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Journée de grève nationale
17.07.2005

Les dizaines de milliers d’ouvriers et d’employés iraniens ont cessé de travailler dans une action commune afin d’exiger le paiement des salaires en retard [1].



Dans la province de Golestân, on a dénombré 10,000 ouvriers grévistes, dans l’Ilam 17,000, à Pakdash et Varamine (environs de Téhéran) plus de 20,000, à Khorassan du sud environs 4,000 et à Bouchehr, dans le sud, 1300.

A Téhéran même, environ mille ouvriers de l’usine Pars Electronics ont débrayé à midi pour faire manifester dans la cour de l’usine.

D’après un sondage effectué dans la province du Golestân, la grève a touché plusieurs secteurs, la santé, le transport, les municipalités et l’industrie.

Les grévistes ont lancé un appel pour être entendu, promettant un durcissement du mouvement si leurs revendications ne sont entendues.

Les ouvriers de l’automobile ont également publié une déclaration officielle mettant en cause Khaneh Kargar [2] (la Maison des Travailleurs), une institution progouvernementale proche du Hezbollah et aux pratiques particulières [3]. Ces ouvriers d’Iran Khodro ont déclaré qu’ils se joindraient au mouvement si les salaires en retard n’étaient pas payés et le système de retraite demeurait non révisé.

En Iran, certains ouvriers ne sont pas payés depuis des mois (3 à 24 mois). Dans certains cas, les usines passent sous le contrôle de l’office des prisons qui remplace les ouvriers par des prisonniers afin de supprimer totalement les salaires.

[1Pour les salariés, la situation économique est particulièrement dure et s’aggrave de jour en jour. Leur pouvoir d’achat n’est plus que le tiers de celui qu’ils avaient en 1977 et leur salaire n’est plus que le tiers de ce qu’ils percevaient en 1979. Le taux de chômage est supérieur à 30%. 90% des Iraniens vivent en dessous du seuil de pauvreté.

[2Khaneh Kargar est une de ces organisations politiques mises en place par la République Islamique qui a pris la place des véritables syndicats, alors qu’elles ignorent totalement les droits des salariés. Pis, elles ne les laissent même pas revendiquer ces droits. Les travailleurs de la Compagnie nationale de pétrole, des transports... n’ont pas adhéré à ces organisations.

[3Les membres des Khaneh Kargar (la maison des travailleurs) et de l’Islamic Showras (l’union islamique), proches du pouvoir organisent des opérations coup de poing contre les ouvriers. Ils n’hésitent pas à les rouer de coups, casser leurs équipements ou d’essayer de les blesser à coup de couteau ou de cutter.