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Iran-Inde-Russie : Super promo de fin d’année, tout doit disparaître !
14.12.2005 [commentaires de la semaine]</HTML>

La République islamique est d’accord pour que la Russie soit partie prenante dans le projet transnational concernant la construction du gazoduc Iran-Pakistan-Inde.



« La Russie est un Etat puissant, maîtrisant des technologies pointues. Nous sommes d'accord pour que la partie Russe prenne part à la réalisation du gazoduc Iran-Pakistan-Inde », a dclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, qui s’entretenait dimanche avec des journalistes.

Le diplomate iranien a exprimé l’espoir que « l'Inde et le Pakistan ne seraient pas opposés à la participation Russe à ce projet ».

À la fin du mois de novembre dernier, le ministre Russe de l’Industrie et de l’Energie, Viktor Khristenko, avait déclaré à l’issue d’une rencontre avec son homologue indien à New Delhi que la Russie souhaitait prendre part au projet concernant la construction du gazoduc Iran-Pakistan-Inde.

La Russie était intéressée par ce projet. Gazprom était disposé à partager les risques afférents à la construction de ce gazoduc. Cette proposition avait été faite avant le voyage du Premier Ministre Indien en Russie et avant le demi-échec de la Proposition Russe de la délocalisation de l’enrichissement.

Le régime des mollahs fait la seule chose qu’il a su faire au cours des 26 dernières années :

- Distribuer des contrats afin de s’attirer les faveurs des états étrangers,
- Les annuler comme mesure punitive.


Le Gazoduc - Le projet en question prévoit la pose d'une conduite longue de plus de 2.500 kilomètres et son coût est évalué à 4,5 milliards de dollars. Le gazoduc acheminera le gaz extrait du gisement iranien de South Pars jusqu'au Pakistan et en Inde.

Selon les experts, ce projet est avantageux pour les trois pays. Avec l'Inde , l'Iran a un nouvel acheteur permanent d'hydrocarbures. En ce qui concerne le Pakistan, le seul transit du combustible lui rapportera plus de 500 millions de dollars par an. Dans les années à venir le Pakistan pourrait avoir besoin quotidiennement de 600 à 1.500 millions de pieds cubes de gaz supplémentaires.

Pour l’Inde et le Pakistan, ce projet a aussi une grande portée politique car ce serait la première fois que ces pays rivaux réaliseraient conjointement un projet énergétique de cette envergure.

- L’Inde et le Pakistan avaient établi le 13 juillet un cadre pour un ambitieux projet de gazoduc entre l’Iran et l’Inde via le Pakistan.

- Mais le 3 Août, le secrétaire indien au Pétrole, S. C. Tripathi, a déclaré que l’Inde reportait la signature d’accord-cadre sur le gazoduc. Les autorités indiennes ont exprimé des inquiétudes au sujet de la sécurité du parcours du futur gazoduc.

- En réalité, les Etats-Unis s’opposent à ce projet et ont essayé d’influencer la décision Indienne : Le 18 juillet, 5 jours après l’annonce de l’accord, Bush avait dit son intention de demander au Congrès de lever les sanctions américaines imposées contre New Delhi pour permettre une coopération dans le nucléaire civil.

- En contrepartie, l’Inde a notamment accepté de dissocier ses propres programmes nucléaires civils et militaires et de laisser examiner ses installations nucléaires civiles par l’AIEA. L'accord, s'il est approuvé par le Congrès, permettrait à l’Inde d’obtenir du combustible et des équipements pour réacteurs à des fins civiles des Etats-Unis, voire d’autres pays.

- En contrepartie le 3 Août, le secrétaire indien au Pétrole déclarait que l’Inde reportait la signature d’accord-cadre sur le gazoduc !

Depuis cette annonce, les Indiens savent qu’ils peuvent à leur tour utiliser la crise nucléaire iranienne à des fins politciennes ou économiques. Ils peuvent également exercer un chantage économique sur les Etats-Unis, seuls adversaires du régime des mollahs [1].

Ce projet de gazoduc est également très intéressant pour les Russes. Le régime des mollahs espère qu’en proposant, un autre contrat très lucratif à la Russie, cette dernière l’appuiera sur le plan international afin de préserver ses intérêts existants et ses futurs intérêts en Iran.

- Les Russes sont très sensibles à ce genre d'argument. Les Européens les ayant impliqués de force dans le processus des négociations avec l’Iran, ces derniers profitent pleinement de ce rôle d’arbitre et exercent un chantage supplémentaire sur ceux qui désirent transférer le dossier au Conseil de Sécurité.

- Nous le disions sur ce site en août dernier, les Russes et les Indiens négocient leur ralliement aux Etats-Unis au prix fort. Et la volonté de l’UE d’impliquer la Russie a dynamisé ce jeu et désormais les joueurs orientaux (Chine, Inde, Russie) sont devenus gourmands.

Si les choses semblaient se stabiliser avant la rencontre sino-américaine initialement prévue en septembre, le jeu est désormais très ouvert et la situation extrêmement instable et dynamique. Seule, demeure statique la politique du Quai d’Orsay fidèle à des modèles hérités de la Guerre Froide : marchandage et bipolarité.

Pauvres de nous.


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