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El Baradei et les mensonges du programme nucléaire iranien
10.12.2005

Le régime iranien n’a fait que gagner en audace depuis ce jour.


Par Kenneth R. TIMMERMAN,
auteur de « Countdown to Crisis : The Coming Nuclear Showdown with Iran » (Compte à rebours de crise : l’épreuve de force nucléaire avec l’Iran est proche) est le président du Middle East Data Project.



Grâce au travail des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), nous possédons maintenant une image assez détaillée de l’archipel nucléaire iranien, du moins des installations que le gouvernement iranien a été obligé d’ouvrir.

1. Nous savons que l’Iran a découvert, exploité et traité de l’uranium naturel, l’élément constitutif de base de tout programme d’enrichissement, sans en avertir l’AIEA.

2. Nous savons que l’Iran a construit une usine de traitement à Ispahan pour convertir le concentré d’uranium (yellowcake) en hexafluorure d’uranium, un composé de l’uranium, de formule UF6, la matière de base pour l’enrichissement de l’uranium, sans en informer l’AIEA au préalable, comme prévu.

3. Nous savons également que l’Iran a construit une usine souterraine d’enrichissement de l’uranium à Natanz, usine qui a été renforcée pour être protégée contre toute attaque au missile, et que des bâtiments factices ont été construits à la surface pour la masquer vis-à-vis de la surveillance aérienne.

Les autorités ont uniquement accepté d’ouvrir cette usine aux experts de l’AIEA quand son existence a été confirmée par imagerie satellite commerciale et elles semblent avoir débarrassé les sous-sols de tout l’équipement qui y avait été installé, avant l’arrivée des inspecteurs. Une fois opérationnelles, ces installations offriront à l’Iran la maîtrise de l’ensemble du cycle du combustible nucléaire.

Le gouvernement iranien a caché ces activités à l’AIEA pendant dix-huit ans, transgressant ainsi clairement son accord de garanties. Rien que pour cette raison, le conseil de l’AIEA doit saisir le Conseil de sécurité du dossier iranien pour d’éventuelles poursuites, comme l’exige la charte de l’agence.

Les nations qui ne détiennent pas la puissance nucléaire et qui sont signataires de la charte de l’AIEA, comme l’Iran par exemple, s’engagent à cesser tout effort de développement d’armes nucléaires. Elles reçoivent en échange le droit d’accès à certaines technologies nucléaires. Mais leur engagement nécessite une coopération totale et transparente avec l’AIEA.

L’Iran a plutôt cherché à jouer au chat et à la souris.

« Nous avons compris, avec le cas de l’Iran, que la maîtrise du cycle du nucléaire vous classe quasiment au rang des nations possédant l’arme nucléaire », m’a confié l’un des principaux conseillers de M. El Baradei. « Cela a joué le rôle de sonnette d’alarme pour nous. »

Mais une sonnette d’alarme qui permet au conseil de l’AIEA de fermer les yeux ne sert à rien. Depuis deux ans et demi, l’Union européenne a déployé tous les efforts possibles pour obtenir la coopération sans réserve de l’Iran avec l’AIEA et l’aveu de ses activités nucléaires, sans résultat.

Quand l’AIEA a annoncé vouloir inspecter un site soupçonné d’abriter une cascade d’enrichissement dans un complexe militaire de la garde révolutionnaire à Lavizan-Shian, le gouvernement iranien a cherché à gagner du temps des mois durant, avant de finalement raser le site.

Quand l’AIEA a demandé à visiter un laboratoire suspect à l’usine de production de matériel de défense de Parchin, les Iraniens ont traîné des pieds. Quand ils ont finalement autorisé la visite d’une équipe restreinte, ils en ont limité les déplacements en violation de leurs engagements.

M. El Baradei a déclaré que l’AIEA n’avait trouvé « aucune preuve » établissant l’existence d’un programme d’armes nucléaires en Iran, une déclaration que les dirigeants iraniens citent depuis comme preuve de leurs intentions pacifiques.

Mais l’AIEA n’a aucune autorité pour déterminer si un pays possède ou pas un programme d’armes nucléaires. C’est au Conseil de Sécurité des Nations unies qu’appartient cette décision.

La tâche de l’AIEA est de déterminer si un pays est en violation de son accord de garanties et M. El Baradei a déjà abondamment prouvé que l’Iran a effectivement transgressé son accord de garanties.

