Reprise des activités à Natanz : les réactions internationales
10.01.2006
En août 2005, le régime des mollahs reprenait les activités liées à la conversion du minerai de l’uranium à Ispahan. On avait alors assisté à une levée de boucliers, il y avait des menaces de saisine, des offres de reprise des négociations et puis... rien. Les Européens ont laissé passer et ils ont cédé. La conversion a été acceptée. Aujourd’hui, nous assistons aux mêmes réactions indignées et il est fort probable que les intérêts économiques l’emportent sur le commun intérêt d’une planète à l’abri d’une nouvelle bombe.
USA
La Maison-Blanche a mis en garde contre le risque d’une « grave escalade », en soulignant que si les Iraniens continuaient à ne pas respecter leurs obligations, « il n'y a pas d'autre choix que d'en référer » au Conseil de Sécurité.
France
La décision de l’Iran remet en cause très gravement les efforts européens ... (Philippe Douste-Blazy)
L’Iran et la Coré du Nord commettraient une grave erreur en ne saisissant pas la main que nous leur tendons. (Jacques Chirac)
Sur le fond, plus prudent que son ministre des Affaires étrangères, le Président a adressé un message global à tous les pays qui ont une politique nucléaire controversée. Le président français a ainsi évité de s’en prendre à un partenaire économique important. Sur la forme, c’est du recyclé.
Troïka Européenne
La France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne devraient se rencontrer jeudi pour évoquer la relance par l’Iran de ses recherches en matière d’enrichissement d’uranium Le sujet du Transfert du dossier au Conseil de Sécurité sera la priorité de ces discussions.
Russie
La Russie a aussi fait part de son « inquiétude ». Son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, demande le maintien du moratoire » sur l’enrichissement.
A.I.E.A
El Baradei a exposé la situation aux 35 Etats du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA. Il a ainsi confirmé que l’Iran comptait tester à Natanz l’enrichissement par centrifugeuses à gaz, « à petite échelle ».
Turquie & Japon
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui recevait son homologue japonais, Junichiro Koizumi, a confirmé leur inquiétude commune sur la reprise des activités à Natanz. Koizumi a indiqué à Erdogan qu’il avait invité les dirigeants de Téhéran à écouter la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne qui tentent de négocier avec eux au sujet de leur programme nucléaire.
Autriche
Le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel, dont le pays assure pour six mois la présidence tournante de l’UE, a déclaré mardi que la reprise par l’Iran de ses activités nucléaires « nuit à la paix dans le monde ». Il a estimé que cette crise donnait à l’UE une occasion de s’affirmer.
Cependant aujourd’hui l’Autriche a annoncé qu’elle allait réactiver le projet du Gazoduc Nabucco qui doit relier l’Iran à l’Europe. Nous avons un article en préparation à ce sujet.
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