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Iran : 2 cas de persécution religieuse et 2 morts non élucidées
09.01.2006

Encore des cas suspects que nos dissidents, les réformateurs, Shirin Ebadi, Delphine Minoui ou Fariba Adelkhah & co. ne prendront pas la peine de regarder de plus près :
- Assassinat du Pasteur Ghorban
- Habiho'llah Mahrami (un bahai mort en prison)



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Pendant plus de 10 ans, le prisonnier Habiho’llah Mahrami a eu l’opportunité de vivre en tant qu’homme « libre » en Iran. Il n'avait qu'une chose à faire : renier sa foi Bahai.

Mais chaque fois que ses gardiens lui ont demandé de la faire, selon les guides de la foi Bahai le prisonnier aurait refusé d’abjurer sa foi pour l’Islam Bahai.

Les Musulmans chiites considèrent le Bahaïsme comme une hérésie. Il en va de même pour les sunnites, ces derniers considèrent le Bahaïsme comme une variante du chiisme, lui-même qualifié d’hérésie par les sunnites. Les geôliers de Mahrami lui demandaient de renier sa foi Bahai et devenir chiite.

Habiho’llah Mahrami est mort, officiellement de cause inconnue le 15 Décembre 2005, derrière les barreaux de la prison de Yazd, Iran. Des jours plus tard, les bahaïs reconnaissent en lui un martyr : un titre sanctifié par le Bahaïsme. Ce mouvement religieux endure la persécution des mollahs depuis 150 ans. C’est sous la monarchie de la dynastie Pahlavi que les Bahaïs ainsi que les autres minorités ont échappé aux nuisances des mollahs ; protégés par un état laïque dans les faits malgré une constitution contraignante. Sous les Pahlavi, les bahaïs vivaient sans craindre des persécutions et étaient libres de participer à la société civile iranienne.

La mort de Mahrami rallume les craintes d’une autre vague de persécutions sous la férule de Ahmadinejad. Depuis son accession au pouvoir en août, ses discours ont reflété la croyance musulmane radicale du chiisme, y compris avec une déclaration disant que le but de sa présidence est de préparer le retour du mahdi, une figure messianique prévue pour reconstituer la paix et l’harmonie sur terre.

Les disciples disent que la croyance dans un prochain mahdi est au centre du conflit en Iran entre Bahai’s et Musulmans. En 1844, un négociant chiite d’Iran méridional a dit qu’il avait reçu des révélations de Dieu et qu’il était le Mahdi. Le pouvoir « spirituel » des mollahs sur la société ne peut perdurer sans l’Imam Caché, le Mahdi.

Après la révolution islamique, des centaines de bahaïs ont été emprisonnées et les milliers de bahaï encore en Iran doivent faire face à une discrimination terrible qui leur interdit accès aux universités, à l’armée, aux postes de fonctionnaires et ne peuvent avoir de passeport. Les Iraniens ne se souviennent d’aucune lettre ouverte signée par des dissidents du régime des mollahs, par des réformateurs ou encore par Shirin Ebadi pour condamner ces pratiques barbares ou pour demander l’ouverture d’une enquête sur les morts suspectes. Shirin Ebadi préfère aujourd’hui défendre les Talibans emprisonnés à Guantanamo, elle qui n’avait pas réagi aux lapidations des « musulmanes » afghanes par ces mêmes Talibans.

Encore un cas que nos dissidents, réformateurs et Ebadi ne prendront pas la peine de regarder de plus près : Assassinat du Pasteur Ghorban

Au lendemain de l’assassinat de Ghorban, pour des raisons de sécurité aucun représentant de l’église n’a rendu visiter la famille Ghorban à Gonbad-e-Kavous (Mazandaran). Il aurait pu alors en savoir plus sur le martyr et les souffrances du révérend père. Cette visite a finalement eu lieu au début de mois de Janvier 2006.

Le 15 Novembre, une semaine avant sa disparition tragique, Ghorban avait reçu un appel d’un guide religieux de la communauté Turkmène de cette région iranienne : c’était une invitation à se rendre à une réunion chez eux afin de répondre à des questions d’ordre religieux. Le révérend Ghorban était particulièrement intéressé de répondre à cette invitation qu’il considérait comme une réelle opportunité de pouvoir partager plus sur Jésus avec les populations locales. Il se rendit donc à cette réunion où il eut de longues discussions et échanges avec la communauté Turkmène.

Mais à la fin de la rencontre, on lui a dit : « Nous sommes parfaitement au courant que vos ancêtres étaient des musulmans et vous devez donc vous remettre dans le droit chemin, autrement dit vous soumettre à l'islam. Pourquoi vous êtes vous converti au christianisme ? Nous vous offrons encore une chance de renier la foi de Jésus et de rejoindre l'islam que vous n'auriez jamais dû quitter ». Ce à quoi il aurait répondu quil ne comptait pas renier sa foi, et encore moins rejoindre l’islam puis il était rentré chez lui apparemment très inquiet.

Le 22 Novembre en milieu après midi, il recevait un appel téléphonique d’une personne lui disant qu’elle avait été présente à la réunion et que ses paroles l’avaient énormément touché, qu’il se sentait très proche de la foi de Ghorban et qu’il désirait le rencontrer pour faire le chemin vers le christianisme. Il se donnèrent rendez-vous en ville, mais personne ne se présenta.

De retour à son domicile, Ghorban vit une voiture avec trois passagers devant chez lui, plus tard il s’avérera qu’il s’agissait de Turkmènes membres des Vahabyoun (wahabisme), une secte islamique ultra intégriste connue pour son terrorisme. L’un des trois hommes descendit du véhicule et poignarda Ghorban, un autre lui donna un coup de couteau dans le dos tandis que le troisième l’attaqua à la gorge.

Après cet assassinat, ils crièrent très fort qu’il s’agissait du châtiment pour ceux qui deviennent infidèles et rejettent l’Islam. Les voisins témoins de la scène sont allé prévenir l’épouse de Ghorban, mais n’ont jamais voulu témoigner sur l’identité des assassins, sans doute trop terrorisés à l’idée de subir un châtiment équivalent.

On sait qu’après l’assassinat les forces de la police (Pasdaran & Bassidjis) ont enquêté, mais de façon très étrange, interrogeant la famille et les membres de l’église de Ghorban, saisissant le matériel religieux (livres, vidéos, bibles etc...) et qu’ils ne les ont toujours pas rendus. Pour l’instant on ne sait pas encore si les autorités sont impliquées dans ce meurtre ou si c’est véritablement le fait d’un groupe musulman indépendant du régime des mollahs.

Par contre les autorités locales de la communauté Turkmène ont refusé que Ghorban ne soit enterré dans le cimetière, arguant du fait que son corps était impur et allait souiller le lieu de repos des musulmans. De même elles ont aussi interdit toutes cérémonies religieuses. À force d’insistance, il a été finalement enterré en paria dans un coin de cimetière non attribué.

La famille de Ghorban subit encore des pressions pour qu’ils se convertissent à l’islam.

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