Un adolescent de Mahabad (Moad Sheykhi) est mort hier soir des suites d’une blessure par balle au cours de la manifestation du dimanche 17 Juillet. La manifestation avait repris de plus belle, ce dimanche vers 14h30 quand les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes au-dessus des zones habitables. Les habitants ont riposté avec des pavés et des bâtons et ont réussi à mettre en fuite les forces de l’ordre.

Des heurts très violents ont eu lieu sur la Place Esteghlal où les femmes ont pris une part active aux affrontements. Un membre des forces anti-émeutes ainsi qu’un des commandants de forces de la République Islamique ont été tués au cours de ces affrontements.

Parmi les manifestants, on dénombre 25 blessés dans un état grave. Certains ont été parfois blessés par d’autres manifestants dans la confusion qui régnait alors. On dénombre également environ 30 personnes qui ont été arrêtées et dont on est sans nouvelles.

Malgré leur résistance et leur témérité, les jeunes sont en situation d’infériorité. La tombée du jour leur est favorable : ils allument des feux afin de contribuer à des embouteillages qui occupent les forces de l’ordre. Ils scandent des slogans très hostiles au régime et au Guide Suprême, Khamenei. « Nous ne voulons pas de Mollahs pourris ! Mort à Khamenei ! »

Les manifestants auraient attaqué les habitations et les immeubles gouvernementaux. Ils auraient aussi brisé les vitres et pillé les locaux. Plusieurs banquent auraient également été pillées : informations qui restent à vérifier. En ce qui concerne les pillages : il pourrait s’agir d’une désinformation afin de calomnier les manifestants et justifier la répression.

D’après un opposant kurde qui a été interrogé par un journaliste du Deutsche Welle, ce sont les forces de l’ordre qui auraient brisé les vitres des banques et des habitations avec leurs matraques.

Les agitations restent très vivaces à Mahabad mais également à Boukan, à Sanadaj, à Marivan, à Saghez ainsi qu’à Rezzayieh (Azerbaidjan de l’Est). Toutes les forces de l’ordre, aussi bien en uniformes qu’en civil, sont en état d’alerte maximum et multiplient les patrouilles et les opérations d’intimidation des populations dans ces villes.