Pour l’instant, l’Iran n’est pas frappé de sanctions, même les récents propos de son président n’ont rien changé, c’est pourquoi la coopération russo-iranienne doit se développer comme avant, conformément aux engagements internationaux pris par la Russie.

Certes, la coopération ne doit pas être maintenue à tout prix. Seulement à cette étape, les propos tenus par le président iranien ne sont pas une raison pour renoncer à la transaction concernant les missiles antimissile ou interrompre le travail à la centrale nucléaire de Bouchehr, car les concurrents de la Russie se feront une joie d’en profiter. Tout en condamnant unanimement l’Iran, ils occuperont très vite les positions que Moscou abandonnera de son plein gré. On l’y incite d’ailleurs, mais il ne faut pas céder aux émotions, il faut agir en se fondant sur les intérêts à long terme de l’Etat.

Le président iranien a fait des déclarations sur Israël en se fondant sur sa propre vision des intérêts nationaux. A son avis, l’Iran ne perd rien dans les conditions d’une confrontation avec le monde environnant, au contraire, il rassemble la société autour d’un leader fort et intrépide.

De nombreux autres dirigeants d’Etats ont employé cette tactique et leurs régimes se sont renforcés dans le contexte de l’isolement international. La communauté internationale vise non pas isoler l’Iran, mais à sortir ce pays de son auto-isolement, à l’entraîner dans les processus de coopération internationale et à en faire un partenaire de plein droit, prévisible et transparent.

Ahmadinejad est sorti des urnes des mollahs pour donner le coup de grâce aux négociations avec l’Europe :l’objectif du régime islamiste étant de faire venir les Américains à la table des négociations. L’élément constant du régime des mollahs est de briguer le leadership du monde musulman et Plier l’Amérique à sa volonté est la preuve de cette capacité de leadership.