Réactions françaises et américaines aux propos d'Ahmadinejad
14.12.2005
La Maison-Blanche a qualifié mercredi de « scandaleux » les propos de Ahmadinejad qui a estimé que le génocide des juifs était un « mythe » et demandé le transfert de l’État d’Israël hors du Proche-Orient.
« Je crois que tous les dirigeants responsables de la communauté internationale se rendent compte à quel point ces propos sont scandaleux », a déclaré mercredi le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan, à la presse à la suite de nouvelles déclarations anti-israéliennes du président ultra-conservateur iranien.
« Nous avons un certain nombre d'inquiétudes sur le régime iranien, et l'une des principales porte sur leur volonté de développer des armes nucléaires », a-t-il ajouté.
« Ses déclarations ne font que souligner l'importance pour la communauté internationale de continuer à coopérer pour empêcher l'Iran de développer des armes nucléaires », a-t-il dit.
La France a condamné mercredi « avec la plus grande fermeté » les propos de Ahmadinejad sur Israël et le nucléaire, estimant qu’ils ne contribuaient pas à établir un « climat de confiance » entre l’Iran et la communauté internationale.
S’agissant du dossier nucléaire, le porte-parole du Quai d’Orsay a ajouté : « nous voulons espérer que les dirigeants iraniens, dans leur majorité, sont prêts à examiner la possibilité d'un retour à la table des négociations ».
Les Faits. Le président de la république des mollahs a qualifié mercredi l'Holocauste de mythe et martelé que son pays ne cèdera pas d'un iota sur le nucléaire, à une semaine de la reprise des négociations sur son programme nucléaire avec les grands pays européens.
La réaction française n’est pas à la hauteur de la situation. Elle se distingue de la réaction américaine par le choix des termes et des thèmes. La réaction française met l’accent sur le dialogue alors que la réaction américaine insiste sur le caractère inquiétant du « régime ».
Les intérêts de l’UE en Iran sont en jeu et les Européens ne veulent pas « provoquer le régime des mollahs » qui pourrait mettre un terme à leur présence en Iran.
Les Européens ne veulent pas assumer la responsabilité du transfert du dossier nucléaire « iranien » au Conseil de Sécurité. Il faut éviter ce transfert qui sera synonyme de sanctions économiques et d’un embargo qui mettra immédiatement fin aux relations économiques entre l’Europe et l’Iran.
C’est pourquoi la réaction française est si douce et les dirigeants français continuent d’inviter les mollahs à la table des négociations. De leur côté, les mollahs multiplient les provocations nucléaires et verbales afin de pousser les Européens à rompre.
Depuis l’élection de Ahmadinejad, le régime des mollahs cherche à pousser l’UE à bout et la mettre hors-jeu afin de provoquer l’entrée en scène de l’Amérique. Les mollahs veulent négocier directement avec les Etats-Unis.
L’objectif du régime des mollahs, depuis son avènement (et depuis le départ des Américains du Liban) est de se légitimer en se faisant reconnaître comme le principal interlocuteur de l’Amérique dans cette région et dans le monde musulman.
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