec un vaincu, le peuple irakien. La pertinence de cette guerre ne se discute plus, le mal est fait. Un dictateur est tombé, la guerre civile s’est installée. Les extrémismes sont en action.

Aujourd’hui, cette situation ne doit pas nous faire craindre d’agir en Iran, dont le leader proclame à la face du monde ses intentions belliqueuses. D’inspecteurs, il n’y aura pas besoin, l’intention est claire !

C’est pourquoi l’embargo ici est nécessaire. Embargo sur le pétrole et sur le commerce.

On rétorquera que ce sont les populations qui en souffriront. Pourtant c’est en asphyxiant l’économie que l’embargo sera efficace. L’Afrique du Sud, la Rhodésie ont plié quand le monde, horrifié par l’apartheid, s’est uni pour le combattre. Dira-t-on que j’exagère ? Faut-il attendre l’irrémédiable et la guerre meurtrière ? Ce n’est jamais à genoux que l’on entre dans un conflit !

Pourquoi l’Iran résisterait-il ?

Le peuple iranien, celui qui vit en Iran, comme celui qui a fui, sait bien que le régime est odieux et dangereux. Les antennes paraboliques sont autant d’armes qui pénètrent dans chaque foyer iranien pour les informer et dire qu’il n’est pas seul devant ses bourreaux. Antennes qui proclament que ces femmes ne sont pas seules devant l’humiliation et la persécution !

Internet qui montre aux étudiants que le régime qui les asservit n’est pas une fatalité !

L’heure de la diplomatie de salon est terminée, la situation géopolitique ou géoreligieuse est de plus en plus tendue et l’islam radical de plus en plus organisé et transnational.

C’est une nouvelle forme de guerre qui a pris forme.

Alors, allons-nous nous contenter d’observer ? Pouvons-nous croire à l’action du verbe et espérer quelques jours supplémentaires de tranquillité ?

Il est encore temps d’user de la fermeté sans user de la guerre. Il est temps de réagir mais en avons-nous réellement la volonté ? La grandeur d’un Etat se construit sur la force avec laquelle il défend ses valeurs et les moyens qu’il met en oeuvre pour leur survie. Est-il possible d’ignorer l’appel à l’anéantissement d’Israël ?

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Bernard Debré, Député de Paris, ancien ministre


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