Il n’est pas difficile ni ambigu de comprendre les intentions des leaders iraniens, contrairement à ce que certains semblent croire. Dix-huit ans de pratiques de dissimulation constituent un excellent exemple de performance réussie. Tout comme les propres déclarations des dirigeants iraniens.

En 1986, par exemple, le président de l’époque, Ali Khameni, prononça un discours d’encouragement au siège social de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne. « Notre nation a toujours été sous le coup de menaces extérieures  », déclarait-il. « Le moins que l’on puisse faire pour affronter ce danger est de faire savoir à nos ennemis que nous pouvons nous défendre.  »

En 1998, Ali Akbar Hashemi Rafsanjani, le candidat considéré comme « modéré » de la récente élection présidentielle iranienne, a clairement défini ce que cela signifie dans un discours prononcé devant le corps de la garde révolutionnaire.

« Nous devons nous former complètement à l’utilisation d’armements chimiques, bactériologiques et radiologiques d’attaque et de défense  », appelant son public à « saisir l’occasion et de se mettre à la tâche  ».

Lors d’une manifestation « Journée Jérusalem » tenu à l’Université de Téhéran en décembre 2001, Rafsanjani a prononcé l’une des menaces les plus sinistres du régime.

«  L’utilisation d’une bombe atomique contre Israël détruirait complètement Israël, alors que (la même bombe) lancée contre le monde musulman ne causerait que des dégâts.  »

Le régime iranien n’a fait que gagner en audace depuis ce jour. Le ministre des Affaires étrangères, Kamal Kharrazi, déclarait en juin 2004 que l’Iran «  n’acceptera aucune nouvelle obligation  » et doit «  être reconnu par la communauté internationale comme membre du club des nations nucléaires  ».

De même, en mars 2005, M. Rafsanjani a réitéré le refus iranien de se livrer au démantèlement de ses installations visant à la maîtrise de la totalité du cycle nucléaire, comme l’Union européenne et l’AIEA le réclament, insistant sur le fait que l’Iran «  ne peut arrêter son programme nucléaire et ne l’arrêtera pas  ».

Vu les circonstances, le risque que représente l’absence de réaction dépasse largement le prix du transfert du dossier iranien devant le Conseil de Sécurité. L’Iran a en effet peut-être déjà lancé secrètement son programme d’enrichissement de l’uranium.

Si les centrifugeuses achetées à A. Q. Khan, l’imprésario pakistanais du nucléaire, sont actuellement utilisées, l’Iran pourrait déjà être en possession d’un stock de matériau fissible suffisant pour produire 20 bombes.

L’Iran abritant toujours certains hauts dirigeants d’Al Qaeda, cela présente une menace encore plus sérieuse : des terroristes pourraient entrer en possession d’armes nucléaires.

Le danger de laisser l’Iran passer au nucléaire devrait être évident. Même pour M. El Baradei.


Le rôle et la Fonction de l'A.I.E.A - L'Agence Internationale de l'énergie atomique (AIEA) est une agence spécialisée de l'ONU. Basée à Vienne, en Autriche, elle cherche à promouvoir les usages pacifiques de l'énergie nucléaire et à limiter le développement de ses applications militaires.

L'AIEA n'a aucun pouvoir de décision contraignant, seul le Conseil de sécurité des Nations unies a ce pouvoir.

Le 8 décembre 1953, Dwight D. Eisenhower, Président des États-Unis d'Amérique, propose lors de l'Assemblée générale de l'ONU la création d'une agence internationale chargée de contrôler l'utilisation des matières nucléaires.

Le statut de l'AIEA est approuvé le 23 octobre 1956 par 81 pays. Le statut rend l'AIEA responsable du contrôle de la bonne application de la sécurité et de la protection des personnes ainsi que du transfert des technologies nucléaires.

En 1968, avec la ratification du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), l'AIEA devient le responsable de la surveillance de la bonne application du traité. Ce traité empêche les états signataires d'augmenter leur nombre d'armes nucléaires et pour ceux qui n'en ont pas de ne pas chercher à en avoir.

La découverte, en 1991, du programme nucléaire clandestin irakien, différents gouvernements décident d'augmenter les moyens et le rôle de l'AIEA dans le contrôle de l'armement nucléaire. Source wikipedia.


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